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Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

Publié le vendredi 4 novembre 2022 à 11h10min

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Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

Le jeudi 3 novembre 2022, le mémorial Thomas Sankara a organisé un panel avec pour thème : « Le discours d’orientation politique du CNR et les fondements d’un développement endogène : économie, paysannerie, administration et organisation du territoire ». Les communications ont été données par le journaliste Sita Tarbagdo et l’expert en stratégie de territoire, Kalifara Séré. L’objectif est de se remémorer les politiques entreprises à l’époque de la révolution, afin de s’en inspirer pour le futur.

« L’accaparement des terres, le manque d’encadrement, le manque d’infrastructures routières, sanitaires, un taux d’analphabétisme élevé, un niveau technologique des plus bas, une échelle d’investissements lamentable, une unité socio-politique et idéologique quasi inexistante, etc. », voilà quelques mots récoltés de la communication du journaliste Sita Tarbagdo, décrivant le contexte social difficile dans lequel vivaient les paysans avant l’avènement de la révolution. Au vu de cette dynamique qui épuisait considérablement ces derniers, les réduisant significativement à une vie d’atroce misère et de famine dévastatrice, le Conseil national de la révolution, avec à sa tête le capitaine Thomas Sankara, fera de la promotion de la paysannerie « la priorité des priorités ». Pour inverser la tendance et apporter un souffle nouveau au secteur agricole qui battait de l’aile, le CNR passera par trois phases.

Les participants à ce panel ont entonné l’hymne national avant le début des exposés

« D’abord, assurer la sécurité alimentaire en faisant en sorte que chaque Burkinabè puisse avoir quelque chose à manger et que le surplus de production soit stocké dans des banques de céréales. Ensuite, assurer l’autosuffisance alimentaire, en faisant en sorte que tout ce qui tombe comme goutte d’eau soit recueilli pour être utilisé. C’est de là qu’a été lancée la construction de 2 500 petits barrages, avec une forte participation des populations. Enfin, il s’agit pour le CNR d’assurer la puissance alimentaire en engageant le pays dans la production d’engrais organiques, de fumure, de manière à régénérer les terres, en engageant le pays dans la fabrication des charrues, à partir des carcasses des vieilles voitures. En faisant fonctionner de petites industries de transformation de produits, en valorisant les surfaces cultivables autour des grands points d’eau comme le Sourou et la Kompienga ».

« Le CNR va révolutionner la paysannerie par l’élaboration d’un plan de développement durable, avec cette vision noble de faire du paysan, un producteur organisé, techniquement préparé, un consommateur avisé ayant accès aux biens de consommation de la société moderne », Sita Tarbagdo

Pour atteindre ces objectifs, une vaste série de politiques sera mise en place par le CNR. On note entre autres, la réorganisation agraire et foncière, le retour des fonctionnaires à la terre en initiant les champs collectifs avec pour but de rapprocher les travailleurs des villes et des campagnes. Par ailleurs, l’organisation du réveillon du paysan, des foires agricoles et la lutte contre la désertification ont contribué à booster la production agricole tout en faisant de l’agriculture une base solide pour le développement du Burkina Faso.

« Le CNR a travaillé à ce que l’administration incarne l’esprit des Burkinabè » Kalifara Séré

La deuxième communication a été livrée par Kalifara Séré, expert en stratégie de territoire. Avec lui, il était question de l’administration et l’organisation du territoire sous le CNR. Il explique que l’administration a été rapprochée de l’administré en vue de répondre plus efficacement aux besoins de chaque localité. « L’administration se mettait au service de l’administré, c’est-à-dire de chaque communauté et de l’ensemble des communautés prises globalement », dit-il.

Une vue de l’entrée du mémorial Thomas Sankara

Aussi, le CNR a impulsé une rigueur de fer dans les circonscriptions administratives, toute chose qui a permis de changer la manière de faire et de les rentabiliser financièrement. Il précisera à cet effet que « cela a permis de dégager des excédents budgétaires de l’ordre trois milliards de francs CFA à l’époque. C’est astronomique ! En deux années de révolution, il n’y avait plus de déficit chronique au niveau des circonscriptions et des délégations spéciales ».

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2022 à 11:46, par Fologo Yamasoaba En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    Bonne idée.
    Ce serait encore mieux que le mémorial Thomas Sankara organise un panel introductif sur l’état des usurpations, des dévoiements et des transfigurations des idéaux de Tom Sank.
    Sinon, ayant vu "au pied du mur" des "sankaristes" dans des responsabilités publiques tout autres discours risquent de s’avérer nauséabonds.

