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Traitement de l’information en temps de crise : Des journalistes sur les traces des bonnes pratiques

Publié le jeudi 29 décembre 2022 à 18h30min

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Traitement de l’information en temps de crise : Des journalistes sur les traces des bonnes pratiques

Une trentaine d’hommes et femmes de médias ont participé, ce jeudi 29 décembre 2022 à Manga, à un atelier de renforcement de capacités sur les bonnes pratiques journalistiques en matière de traitement de l’information en période de crise. Organisée par le ministère en charge de la communication, cette activité fait suite aux recommandations de la 12e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) tenue du 24 au 26 novembre 2021.

« L’information est un bien vital en période de crise. C’est donc peu, de dire que la communication revêt un enjeu stratégique pour les nations », a déclaré le secrétaire général du ministère en charge de la communication, Fidèle Tamini, ce jeudi, à Manga. C’était à l’ouverture de l’atelier de renforcement de capacités des journalistes sur les bonnes pratiques journalistiques en matière de traitement de l’information en période de crise.

La formation s’est tenue au conseil régional du Centre-Sud

Selon Fidèle Tamini, la toile est inondée d’informations non fondées qui n’apportent aucune plus-value si ce n’est saper les efforts déployés au quotidien pour lutter contre le terrorisme. « La désinformation est omniprésente et exacerbe la psychose au sein de la population. Nous, acteurs de l’information, sommes interpellés à plus d’un titre pour y faire face en diffusant l’information, la vraie », a-t-déclaré.

Fidèle Tamini, secrétaire général du ministère en charge de la Communication

Une opportunité

Trois modules ont été présentés aux participants issus des médias privés et publics. Dans la première communication, le rédacteur en chef de l’Agence d’information du Burkina, Tilado Apollinaire Abga, a indiqué qu’internet et les technologies de l’information et de la communication ont révolutionné le journalisme. Ces outils, à l’en croire, permettent aux journalistes de faire la veille, d’être toujours en alerte et d’interagir avec les lecteurs.

Toutes ces opportunités ne doivent pas faire oublier le revers de la médaille. Le communicateur a donc invité les hommes de médias à se départir de la course effrénée aux scoop et des pratiques qui ont pignon sur rue. Il s’agit entre autres du partage des articles de presse au format PDF, du plagiat des articles et du crédit photographique.

L’auto régulation est l’une des pratiques recommandée par Apollinaire Abga dans les rédactions pour réduire les erreurs et ne pas tomber sous le coup de la loi dans ce contexte de crise sécuritaire.

Apollinaire Abga, rédacteur en chef de l’Agence d’information du Burkina

Le fact-checking et sa démarche

A la suite du rédacteur en chef de l’AIB, Isidor Bouda de l’association Fasocheck s’est entretenu avec les journalistes sur le fact-checking qui est une pratique journalistique qui consiste « à enquêter sur des déclarations, chiffres et statistiques qui circulent dans la sphère publique, afin de s’assurer de leur véracité ».

Pour enquêter, le journaliste dispose de plusieurs outils pour effectuer une recherche inversée. Il s’agit entre autres de Google image, Tin Eye, Yandex, le plugin Invid pour la vérification des vidéos, etc.

Selon Isidor Bouda, la démarche de vérification des faits est méthodique et peut durer plusieurs jours voire des semaines. Cette démarche va consister entre autres, dans le cadre d’une déclaration, à identifier le sujet, à contacter l’auteur pour s’assurer que la déclaration vient de lui et/ou à mieux comprendre sa position. La recherche des preuves avec la diversification des sources, l’analyse et l’évaluation des sources sont aussi des étapes de cette démarche devant conduire à une conclusion apportant une réponse à la question de départ.

Isidor Bouda de l’Association Fasocheck

Faire appel à la conscience

La troisième communication qui a porté sur « la responsabilité sociale du journaliste dans le traitement de l’information en contexte de crise » a été présenté par le journaliste Alfred Nikièma, inspecteur technique des services au ministère de la Communication.

Selon l’ancien présentateur du JT à la télévision nationale, l’utilisation du terme « terrorisme » dépend non seulement du choix des méthodes de lutte, de la cible et des objectifs mais aussi du contexte politique.

Alfred Nikièma, inspecteur technique des services au ministère de la communication

« Le terme ‘´terrorisme´´ est fréquemment instrumentalisé, surtout à des fins politiques et géopolitiques, et et pour les journalistes, il est très difficile d’employer ce mot de manière neutre, au regard des enjeux que représentent ses usages, aussi variés que controversés », a indiqué Alfred Nikièma.

Dans sa communication, il a invité les journalistes à plus de prudence dans l’utilisation du terme « terrorisme » s’ils citent ceux qui commettent des actes considérés comme tels. Selon lui, les hommes et femmes de médias doivent faire appel à leur conscience, être impartiaux et faire attention à ne pas tomber dans le panneau d’une éventuelle instrumentalisation politique.

« Toute information en temps de paix ou de crise doit être basée sur les faits. Évitez les commentaires. Dites ce qui s’est passé et laissez libre cours aux gens de penser, sinon vous ferez de la propagande. Evitez les qualificatifs, les superlatifs […] Gardez à l’esprit que la première obligation d’un journaliste est de chercher à dire la vérité. Ne diffusez une information que si elle a été rigoureusement vérifiée et validée », a indiqué Alfred Nikièma.

7 Les participants ont posé pour la postérité

Rappelons que cet atelier fait suite aux recommandations de la 12e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) tenue du 24 au 26 novembre 2021 à Ouagadougou, sur le thème « Les responsabilités des acteurs de l’information et de la communication en contexte de défis sécuritaire et sanitaire en Afrique ».

Entre autres recommandations, il y a la mise en avant des règles d’éthique et de déontologie de même que la responsabilité sociale dans le traitement des questions sécuritaires et sanitaires, la mise en place de normes idoines favorisant une saine utilisation de l’internet.

Herman Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 décembre 2022 à 08:27, par TANGA En réponse à : Traitement de l’information en temps de crise : Des journalistes sur les traces des bonnes pratiques

    Cette formation même si elle arrive en retard est la bienvenue.
    En tant que citoyen lambda, quand on écoute et ou on lis certains, c’est la désolation totale. Ce sont des journalistes qui préfèrent tordre le coup aux siens pour des étrangers. Voyez ce qui se passe ailleurs la où vous avez appris le métier, où il y a plusieurs presses, personne ne dénigre visiblement son pays, ces dirigeants et son peuple pour l’autre. Mieux, les presses étrangères que nous classions parmi les meilleurs dans nos pays sont à la solde des dirigeants de leurs pays. Vite fais, leurs dirigeants se pose t en leurs défenseurs.
    Si dans notre pays les dirigeants ne vous disent rien, ne vous étonnez pas que la rue vous traite de tous les mots car c’est la rue, le peuple qui est insulte quand certaines choses se passent ; oui, c’est l’intelligence du peuple qui est insultée.

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