Débuté le mardi 24 mai 2022, cet atelier est un cadre de partage des connaissances sur la filière riz. Il a également pour objectif de créer une synergie autour d’un plan d’action pour promouvoir une meilleure consommation interne et un meilleur accès au marché du riz national.

Action contre la faim met en œuvre depuis 2018 le PADI (Programme intégré de diversification de la production et d’amélioration nutritionnelle dans la région des Hauts-Bassins), en collaboration avec l’ONG AGED et la CORAH/HBS dans la région des Hauts-Bassins.

Le PADI a pour objectif de contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées dans la région des Hauts-Bassins.

les participants

Dans la mise en œuvre du programme, il est prévu des appuis à la transformation, au stockage et à la commercialisation du riz paddy et des produits maraîchers ainsi que des appuis à la promotion commerciale des produits transformés.

Ceci se matérialise à travers la vulgarisation de techniques agricoles (SRI), l’appui à la formation et à l’encadrement de productrices et producteurs, mais aussi à travers divers études (sur les mets locaux, l’analyse de la valeur nutritive du riz, étude des marchés des filières riz et maraîchère, analyse des textes réglementaires en matière d’importation et d’exportation du riz au Burkina Faso…) et la mise en exergue de certaines évidences notamment pour les filières sensibles à la nutrition dont le riz.

Malgré l’augmentation de sa production, le riz est paradoxalement la première céréale importée au Burkina avec 514 002 tonnes de riz importées en 2019 pour une valeur de près de 70 milliards de francs CFA. Ce qui occasionne d’importantes sorties de devises sans oublier la dépendance du pays vis-à-vis du marché mondial.
Par ailleurs, le riz du Burkina est méconnu et victime de plusieurs préjugés sur sa qualité, sa cuisson, son goût…

De plus, le Burkina enregistre une augmentation de 2 867 061 à 3 453 000 de personnes en insécurité alimentaire, soit 20% d’augmentation (période de juin à aout).

Amédée Paré secrétaire général du Conseil régional des Hauts-Bassins représentant du gouverneur des Hauts-Bassins (Colonel Moussa Diallo)

Il est donc important de faire sa promotion non seulement en vue d’une consommation locale accrue mais aussi d’une meilleure commercialisation.
Aussi, les études menées dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Paddy devraient contribuer à une meilleure commercialisation des céréales (riz étuvé et paddy) et une meilleure promotion de la consommation du riz du Burkina, toute chose qui contribuera à l’amélioration de la sécurité alimentaire nutritionnelle des populations de la zone d’intervention.

Comme le souligne Amédée Paré, secrétaire général du Conseil régional des Hauts-Bassins, représentant du gouverneur des Hauts-Bassins (colonel Moussa Diallo), le riz est une denrée très importante pour la nutrition mais également pour la sécurité alimentaire au Burkina Faso. De ce fait, il loue cette belle initiative qui va permettre d’aborder la filière sur ses différents maillons et proposer des solutions pour la promotion de la commercialisation et la consommation du riz au Burkina Faso.

Comme le rappelle Cheick Amed Ky, coordinateur terrain ouest de l’ONG Action contre la faim, le Burkina subit plusieurs crises humanitaires sécuritaires, les effets de la pandémie du covid 19, et aujourd’hui une conjoncture internationale avec une inflation galopante. Il cite également l’insécurité alimentaire chronique que vit actuellement le Burkina d’où la nécessité de la promotion de la filière riz qui est la quatrième céréale produite et la première céréale importée au Burkina.

Cheick Amed Ky, coordinateur terrain ouest de l’ONG Action contre la faim

C’est en ce sens qu’en tant qu’acteurs de la filière riz, ils veulent voir à travers cet atelier, comment faire pour promouvoir la consommation intérieure via la demande et les opportunités qui sont déjà présentes. Il s’agit de promouvoir cette filière pour rendre le Burkina Faso résilient face à tous ces chocs qu’il subit et permettre une sécurité alimentaire et nutritionnelle adéquate pour les populations, notamment les plus vulnérables.

« Nous espérons à la fin, dit-il, à partir des Hauts-Bassins, créer des synergies mais aussi susciter de l’intérêt national autour de la question que nous voulons apporter, appuyer et amener ce plaidoyer aussi loin qu’on pourra, que ce soit au niveau règlementaire, des politiques, des lois, que nous puissions accorder un intérêt particulier à la filière ».

Haoua Touré
Lefaso.net