  • Le 4 novembre 2022 à 11:48, par AMADOU En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    C’est évident et c’est dommage que Blaise en répétant après SANKARA à bas l’impérialisme a fait le travail que les impérialistes lui ont fait faire. Quand je vois des politiciens du genre ABLASSÉ dans ses ABLASSERIES qui rêve de faire plaisir à ce même Blaise en s’activant pour la réconciliation nationale. Si Blaise n’a eut droit qu’une extraction par ses maîtres français lui ABLASSÉ aura quoi ? Il va verser des larmes le jour qu’il va voir le cercueil de SANKARA et un enterrement honorable. La volonté divine. Il va se convaincre qu’après Dieu ce n’est pas BLAISE

  • Le 4 novembre 2022 à 15:27, par Sacksida En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    De tels Panels sont necessaires pour que la Jeunesse actuelle s’ache que la Revolution Democratique et Populaire d’Aout 83 ; a ete cruciale et le Point de Depart Veritable et Vertueuse du Developpement Sociaux economiques du Burkina Faso. Donc c’etait une Revolution Democratique, Sociale et Culturelle pour amorcer un Veritable Developpement dans les domaines structurels de la Nation Burkinabe. Si cet elan progressiste de Developpement Endogene avait pu durant au moins une decennie, il y’a pas de doute que le Burkina Faso serait sur la pente ascendant de l’emergence veritablement et la question de l’Insecurite actuelle serait inimaginable car le Burkina Faso serait une force et une puissance dans ce domaine de la Securite Nationale. Que Dieu Sublime aide notre Peuple Burkinabe. Salut

  • Le 4 novembre 2022 à 21:53, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    "Bâtir à partir de ce qui est autour de nous"
    Merci du partage de ces idées qui rappellent tant la vision pragmatique du Camarade Thomas Sankara.
    J’ajoute un petit témoignage à votre important rappel.
    Deux mois avant son assassinat, j’ai participé à une conférence que Sankara est venu animé à notre endroit (membres alors du CDR de l’Université de Ouagadougou). C’était à l’académie militaire Georges Namoano à Pô.
    Il nous a laissé comme programme d’action, une sorte de testament, de ce qu’il était en train de faire et envisageait faire. Il nous a surtout invité à une chose : la rigueur dans la gestion du moindre détail. A ce titre il nous disait que nous ne pouvions pas imaginer ce que coûte l’achat de trombones que l’on jette pourtant à longueur de journée dans nos services publiques. Et d’ajouter qu’il n’a du reste jamais compris pourquoi nous devions tout acheter même des choses aussi simples que nous pouvions fabriquer sur place.
    Un autre exemple, il négociait avec l’Inde le transfert progressif d’une chaine de montage des bus Tata (qui fournissait Sotraco) au Burkina. IL nous a dit qu’il venait de passer une commande de bus qui allaient être livrés sans pneus. La commande des pneus serait alors passée avec la SAP Olympique. Et d’ajouter si nous soutenons la SAP avec de telles commandes, elle pourrait à termes produire en quantité et en qualité pour tous les véhicules de l’administration publique et même pour les véhicules privés. Ce faisant, nous réduirions notre dépendance de l’extérieur en augmentant l’offre d’emplois sur place de façon quantitative et qualitative.
    J’ai apprécié sans logique de pensée et d’agir qui faisait ressortir les aspects suivants : l’exercice du devoir citoyen prime et doit toujours primer et justifier la revendication des droits citoyens. Avant d’exiger de SAP Olympique des pneumatiques de qualité, il disait qu’il fallait d’abord soutenir cette unité industrielle avec des marchés. L’exercice du devoir avant la revendication du droit ; qu’en est-il de nos jours ?
    Il nous a donné sa vision de l’armée qu’il faut pour notre pays, avec des idées concrètes sur l’entretien de l’armement en temps de paix. Par exemple, il disait qu’il ne comprend pas pourquoi on devrait chauffer un char de combat (ou autres automitrailleuses) en le faisant seulement rouler. Pour lui, en temps de paix, il fallait enlever la tourelle, modifier l’arrière pour y atteler des charrues pour le labour. Ainsi on maintiendrait le moteur en produisant au plan agricole. Pleins d’exemples similaires.../...
    Ce qui nous reste à faire c’est de vraiment reprendre notre destin en main pour construire le Faso. Personne d’autre ne peut ni ne doit le faire à notre place, sinon ce ne serait plus le Faso (patrie, la maison paternelle) ; ce ne serait plus notre Faso, notre patrie, notre maison paternelle !

  • Le 5 novembre 2022 à 00:12, par Sacksida En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    Sur la question de Logements accessibles a tout Burkinabe, il n’avait la politique nationale des Citees du 4 aout de trois categories de Logements selon des Revenus de chaque Citoyen Burkinabe : Des Logements de 15.000 FCFA par mois, des Logements de 25.000 ou 30.000 CFCA par mois et des Logements de 40.000 FCFA par mois. Ensuite, la Socogib societe d’Etat dont les Logements vente allant de 80.000 a 125.000 FCFA pour ceux qui avaient des Revenus consistants. Par Ailleurs, des parcelles a grandes echelles pour les populations Burkinabe salaries Ou non des activites privees et des frais de Jouissances fixes a 25.000 FCFA et Nul personne ne obtenir plus d’une parcelle minimum et maximum 3 parcelles tenant compte de l’effectif de la famille. Ce dispositifs consequents de la Revolution Democratique et Populaire d’Aout a ete abandonne par le Regime de Blaise compaore et ses privatisations sauvages Ou la Loi sur la propriete exclusive des Terre par l’Etat Burkinabe Burkinabe abrogee aux profits des pretendus proprietaires terriens et ce avec des speculations foncieres et des corruptions endemique a grande echelle. Donc l’impasse sur le foncier est agravee par des politiciens vereux qui se font attribuer des centaines ou des milliers de parcelles pour eux memes et leurs familles. En verite, si la rigueur revolutionnaire consequente avait continuer dans la gestion Vertueuse de la chose publique, surement l’on serait pas dans cette situation de pillages et d’accaparement des terres aux detriment des Citoyens Burkinabe et Honnetes. Salut

    .

