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Gestion des violences basées sur le genre : L’OCADES forme des acteurs dans la Boucle du Mouhoun

Publié le dimanche 7 mai 2023 à 18h24min

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Gestion des violences basées sur le genre : L’OCADES forme des acteurs dans la Boucle du Mouhoun

L’Organisation catholique pour le développement et la solidarité, à travers son Secrétariat exécutif diocésain de Fada (OCADES SED Fada), a initié un atelier de renforcement des capacités au profit des acteurs de la région de la Boucle du Mouhoun, les 4 et 5 mai 2023 à Dédougou. Issus des zones d’intervention du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR), les bénéficiaires de la formation sont désormais aptes à prévenir les risques d’exploitations et d’abus sexuels, ainsi que les violences basées sur le genre.

La mise en route des activités du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) est susceptible de provoquer des cas d’Exploitations et abus sexuels (EAS) ou de Violences basées sur le genre (VBG). Ces pratiques dégradantes sont, généralement, dirigées contre les femmes ou les filles et surtout les personnes déplacées, au regard de leur situation de vulnérabilité. Lesdites pratiques peuvent être l’œuvre des travailleurs engagés pour l’implémentation du projet dans les zones d’intervention.

Les participants à l’atelier de formation.

Pour parer à cette éventualité, l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité, Secrétariat exécutif diocésain de Fada (OCADES SED Fada), en partenariat avec le PUDTR, s’est résolue à apporter sa pierre, en accompagnant la mise en œuvre du projet dans la région de la Boucle du Mouhoun.

L’organisation a mis donc en place un système de gestion axée sur les cas d’EAS et VBG dont des travailleurs du projet se seraient rendus auteurs durant leur séjour dans les localités touchées par les activités du projet. Le système établi par OCADES intègre aussi la prise en charge des survivantes.

La prévention surtout …

L’action de l’OCADES est essentiellement préventive, selon Rose Esther Toé, gestionnaire de cas à l’OCADES Fada. La prévention, dit-elle, passe par l’implication des acteurs à la base. C’est pourquoi, la structure a convié 33 acteurs issus du monde associatif, du secteur de la santé et des travailleurs sociaux de la région pour les doter de compétences nécessaires afin de leur permettre d’accomplir efficacement la mission de protection ou de gestion des risques d’EAS et de VBG liés aux activités du PUDTR.

Pour Rose Esther Toé, l’approche de l’OCADES Fada vient en appui à la mise en œuvre du PUDTR.

A en croire la gestionnaire de cas, la session de formation vise à faire connaître le PUDTR dans ses composantes, ses sous-projets, ses bénéficiaires et ses zones d’intervention. Les participants sont invités, entre autres, à s’approprier l’approche de l’OCADES Fada dans la mise en œuvre de ses actions de réponse et de prévention des risques d’EAS et de VBG, et à se familiariser avec le protocole de référencement des survivantes de ces violences.
Au sujet de la prise en charge, Rose Esther Toé a énuméré l’existence de quatre types. Ce sont les prises en charge médicale, psychosociale, juridique et sécuritaire.

Synergie d’action dans la prise en charge

Le conseiller en promotion du genre à la direction provinciale en charge de l’action humanitaire du Mouhoun, Sylvain Bonogo, a estimé que la prise en charge psychosociale des survivantes de VBG et d’EAS est du rôle régalien de l’Action sociale. Mais, celle-ci a besoin de l’accompagnement des autres partenaires comme l’OCADES, a-t-il indiqué.

Sylvain Bonogo, conseiller en promotion du genre à la direction provinciale en charge de l’action humanitaire du Mouhoun.

Pour sa part, Mamina Diao a expliqué que la prise en charge sanitaire, qui incombe en premier lieu aux agents de la santé, consiste à réaliser immédiatement des examens et à placer la victime en observation jusqu’à concurrence de six mois. L’attachée de santé en soins obstétricaux gynécologiques au CMA de Toma précise que cette prise en charge se fait avant d’orienter la survivante vers les services sociaux. Elle a insisté sur la nécessité de réserver un bon accueil aux survivantes.

Selon Mamina Diao, il importe de mettre en confiance la survivante pour atteindre de bons résultats.

Quant à Stanislas Sanou, l’un des formateurs, il a souligné que la session de formation a été mise à profit pour informer les participants de la possibilité, pour une survivante, dans certaines conditions, de bénéficier d’une interruption sécurisée de grossesse. Responsable de la santé de la reproduction du district sanitaire de Dédougou, il a appelé les bénéficiaires de la formation à être des relais des connaissances acquises auprès de leurs collègues, une fois retournés dans leurs localités respectives.

Stanislas Sanou, formateur.

L’atelier de formation de 48 heures des agents de santé, des travailleurs sociaux et des personnels d’association de la région de la Boucle du Mouhoun a bénéficié du financement de la Banque mondiale. L’activité est réalisée dans le contexte de la mise en œuvre du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) assurée par le gouvernement burkinabè. Ledit projet intervient, par exemple, dans la construction d’infrastructures sanitaires et scolaires, et l’aménagement de sites de maraîchage.

Yacouba SAMA

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