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« L’envoyée de Dieu » au Fespaco 2023 : La Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani en quête de réponses sur le terrorisme

Publié le mardi 14 février 2023 à 21h50min

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« L’envoyée de Dieu » au Fespaco 2023 : La Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani en quête de réponses sur le terrorisme

« L’envoyée de Dieu », de la réalisatrice nigérienne Amina Abdoulaye Mamani, est en compétition au FESPACO 2023 dans la catégorie court-métrage. Ce film raconte l’histoire d’une petite fille déposée dans un marché d’un village avec un explosif programmé sur 10 minutes pour tuer « les ennemis de Dieu ». Moins de 20 secondes avant l’explosion, la pauvre fille se retrouve avec sa mère. Un moment dur pour les deux.

Dans un long entretien réalisé à distance, Amina Abdoulaye Mamani nous parle de ce film, de sa passion et de son père, l’auteur du roman « Sarraounia : Le drame de la reine magicienne » qui a été adapté au cinéma par Med Hondo, vainqueur de l’Étalon de Yennenga en 1987. Sans langue de bois, elle exprime son mécontentement envers des responsables du cinéma nigérien qui manqueraient de vision pour saisir « les bonnes opportunités ». Entretien !

Lefaso.net : Comment êtes-vous arrivée au cinéma ?

Amina Abdoulaye Mamani : C’est un rêve d’enfant. Quand j’étais à l’école primaire, on jouait au théâtre. Et puis, j’ai toujours aimé regarder des films. J’étais impressionnée et je me posais toujours des questions sur la façon de faire des films. Je racontais tout le temps des histoires à mes sœurs et elles me croyaient en plus parce que je réussissais à leur arracher des larmes (rires). Plus tard, au lycée, j’écrivais des nouvelles, tout en étant passionnée de films.

Mais, je ne savais pas comment on en faisait. En 2008, après l’obtention de mon BTS en gestion commerciale, j’effectuais un stage à l’Office national d’édition et de presse (ONEP) à Niamey. J’ai vu une annonce en lisant le journal un jour. Le Forum africain du film documentaire de Niamey lançait un appel à candidatures pour les femmes qui voulaient apprendre à faire des films documentaires. Je n’ai pas hésité, j’ai postulé avec une histoire et j’ai été retenue. Nous étions dix femmes à suivre la formation en écriture documentaire pendant plusieurs sessions.

Par la suite, de 2010 à 2012, je me suis inscrite à l’Institut de formation aux techniques de l’information et de la communication (IFTIC) de Niamey. C’est un institut un peu comme l’ISIS ou l’ISTIC à Ouagadougou. J’ai obtenu une licence professionnelle en réalisation/production et avec mon film d’école de 13 minutes intitulé « Hawan-idi au sultanat de Zinder », j’ai eu le prix du meilleur film documentaire d’école au FESPACO 2013.

Entre temps, j’ai effectué un stage à la Télévision nationale du Niger. J’ai aussi été en France à Cinédoc-films, une société de production de Christian Lelong (paix à son âme), pour une résidence d’écriture afin de développer mon projet de documentaire « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ». Pendant ce temps, j’ai suivi une formation en réalisation durant laquelle j’ai réalisé un documentaire de 23 mn sur les demandeurs d’asile intitulé : « Le silence des papiers », qui a été sélectionné dans quelques festivals en France. Après plusieurs années de recherche, finalement, en 2018, je sors mon premier long métrage documentaire « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ».

« Sur les traces de Mamani Abdoulaye » a fait un beau parcours dans des festivals africains et internationaux et il est dans deux universités à Toronto et au Pays-Bas. Après, j’ai fait une formation en production d’une année à Cinékap à Dakar (Sénégal) dans le cadre du programme UP-court métrage, créé par Mr Oumar Sall, producteur des deux films du réalisateur Alain Gomis (Tey & Félicité).

Là, je viens de signer mon premier court métrage de fiction intitulé « L’envoyée de Dieu » produit par Diam production (BF) et sélectionné en compétition officielle au FESPACO.

Quels sont les cinéastes qui vous ont inspiré à vos débuts dans le 7e art ?

Parmi ceux qui m’ont inspiré, il y a des cinéastes comme Raoul Peck, Rithy Panh… pour le documentaire. Et pour la fiction, il y a Rachid Bouchareb, Abderrahmane Sissako, Philippe Lacôte, Alain Gomis et particulièrement le Maestro Idrissa Ouédraogo (paix à son âme). Il m’a beaucoup inspiré et d’ailleurs, c’est grâce à lui que j’ai appris à écrire la fiction. Je lui rends hommage.

Qu’aimez-vous dans ce métier de réalisatrice ?