  • Le 5 novembre 2022 à 09:31, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    "Bâtir à partir de ce qui est autour de nous"
    Merci du partage de ces idées qui rappellent tant la vision pragmatique du Camarade Thomas Sankara.
    J’ajoute un petit témoignage à votre important rappel.
    Deux mois avant son assassinat, j’ai participé à une conférence que Sankara est venu animer à notre endroit (membres alors du CDR de l’Université de Ouagadougou). C’était à l’académie militaire Georges Namoano à Pô.
    Il nous a laissé comme un programme d’action, une sorte de testament, de ce qu’il était en train de faire et envisageait faire. Il nous a surtout invités à une chose : la rigueur dans la gestion du moindre détail. A ce titre il nous disait que nous ne pouvions pas imaginer ce que coûte l’achat de trombones que l’on jette pourtant à longueur de journée dans nos services publics. Et d’ajouter qu’il n’a du reste jamais compris pourquoi nous devions tout acheter même des choses aussi simples que nous pouvions fabriquer sur place.
    Un autre exemple, il négociait avec l’Inde le transfert progressif d’une chaine de montage des bus Tata (qui fournissait Sotraco) au Burkina. Il nous a dit qu’il venait de passer une commande de bus qui allaient être livrés sans pneus. La commande des pneus serait alors passée avec la SAP Olympique. Et d’ajouter si nous soutenons la SAP avec de telles commandes, elle pourrait à termes produire des pneus en quantité et en qualité pour tous les véhicules de l’administration publique et même pour les véhicules privés. Ce faisant, nous réduirions notre dépendance de l’extérieur en augmentant l’offre d’emplois sur place de façon quantitative et qualitative.
    J’ai apprécié sa logique de pensée et d’action qui faisait ressortir les aspects suivants : l’exercice du devoir citoyen prime et doit toujours primer et justifier la revendication des droits citoyens. Avant d’exiger de SAP Olympique des pneumatiques de qualité, il disait qu’il fallait d’abord soutenir cette unité industrielle avec des marchés. L’exercice du devoir avant la revendication du droit ; qu’en est-il de nos jours ?
    Il nous a aussi donné sa vision de l’armée qu’il faut pour notre pays (une armée de défense positionnée sur tout le territoire, une armée productive en temps de paix), avec des idées concrètes sur l’entretien de l’armement en temps de paix. Par exemple, il disait qu’il ne comprend pas pourquoi on devrait chauffer un char de combat (ou autres automitrailleuses) en le faisant seulement rouler. Pour lui, en temps de paix, il fallait enlever la tourelle, modifier l’arrière pour y atteler des charrues pour le labour. Ainsi on maintiendrait le moteur en produisant au plan agricole. Pleins d’exemples similaires.../...
    Ce qui nous reste à faire c’est de vraiment reprendre notre destin en main pour construire le Faso. Personne d’autre ne peut ni ne doit le faire à notre place, sinon ce ne serait plus le Faso (patrie, la maison paternelle) ; ce ne serait plus notre Faso, notre patrie, notre maison paternelle !

  • Le 8 novembre 2022 à 21:16, par jan jan En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    La révolution n’a été que de la poudre aux yeux pour tromper le Peuple, un tremplin pour les sanguinaires, les voleurs et pilleurs qui leur a permis d’émerger de plus belle. Les logements sociaux existaient bien avant cette revo, l’ancêtre de la Socogib est voltaïque. Sankara n’a été qu’un pantin de Blaise et cie.

  • Le 10 novembre 2022 à 12:11, par Sacksida En réponse à : Mémorial Thomas Sankara : L’impact des politiques publiques du CNR sur le développement du Burkina décrypté par des spécialistes

    Internaute Jean Jean, vous semblez habiter par une aversion maladive contre la Revolution Democratique et Populaire d’Aout 1983 ; c’est comprehensible car vous etiez soit des Reactionnaires Patentes ou bien un des Valets Locaux Africains dont cette Revolution Democratique Autenthique dans sa Philosophie Politique, Ideologique determine avec ses Pratiques Vertueuses Concretes ont attaque vos Interets personnels egoistes et ceux de votre Bourgeoisie politico politicienne neocoloniale et Imperialiste pour servir Ceux du Peuple Burkinabe oppresse durant des Siecles allant de la Colonisation a la Neocolonisation ..Mais l’histoire politique du Monde et des Peuples revele des Revolutions Democratiques qui s’avere Incontournable, puissiez vous pour cela en souffrir comme d’autres de votre Clan qui tentent par des ecrits ou Livres INSIPIDES de marcher a contre courant de l’Histoire du Burkina Faso et de l’Afrique Combattante. Salut

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