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Burkina/Entrepreneuriat : Cherifa Zerbo, la technicienne agronome qui veut attirer les filles vers l’agriculture

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Publié le jeudi 29 juin 2023 à 22h35min

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Burkina/Entrepreneuriat : Cherifa Zerbo, la technicienne agronome qui veut attirer les filles vers l’agriculture

Entre l’agriculture et Cherifa Zerbo, c’est une histoire d’amour qui dure depuis son jeune âge et qui se bonifie avec le temps. Aujourd’hui technicienne agronome, la jeune fille a choisi les réseaux sociaux pour susciter des vocations au sein de la jeunesse, et surtout les filles. Portrait d’une battante et d’une passionnée d’agriculture pour qui le domaine ne ment pas !

« J’ai toujours été différente », s’exclame-t-elle avec une certaine simplicité, sans s’attarder sur les détails. Depuis son enfance déjà, Chérifa Zerbo, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, ne faisait pas les choses comme les filles de son âge. A l’âge de 7-8 ans, elle avait déjà son propre potager. « Quand j’avais entre sept et huit ans, j’avais déjà mon propre potager dans lequel je cultivais presque tout que j’utilisais pour faire la cuisine », se souvient-elle, un large sourire aux lèvres et les yeux scintillants.

L’on dirait même que dame nature l’avait déjà adoptée depuis le ventre de sa mère. Car Cherifa Zerbo ne jure que par l’agriculture. La désormais technicienne agronome vit sa passion auprès de son mentor, celui-là qui a contribué à asseoir sa passion. Elle vit sa passion dans les champs témoins d’expérimentation des semences améliorées au sein de l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA). Elle suit les traces de son enseignant et encadreur, le Dr Nofou Ouédraogo pour qui Cherifa Zerbo a beaucoup d’admiration.

Elle se souvient qu’après son bac D, elle hésitait entre des études de médecine ou d’agronomie, c’est finalement sa passion pour l’agriculture qui prendra le dessus. Et aujourd’hui, quand elle évoque ses essais semenciers et ses résultats, c’est avec une fierté visible et un certain non-dit, mais que le visage exprime.

Son ambition, c’est de suivre les pas de son encadreur, en devenant chercheure en agronomie, plus spécifiquement dans les variétés améliorées. Mais la fille du Nayala ne veut pas seulement être chercheure. Elle souhaiterait surtout se lancer dans l’entreprenariat agricole.

Si l’on parle aujourd’hui de Chérifa Zerbo, c’est grâce aux réseaux sociaux qu’elle utilise pour valoriser son domaine d’activité, jusque-là vu comme celui des défavorisés ou des non-instruits. C’est d’ailleurs l’un des combats de la jeune technicienne agronome. Celui de bousculer les poncifs sur l’agriculture. Selon elle, ce n’est pas parce qu’on a échoué à l’école ou que l’on n’y est pas allée qu’on part à l’agriculture. Au contraire, c’est ceux-là mêmes qui sont instruits qu’il faut pour développer le secteur. « Ceux qui ont peur ou honte de la terre, ils ne le devraient pas, parce que la terre doit être notre amie », conseille-t-elle.

Son conseil pour les jeunes comme elle, c’est de ne pas avoir peur en se disant que c’est ceux-là qui ont échoué qui font un retour à la terre. Pour Cherifa, c’est une idée révolue. Il faut juste avoir beaucoup de courage, de passion, l’amour de la chose. « La terre ne ment pas », a-t-elle renchéri, tout en faisant savoir que si nous faisons de la terre notre alliée, on ne pourra qu’être satisfait.

Orpheline de mère, deuxième enfant et première fille de la famille, elle veut amener les jeunes, surtout filles, à oser dans l’agriculture.

Toujours à l’écoute et jamais de refus

Par ailleurs, Cherifa Zerbo n’est pas seulement amoureuse des plantes, mais aussi de son semblable. Pour Mlle Zerbo, si vous voulez amener les gens à aimer une chose, il faut leur montrer votre amour pour la chose. C’est pourquoi « aider », c’est son autre vocation et elle ne se lasse pas de le faire. « C’est une aînée qui est toujours à l’écoute des petites sœurs et qui ne refuse jamais le service qu’on lui demande. Elle aime la nature et quand elle s’y donne, elle ne sait pas s’arrêter », témoigne Syntia V. Bouima, une collègue du domaine et amie.

Pour Abdoul B. Sarba, un autre collègue technicien agronome, « Elle se démarquait des autres. Même s’il y a une tâche qui était difficile, elle va l’essayer quitte à ne pas la réussir. Et c’est cela la qualité d’une personne qui veut apprendre. Elle s’adonne à fond et ne se fâche jamais, tout ce qu’on lui demande de faire, elle le fait sans se plaindre », lâche-t-il avec un regard qui en dit long sur son admiration pour son amie et collègue.

YZ
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Photos et Vidéos : Auguste Paré

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Messages

  • Très bien très bien et bon courage !
    Mais quand on aime l’Agro-nomie, l’Agri-culture, on doit certainement aimer notre Culture ! Et on est étonné de vous voir avec ces "déchets d’un autre monde" sur la tête !
    Vous êtes certainement très belle sans ce déguisement qui, à 40 ans, vous rendra méconnaissable et chauve !
    C’est sans méchanceté de ma part et je vous apprécie et vous respecte !
    N’en douter pas !
    Na an lara, an sara !

    • Vraiment honteux ce commentaire. Hors sujet.
      là on parle d’une jeune fille entreprenante qu’il faut encourager.
      Force à toi Cherifa Zerbo !

    • Désolé de vous contredire, le commentaire n’est pas hors sujet, avec ces mèches au champ vous ne pouvez pas travailler, la sueur va vous les coller au visage. Si vous pensez aussi qu’entrepreneur agricole c’est faire travailler les autres sans y participer, là je vous dit que l’échec est programmer. Enfin si vous vous présentez chez un bailleur ou tout autre structure d’appui, votre apparence doit refléter votre métier pour mériter son attention.

  • Félicitations mais vous auriez pu laisser vos coordonnées afin qu on puisse vous toucher éventuellement

  • Je suis du même avisque Dibi.
    On n’a pas besoin de tous ces restes humains sur la tête. Vous êtes naturellement belle.

  • Du courage Cherifa ! Continue ainsi et bientôt ce sera la récolte du fruit de ton effort ! Force à toi !

  • Ah ! Les hommes. Toujours à critiquer l’apparence, la coiffure, l’habillement des femmes. Toujours à rester dans le superflu et ignorer le plus important.
    On parle d’entreprenariat agricole et si cette jeune femme peut embaucher des gens qui travailleront pour elle c’est formidable. Il n’est dit nulle part qu’un(e) entrepreneur(e) agricole doit forcément travailler la terre. Non. Si la personne a suffisamment de moyens pour embaucher du personnel qui fera le travail, pourvu que le résultat final soit bon. Croyez-vous que dans les grandes exploitations agricoles les propriétaires labourent la terre ?
    Il est temps de mettre à jour votre modèle d’entreprenariat.

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