L’écriture de scénario et le tournage sont des moments uniques, intenses, avec beaucoup de stress, etc. Le tournage est très impressionnant comme moment : le cœur bat très fort, surtout quand on voit tout ce beau monde autour de soi… avec beaucoup de matériels. Après, il y a l’étape du montage avec beaucoup de pression et à la fin, on a un film. (Rires)

Ildevert Méda et Amina Abdoulaye Mamani lors du tournage du film "L’envoyée de Dieu"

Comment vous êtes-vous sentie quand vous avez appris que votre film « L’envoyée de Dieu » a été retenu dans la catégorie « court métrage fiction » au FESPACO ?

J’étais contente, car j’avais beaucoup de questionnements et de doutes. Pas parce que je doute de la qualité du film non, parce qu’au FESPACO de 2019 mon film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye » n’a pas été sélectionné, après j’ai eu plusieurs versions de la non-sélection du film… bref. Dieu merci, le film a fait un voyage extraordinaire au niveau des autres festivals. Et le fait que « L’envoyée de Dieu » soit sélectionné à cette édition est un honneur pour nous, Diam Production (Burkina), Karekezi Film Production (Rwanda) et Tabou Production (Niger). C’est le seul film qui représente le Niger.

En quelques mots de quoi parle le film ?

Le film parle du djihadisme - terrorisme, au regard du contexte sécuritaire dans lequel nous vivions depuis plusieurs années dans le Sahel (Mali, Niger, Tchad & Burkina Faso). Le film est traité d’une autre manière : ce n’est pas le djihadisme pur et dur comme on le voit avec des tueries et du sang. « L’envoyée de Dieu » est l’histoire d’une petite fille qui a été kidnappée et choisie au hasard une nuit. On lui a attaché une ceinture d’explosifs programmée sur 10 mn. On la prévient qu’elle va accomplir une mission divine. Par la suite, on la dépose dans un marché pour tuer les « ennemis » d’Allah.

Avec tout ce que j’entends à travers les médias, je me pose toujours la même question de savoir au nom de quel « Dieu » agissent ces gens-là ? Et pourquoi est-ce qu’ils envoient des innocents, les enfants des autres pour commettre un tel crime ? Pourquoi est-ce qu’ils n’envoient jamais leurs propres enfants ?

Toutes ces questions me perturbent et c’est de là que l’idée de faire ce film m’est venue. Je suis quelqu’un qui se pose beaucoup de questions et souvent je reste sans réponse…. Du coup, je profite de cela pour en faire un film. C’était la même chose avec mon documentaire sur mon père. Je me suis tellement posée des questions sur lui, car je ne l’ai pas assez connu. Cela m’a donc poussé à faire ce film qui est pour moi, une sorte de quête, de thérapie et de deuil.

Comment s’est passée la réalisation du film quand on sait que cela a mobilisé plusieurs intelligences de plusieurs pays (Niger, Burkina, Sénégal, Tchad, Rwanda) ?

La réalisation s’est passée comme toute autre réalisation avec beaucoup de difficultés et de défis. Les pays que vous avez cités : Burkina Faso, Rwanda et Niger sont les producteurs du film à travers les différentes sociétés de production. Par exemple, Diam Production est à Ouagadougou. C’est la boite avec laquelle moi-même je collabore, auprès des deux cogérants : Moumouni Jupiter Sodré (Ingénieur du son) et Michel K. Zongo (Réalisateur/producteur).

Les deux autres coproducteurs du film sont Karekezi Films Production avec Joël Karekezi (Rwanda) et Tabou Production avec Aicha Macky (Niger). Chacun a apporté sa modeste contribution d’une manière ou d’une autre dans la réalisation de cette œuvre. Le Sénégal, c’est avec Amath Niang, le chef opérateur et le Tchad avec le grand acteur Youssouf Djaoro.

Avant la réalisation, pendant la réécriture du scénario, j’avais le cinéaste Philippe Lacôte comme conseiller en écriture. Il m’a énormément aidé dans la structuration de l’histoire. Ensuite, à l’étape de la préparation, j’avais le grand Ildevert Méda, qui était mon directeur de casting. Il a aussi assuré la direction d’acteur pendant le tournage. J’ai beaucoup d’admiration et d’estime pour Ildevert. Mes respects Maestro ! Et à la fin, le film a été monté par Moumouni Jupiter Sodré, qui a fait également le son du film. Un homme très discret, humble et bourré de talent. Je profite lui dire Merci pour sa disponibilité et d’avoir cru en moi. Mes hommages Jupiter !

