Ces échanges ont permis aux chercheurs de se frotter pour s’enrichir mutuellement. « Ce colloque est un espace d’échanges et de discussions pour sortir un peu des cloisons dans lesquels les chercheurs se trouvent individuellement. L’une des choses les plus importantes est le débat que nous avons tenu autour de la nécessité d’entrer dans des équipes pluridisciplinaires et pluri-linguistes pour valoriser les recherches que nous faisons. C’est aussi une invite aux chercheurs à publier dans des revues indexées par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES). Je ne dis pas que les publications dans certaines revues sont au rabais ou de mauvaise qualité. Je dis juste que nous devons aller en performant, en termes de qualité, de visibilité et d’impact des résultats de recherches sur le monde académique, l’espace public et les politiques publiques de développement », a expliqué Pr Abou Bakari Imorou, socio-anthropologue, par ailleurs membre du CAMES.

« Pour ce qui est des travaux scientifiques, ce type de colloque nous permet de nous focaliser sur des terrains réels pour sortir du champ spéculatif global dans lequel on trouve certaines recherches », Pr Abou Bakari Imorou.

En outre, un élément essentiel pour une plus grande disponibilité des produits de recherche tient au canal utilisé pour communiquer et à la langue. Cette dernière constitue de plus en plus une véritable barrière à la consommation de l’information par non seulement les chercheurs d’ailleurs, mais aussi par les étudiants qui s’adossent à ces résultats pour leurs travaux. A ce sujet, Dr Ute Fendler, vice-doyenne à l’internationalisation et à l’engagement public de Africa Multiple, a relevé que des financements doivent être plus accrus pour la formation de chercheurs polyglottes, pour que les publications soient accessibles au public local et international.

Une vue des chercheurs ayant pris part à ce colloque international.

De façon générale, le colloque s’achève sur une note de satisfaction. Selon Dr Yacouba Banhoro, directeur du pôle d’excellence africain Africa Multiple, « c’était un défi de faire venir des gens de différentes pays d’Amérique, d’Europe, d’Afrique. Nous avons été entretenus sur des questions de méthodologie pour améliorer la production scientifique. Ce sont des éléments qui nous permettrons d’élever toujours le niveau de réflexion à notre niveau. Désormais, nous serons beaucoup plus réflexifs sur la qualité de nos productions, afin qu’elles puissent être utilisées par d’autres ».

« Ce sont des rencontres de ce genre qui permettent à la science d’évoluer. Il y a des gens qui viennent avec des perspectives que d’autres ne connaissent pas, et c’est ça le plus important », Dr Yacouba Banhoro.

Erwan Compaoré
Lefaso.net