Au Burkina Faso, les projets et programmes de la CEDEAO sont placés sous la tutelle de plusieurs ministères. Il s’agit en l’occurrence du ministères des Affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, du ministère de l’Économie, des finances et de la prospective, du ministère de l’Agriculture, des ressources animales et halieutiques, de celui de l’Environnement, de l’énergie, de l’eau et de l’assainissement et du ministère du Développement industriel, du commerce, de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises.

La coordination de ces projets et programmes constitue un défi puisqu’il n’existe pas de cadre formel de concertation des acteurs. C’est pour y remédier que la représentation nationale de la CEDEAO a initié en 2020 un atelier d’échanges des acteurs burkinabè de l’intégration régionale. Une initiative saluée par les participants et qui a inspiré la représentation permanente de la CEDEAO à instituer la retraite d’information comme rendez-vous annuel des acteurs des projets et programmes.

Pour la troisième année consécutive donc, se tient cette rencontre des acteurs de l’intégration régionale. Au cours de la rencontre de 72 heures, il s’agira pour les participants d’identifier les obstacles à l’exécution des différents programmes de la CEDEAO et de faire des recommandations pour venir à bout de ces obstacles. Ce sera aussi le lieu pour la représentation permanente de la CEDEAO de présenter l’architecture de paix et de sécurité de l’institution, ainsi que l’appui de la CEDEAO au Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme.

Les participants prendront connaissance des différentes interventions de la CEDEAO au Burkina Faso

« La Vision 2020 de la CEDEAO a pris fin et nous sommes à présent dans la Vision 2050. Si nous pouvons nous réjouir des importantes avancées qui ont été réalisées dans le cadre de la Vision 2020, nous avons aussi le devoir de regarder avec objectivité ce qui n’a pas bien marché et surtout celui de tirer les leçons de nos insuffisances. En effet, l’expansion du terrorisme dans la zone sahélienne et au Nigéria, la pandémie du virus Ebola, la crise sanitaire du coronavirus sont venus nous rappeler les fragilités de notre région dans le domaine de la paix, de la sécurité, de la démocratie et, bien sûr, dans le domaine sanitaire. Et ce n’est pas tout. La fermeture par le Nigéria de ses frontières commerciales avec ses voisins CEDEAO en 2019, les ruptures de l’ordre constitutionnel intervenues dans trois pays membres de la CEDEAO entre 2020 et 2022 sont autant d’écueils supplémentaires pour dire qu’il nous reste du chemin à faire. C’est en cela que le présent atelier dont l’objectif principal est de permettre un partage d’informations entre les acteurs de l’intégration au Burkina Faso et surtout d’identifier les principales difficultés que rencontrent les acteurs sur le terrain, revêt toute sa pertinence. Durant trois jours, nous allons présenter quelques programmes majeurs d’intégration, réfléchir sur les difficultés rencontrées afin de formuler des pistes de solutions pour une accélération de ces programmes », a indiqué le représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso, l’ambassadeur Tièna Coulibaly.

Ambassadeur Tièna Coulibaly, représentant résident de la CEDEAO au Burkina Faso.

Le directeur de cabinet de la ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Manignan Roxane Adams Médah, représentant la ministre, a salué la tenue de la retraite d’information des acteurs de l’intégration régionale. Il a souligné que l’intégration régionale constitue un enjeu majeur pour le Burkina Faso et c’est la raison pour laquelle, malgré la suspension du pays des instances de la CEDEAO, il continue d’honorer ses engagements financiers. « L’engagement des plus hautes autorités en faveur de l’intégration régionale est pour nous, département en charge de la question, un motif d’encouragement pour la recherche de l’excellence dans toutes les initiatives visant l’intégration sous-régionale, régionale et continentale. C’est pourquoi je salue l’initiative de la représentation permanente de la CEDEAO au Burkina Faso d’organiser chaque année cet atelier de partage d’informations sur les projets et programmes de l’organisation mis en œuvre au Burkina Faso. Ce cadre d’échanges nous donne l’occasion d’approfondir nos connaissances sur les interventions de la CEDEAO au Burkina Faso et de formuler des recommandations pour l’amélioration desdites interventions », a laissé entendre le directeur de cabinet.

Il a de ce fait exhorté les participants à une participation assidue à la rencontre, afin d’être de véritables relais de la CEDEAO auprès des autorités.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net