« Sur les traces de Mamani Abdoulaye, c’était pour moi une quête et aussi un deuil, car je n’ai pas connu mon père »

Vous l’avez dit, vous êtes la fille de l’écrivain Mamani Abdoulaye à qui vous rendez hommage à travers le film documentaire « Sur les traces de Mamani Abdoulaye ». Comment s’est passée cette quête ?

Comme j’ai l’habitude de dire, faire ce film « Sur les traces de Mamani Abdoulaye », c’était pour moi une quête et aussi un deuil, car je n’ai pas connu mon père. J’avais à peine onze ans quand il est décédé. C’était en juin 1993. Plus je grandissais, plus je sentais son absence et j’apprenais à le connaître à travers des gens que je rencontrais. Surtout les gens qui l’ont connu ou qui ont entendu parler de lui ou précisément ses compagnons de lutte. Mon nom évoque Mamani Abdoulaye le syndicaliste, l’homme politique et l’écrivain à travers son roman Sarraounia, d’ailleurs inscrit dans le programme scolaire du Niger, de l’école primaire jusqu’à l’université.

Alors, de la recherche en passant par l’écriture jusqu’à la réalisation, il m’a fallu dix ans pour faire ce film. C’était très compliqué. Son nom ne figure pas dans l’histoire officielle du Niger parce qu’il fait partie de ceux qui voulaient l’indépendance totale du Niger et de l’Afrique en général. Et aussi, je n’ai pas eu accès aux archives du Niger, d’autant plus que la plupart des archives de cette époque (1950 à 1960) sont en France. J’ai utilisé les bribes d’histoires et les archives personnelles que j’ai. Et avec le témoignage de quelques compagnons de lutte de mon père, j’ai réalisé ce film.

Mon père a vécu en Algérie pendant quatorze ans comme exilé politique, mais ça a été très compliqué de retrouver ses traces. Bref ! Le fait de faire ce film, c’était pour moi une quête, une thérapie et un deuil et aussi une manière de lui rendre hommage car, son histoire, sa lutte syndicale et politique sont méconnues de la jeune génération du Niger.

Qu’avez-vous hérité de lui ?

J’ai hérité de mon père l’espoir, la détermination, l’humilité et aussi la combativité contre l’injustice. Mon père a gardé espoir jusqu’à sa mort. (Paix à son âme)

Vous l’avez dit, votre père est l’auteur du roman « Sarraounia : Le drame de la reine magicienne » qui a été adapté au cinéma par Med Hondo, vainqueur de l’Étalon de Yennenga en 1987. Sarraounia a inspiré la création du visuel de cette 28e édition du FESPACO. Pour vous, est-ce une sorte d’hommage rendu à votre paternel ?

Oui en quelque sorte. C’est un bel hommage que le FESPACO rend d’abord à « Sarraounia », cette femme qui a résisté contre la pénétration coloniale. C’est aussi un clin d’œil fait à Mamani Abdoulaye, l’écrivain, et au cinéaste Med Hondo. Je salue l’initiative du délégué général Alex Moussa Sawadogo et de son équipe. Et entre parenthèses, ce qui est vraiment bien, c’est le fait que le Niger ait été visé comme pays invité d’honneur à cette 28e édition. C’est un honneur fait au Niger et aux réalisateurs de ce pays. Merci également à Alex d’avoir pensé au Niger.

Amath Niane, directeur photo lors du tournage de "L’envoyée de Dieu"

Savez-vous pourquoi le Niger n’a finalement pas été retenu comme pays invité d’honneur ?

N’étant pas au Niger, j’ignore pourquoi, mais j’ai eu quelques informations à travers des amis. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est vraiment dommage que le Niger n’ait pas donné de réponse favorable à cette invitation. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’être invité d’honneur, c’est beaucoup de possibilités et de visibilité pour ce pays en tant que tel pour les artistes et les réalisateurs.

Pour moi, quand on parle du cinéma au Niger, le premier responsable du cinéma, c’est le Centre national de la cinématographie du Niger (CNCN) et en tant qu’institution, le centre a failli. Je me dis que le rôle de cette institution, c’est de saisir toute opportunité qui peut booster le cinéma. Le centre devrait se battre pour répondre à cette invitation ô combien importante pour nous les réalisateurs et réalisatrices qui peinons à faire des films.

Au lieu de tout faire pour honorer cette invitation tant attendue par d’autres pays Africains, le centre a trouvé le moyen de proposer un budget farfelu au gouvernement du Niger…. Et c’est bien normal que le gouvernement refuse ce budget, car ce n’est pas sérieux. Et ensuite, j’ai appris qu’il y a eu des propos ridicules venant de certains réalisateurs eux-mêmes. Il y a eu des propos du genre : « On n’a pas beaucoup de films pour accepter l’invitation d’être pays d’honneur… patati patata ». On dirait qu’à chaque édition le Niger venait avec beaucoup de films ?

