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Liberté de la presse au Burkina : « Les journalistes n’ont pas de parti pris mais prennent des positions », réaffirme Boukari Ouoba

Publié le jeudi 20 octobre 2022 à 20h30min

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Liberté de la presse au Burkina : « Les journalistes n’ont pas de parti pris mais prennent des positions », réaffirme Boukari Ouoba

Comme à l’accoutumée, le Burkina Faso commémore, ce jeudi 20 octobre 2022, la 24e édition de la journée nationale de la liberté de la presse. C’est l’occasion pour les hommes et femmes de médias de faire un état des lieux de la liberté de la presse et échanger sur un thème d’actualité.

Pour cette année, le thème retenu est : « Régime de transition : sauvegarder les libertés individuelles et collectives ». Un panel-débat s’est tenu au cours de cette édition.

Le journaliste d’investigation et chroniqueur Boukari Ouoba a donné la communication sur les « menaces des journalistes sous la transition ». Il a rappelé que les régimes de transition ne sont pas les seuls bourreaux de la liberté de la presse. Comme preuve, Boukari Ouoba cite les exemples des régimes de Blaise Compaoré et Roch Kaboré où il y a eu des pratiques qui sont contraires à la liberté de la presse. « Le problème n’est pas la transition, mais plutôt ceux qui la gèrent », a-t-il affirmé.

Le journaliste Boukari Ouoba (à gauche), le juriste Ali Sanou (à droite) et la modératrice Bénédicte Sawadogo

Dans l’exercice de leur fonction, Boukari Ouoba a rappelé que les médias ne sont que le reflet des opinions dominantes. C’est une sorte d’alerte qui est donnée dans les médias mais les gens ne prennent pas cela au sérieux. « Les journalistes n’ont pas de parti pris mais prennent des positions », a-t-il réaffirmé.

Le juriste Ali Sanou, secrétaire général du Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP), est lui revenu sur « l’histoire de la lutte pour les libertés démocratiques au Burkina Faso ». Faisant le rappel des coups d’Etat dans la sous-région (Burkina Faso, Guinée et Mali), le panéliste a indiqué que ces régimes ont un point commun : « des sérieuses menaces pour les libertés démocratiques ». Ali Sanou a développé qu’aucune liberté n’est définitivement acquise. Pour lui, il faut mettre en place une veille citoyenne.

Interpellation des nouvelles autorités

A l’occasion de la 24e journée nationale de la liberté de la presse, le Centre national de presse Norbert Zongo, dans son message, a annoncé des moyens de reconstruire son mécanisme d’alerte. « Nous avons en effet mobilisé de nouvelles ressources humaines à travers les treize régions à même de nous alerter sur toutes les atteintes à la liberté d’expression et de la presse. Nous espérons surtout beaucoup de réactivité de la part de nos partenaires du mécanisme d’alerte », a affirmé Guezouma Sanogo, le président du comité de pilotage du centre.

« Le CSC ne sert pas qu’en temps d’élection », a déclaré Guezouma Sanogo

La crise au sein du Conseil supérieur de la communication (CSC) est revenue dans le discours du 20 octobre 2022. « En plus des atteintes à la liberté d’expression et de la presse constatées depuis l’avènement du MPSR, il sied d’interpeller les nouvelles autorités sur la léthargie voulue et orchestrée au sein du Conseil supérieur de la communication. Cela fait plusieurs mois maintenant que l’instance de régulation n’arrive plus à jouer son rôle, faute de décret nommant son président, qui avait pourtant été élu au préalable par ses collègues conseillers », a rappelé Guezouma Sanogo.

Le Burkina obtient 2,25/4

Avant le traditionnel panel-débat sur thème, le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) a présenté le rapport sur l’état de la liberté de la presse au Burkina Faso en 2021. Selon le Dr Lassané Yaméogo, le Burkina Faso a obtenu la note de 2,25/4 en 2021. L’enseignant-chercheur qui a mené cette étude a tenu à indiquer que cette note est différente de celle de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).

Plusieurs acteurs de médias et étudiants en journalisme ont pris part à l’ouverture de cette 24e édition

Dr Lassané Yaméogo a démontré que ce sont les actes criminels enregistrés en 2021 au Burkina Faso à l’égard des journalistes qui ont valu cette note. Il y a aussi la précarité des journalistes, la coupure de l’internet, les restrictions politiques et le contexte sécuritaire qui limitent le travail des journalistes, a-t-il ajouté.

Ce rapport a été remis symboliquement à certaines institutions du paysage médiatique du Burkina Faso.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 octobre 2022 à 23:03, par Raogo En réponse à : Liberté de la presse au Burkina : « Les journalistes n’ont pas de parti pris mais prennent des positions », réaffirme Boukari Ouoba

    Les journalistes ne sont ils pas des citoyens qui jouissent aussi de la liberté de penser et de choix divulguer et donner l’information devraient ils rester indifférent face a la véracite fonde ou non de l’information.

  • Le 21 octobre 2022 à 05:57, par TANGA En réponse à : Liberté de la presse au Burkina : « Les journalistes n’ont pas de parti pris mais prennent des positions », réaffirme Boukari Ouoba

    Il faut absolument que nous nous rendons à l’évidence que tout comme le journaliste à la liberté de dire ce qu’il veut, n’importe quel citoyen aussi à ce droit.
    Mais c’est par ce que c’est maintenant ou quoi ?
    Quand il n’y avaient pas les réseaux sociaux, est ce que vous entendiez ce que les uns et les autres disaient des journaliste ?
    A l’heure des TIC, c’est match nul ; le journaliste a sa radio, sa plume, sa télé ou sa page web et le citoyen a WhatrsAp, Facebook etc.
    Si il est vrai qu’un citoyen a gaffer, osez reconnaître que votre journaliste alin alin a gaffer aussi.
    Sachez que quand on veut défendre un parent en faute, on demande pardon à tiers mais on tire les oreilles du parents pour que lui ou un autre ne recommence pas. Temps que vous ne le ferez pas, les citoyens vous considéreront comme des vendus.
    Rappelez vous quand pendant la révolution Senghor a oser mal critiquer le terme BURKINA FASO et BURKINABE ; qu’est ce que l’on a pas entendu le concernant ? Mais c’était quand même Senghor ; mais il l’aura voulu !

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