Après avoir connu quatre pics successifs du covid-19 dont le dernier en date de décembre 2021, le nombre de nouveaux cas est en baisse au Burkina Faso et le nombre de cas graves hospitalisés également.

« Cette maladie a une tendance à l’endémisation, ce qui veut dire qu’il faut s’habituer à vivre avec le covid-19 et prendre les précautions pour que ceux qui sont susceptibles de développer des formes graves puissent continuer à respecter les mesures, notamment les personnes âgées, les personnes hypertendues ou qui ont des maladies spécifiques », explique Dr Brice Bicaba, directeur du Centre d’opération de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). Et en dehors du respect des mesures barrières, la principale précaution demeure la vaccination.

Avec un taux de couverture vaccinale estimé à plus de 7% (personnes complètement vaccinées), soit plus de 2,5 millions de personnes, le pays est à la traîne en ce qui concerne la vaccination contre le covid-19. Afin d’induire l’immunité collective, le pays doit atteindre une couverture vaccinale d’au moins 70%. Ce qui est loin d’être le cas. En cause, les fausses informations qui empêchent les populations de franchir le pas vers la vaccination.

Les journalistes ont été invités à relayer les bonnes informations sur la vaccination

Pourtant, comme l’explique Dr Issa Ouédraogo, directeur de la prévention par la vaccination, « Malgré la relative accalmie du covid-19, le risque de se faire infecter et donc le risque de survenue de formes mutées du virus reste non négligeable. Les populations doivent adhérer massivement à cette vaccination afin qu’on puisse prévenir la survenue de formes mutées ». Et Dr Ouédraogo de rassurer que les vaccins contre le covid-19 utilisés au Burkina Faso sont les mêmes que ceux utilisés dans les pays européens. Ils sont sûrs et les conditions de conservation sont aux normes.

« Les vaccins utilisés par le Burkina Faso sont les mêmes que ceux utilisés par les pays occidentaux. Et nous disposons des équipements nécessaires pour assurer la bonne conservation de ces vaccins. Pour preuve, depuis que nous recevons les vaccins, aucun vaccin n’a été déclassé du fait d’une mauvaise conservation. Pour dire que nous administrons des vaccins de qualité à nos populations », a-t-il assuré.

Dr Issa Ouédraogo assure que les vaccins sont sûrs

Le directeur du CORUS également fait savoir que le vaccin est l’un des outils qui ont révolutionné la science médicale et qui a permis que certaines maladies comme la rougeole qui faisait beaucoup de victimes puissent diminuer et qui a aussi permis d’éradiquer des maladies comme la variole. « Le Burkina Faso a connu en 1996 et en 1997 deux épidémies majeures de méningite avec plus de 60 000 cas et 6 000 décès en deux ans. Mais depuis l’introduction du vaccin MenAfriVac, nous n’avons plus d’épidémies ». Ces exemples, de l’avis de Dr Bicaba, prouvent si besoin en était que la vaccination est un outil efficace pour vaincre les maladies.

C’est pourquoi il invite les populations à se faire vacciner contre le covid-19. « L’immunité acquise n’est pas maîtrisée alors que l’immunité acquise par le vaccin dure plus longtemps. Nous disons aux populations de se faire vacciner parce que cela permettra de renforcer leur immunité, d’éviter de contaminer des personnes qui sont plus vulnérables et d’éviter l’émergence de nouveaux variants.

La particularité du covid, c’est que si le virus persiste, le risque c’est qu’on ait l’apparition de nouveaux variants plus virulents, ce qui va permettre de relancer la pandémie. Ce que nous ne voulons pas parce que le covid-19 a déjà fait assez de dégâts et le moyen le plus sûr c’est la vaccination », a laissé entendre Dr Bicaba.

Pour rappel, les Burkinabè ont le choix entre plusieurs vaccins de deux doses ou d’une dose unique. Ils sont disponibles dans les formations sanitaires et gratuitement.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net