C’est ridicule ! Le Niger a présenté un documentaire sérieux en 2017 et 2021. La réalisatrice Aicha Macky a honoré le pays avec ses deux films qui étaient en compétition officielle. En dehors de ça, la plupart des films étaient hors compétition ou non sélectionnés. Pour avoir refusé d’être pays d’honneur, je pense que le centre du cinéma du Niger a manqué de management et c’est bien dommage.
(Rires) Qui a dit qu’il faut nécessairement avoir des films pour être pays invité d’honneur ? Oui l’idéal aurait été bien d’avoir au moins un film. Et Dieu merci, il y a un court métrage de fiction qui est en compétition officielle. N’est-ce pas un film ?

Ce qu’il faut également savoir, c’est que pendant le FESPACO, il y a beaucoup d’autres activités qui se passent, comme les réseautages, les expositions, les master class, les rencontres et échanges avec les différents partenaires techniques et financiers, les diffuseurs… Tout cela peut même vous aider et ça permet également de comprendre comment les autres pays ont fait pour développer leur cinéma pour en faire une industrie.

Quand on est à la tête d’une institution, il faut avoir de la stratégie, du management et savoir saisir les bonnes opportunités qui se présentent à soi. Dans un festival, il n’y a pas que des films… Le fait d’esquiver cette invitation est juste de la mauvaise foi ou disons que ce n’est pas du tout sérieux de la part de ces institutions de cinéma. Sinon une institution sérieuse ne peut jamais rater une si belle occasion. Ça s’explique pourquoi le cinéma du Niger peine, trime.

Quel regard portez-vous sur le rôle de la femme dans le cinéma africain et celui nigérien en particulier ?

Oui, la femme joue un rôle très important dans le cinéma africain en général et celui du Niger en particulier. Pour le moment, au Niger tout comme en Afrique ou ailleurs, on connaît que trois femmes : Aicha Macky, Amina Weira et moi-même Amina Abdoulaye Mamani. Chacune de nous, à travers les films qu’elle fait, arrive à toucher du doigt les problèmes de la société dans laquelle nous vivons avec autant de sensibilité et de courage. Ce n’est pas toujours facile et surtout qu’au Niger, on n’a pas de fonds qui nous permet de faire nos films sans aller chercher les financements ailleurs. La politique culturelle côté cinéma est à revoir au Niger. Les femmes savent bien raconter des histoires, que ce soit familial ou sociétal.

Avant, ce sont les grand-mères qui racontaient des contes aux enfants. Les femmes, à travers leurs films, permettaient de parler des maux qui minent la société. C’était aussi souvent un devoir de mémoire ou de transmission, etc. En gros, les femmes africaines jouent un rôle très important dans le cinéma. On peut citer des réalisatrices connues telles que Sarah Maldoro, Euzhan Palcy, Safi Faye, Fanta Regina Nacro, Apolline Traoré, Angèle Diabang, Katy Lena Ndiaye, Aicha Macky, Amina Weira, etc. Et il y a beaucoup d’autres femmes qui émergent. Toutes ces femmes qui ont fait ou font encore et toujours des films, ont chacune joué un rôle et apporté leur contribution dans l’histoire du cinéma africain.

Envisagez-vous un jour laisser votre tunique de réalisatrice pour celle de comédienne ?

(Rires). J’ai déjà joué un peu au Niger. D’abord, dans une pièce de théâtre intitulée « Elle s’appelle Sahel ». Ça parle de la migration. Ensuite, j’ai été actrice dans des séries télévisuelles, puis dans un court métrage à Dakar où j’ai joué le rôle de la maîtresse d’école, etc. (Rires). En 2021, j’ai été approchée par un réalisateur du Nigeria qui m’a vu à la dernière édition du FESPACO, lors d’un pitch organisé par l’OIF. Je défendais « L’envoyée de Dieu ». Je n’aime pas trop jouer. Comme j’ai l’habitude de dire, je joue selon mes humeurs, car je n’ai pas l’intention d’en faire une carrière.

Si vous aviez une machine à remonter le temps, que feriez-vous ?

Le cinéma (rire), toujours le cinéma, car j’ai beaucoup de choses à dire à travers le cinéma. Je n’ai pas beaucoup de temps, parce que je prends de l’âge et j’ai un problème de vue.

Un mot de fin…

La paix et la stabilité dans le Sahel. Sans la paix, on ne peut rien faire. J’encourage les femmes et les hommes qui se battent au quotidien, pour réussir dans tous les domaines dans ce monde devenu une jungle. Et j’ai espoir qu’un jour l’Afrique trouvera son indépendance totale.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
Lefaso.net

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