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Joachim TANKOANO : “L’objectif premier de notre cyber-stratégie est de servir de levier pour la bonne gouvernance...”

Publié le jeudi 8 décembre 2005 à 07h26min

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Joachim Tankoano

Du 16 au 18 novembre dernier s’est tenue à Tunis la seconde phase du Sommet mondial sur la Société de l’information (SMSI). Un sommet très attendu, qui a définitivement posé les bases de l’édification d’une société de l’information à dimension humaine, inclusive et résolument tournée vers le développement conformément aux buts et aux principes de la Charte des Nations unies.

Il a ainsi réaffirmé l’engagement pris à Genève en 2003 de faire du développement des TIC un des principaux leviers de la stratégie de lutte contre la pauvreté et de la réalisation des objectifs du Millénaire.

Notre pays était de la partie avec une participation fort remarquée du Délégué général à l’Informatique, M. Joachim TANKOANO. Nous sommes allés faire avec lui le bilan du sommet et compte tenu du caractère particulier du sujet nous en profitons pour jeter un coup d’œil sur les efforts du Burkina Faso dans le développement des TIC et analyser les perspectives dans le domaine.

Monsieur le délégué général à l’informatique, le Burkina Faso s’est doté d’une cyber-stratégie nationale, quels sont les grands axes de cette stratégie ?

Joachim TANKOANO (J.T.) : L’objectif premier de cette cyber-stratégie c’est de servir de levier, donc de moteur, aussi bien pour la politique nationale de Bonne gouvernance que pour le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP). Il s’agit de mobiliser le potentiel des TIC en faveur du développement économique et social de notre pays. De façon plus concrète, pour chaque objectif défini dans le CSLP, la stratégie propose des objectifs à atteindre en terme de mobilisation des TIC pour que cet objectif puisse être atteint rapidement.

Pour ce qui concerne la mise en œuvre, ces différents objectifs nouveaux qui ont été définis pour servir de leviers au Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté ont été regroupés en six thématiques. La première thématique vise à développer l’infrastructure de base, à développer l’expertise nationale et à mettre en place un environnement juridique pour encadrer le développement des TIC au Burkina Faso. Cette thématique qui est, en fait, plus importante doit créer les conditions nécessaires pour les cinq autres thématiques.

La deuxième thématique concerne le cyber gouvernement. Il s’agit d’utiliser le potentiel des TIC pour permettre à l’administration publique de travailler autrement, de travailler de façon plus efficace, et plus transparente, mais aussi d’améliorer la qualité des services offerts notamment en mettant en ligne ces services pour que les usagers puissent depuis un télécentre, depuis leur domicile, depuis leur lieu de travail accéder à ces services sans avoir à se déplacer.

Cela veut dire par exemple, qu’il devrait être possible à tout citoyen de demander la création d’une entreprise sans avoir à se déplacer où à un contribuable de faire ses déclarations d’impôts et de les payer en ligne sans avoir à se déplacer. Le but est vraiment de faciliter la vie des individus mais aussi des entreprises et de la société tout entière. La troisième thématique concerne l’éducation, il s’agit là d’utiliser le potentiel des TIC pour d’une part permettre de mieux gérer le système éducatif et d’autre part pour livrer autrement le service d’éducation.

Cela se traduira par le développement de formations en ligne de manière à ce que les citoyens, quel que soit l’endroit où ils sont, puissent y accéder concrètement cela équivaudra à créer des écoles virtuelles, des universités virtuelles mais aussi à utiliser les TIC pour améliorer les méthodes traditionnelles de formation.

La quatrième thématique concerne le domaine de la santé et de la protection sociale. Il vise à utiliser le potentiel des TIC pour diversifier les moyens d’accès aux services de santé. Ainsi en matière d’éducation sanitaire, l’information pourra être produite et mise en ligne dans nos différentes langues de manière à ce que n’importe quel citoyen à partir de n’importe quel télécentre puisse se renseigner sur les maux dont il souffre et sur la meilleure façon de les gérer en combinant l’image, le son, la voix, la vidéo, la réalité virtuelle.

Il s’agit d’élaborer des messages socio-éducatifs plus pertinents que ceux qu’on peut élaborer aujourd’hui et de faire en sorte qu’ils soient accessibles quel que soit l’endroit où l’on est. Les NTIC peuvent aussi être utilisés pour faire de la télé-médecine c’est-à-dire pour permettre à des médecins de collaborer pour traiter un patient.

Par exemple dans une formation sanitaire, si le personnel médical à des difficultés avec un patient, il peut grâce à ces moyens faire en sorte qu’une radio ou une image au microscope soit visible par un autre collègue plus expérimenté qui est ailleurs, qu’ils puissent donc voir exactement la même image, se voir, se parler de manière à pouvoir échanger et poser un diagnostic plus précis. Par ailleurs, on peut aussi utiliser les TIC pour aider à la gestion des formations sanitaires.

Dans les hôpitaux, le travail administratif est très fastidieux. Quand un malade arrive, il faut élaborer des fiches et tout ce qu’il y a autour ; on peut utiliser les TIC pour faire en sorte que chaque citoyen dispose d’un dossier médical électronique afin de permettre que quel que soit l’endroit où il serait, les médecins puissent y avoir accès. Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Quand vous vous rendez dans une formation sanitaire, on élabore un dossier médical pour vous et quand vous changez de structure sanitaire, c’est un autre dossier qui est encore constitué.

Cela fait qu’il n’y a pas une fédération des informations médicales vous concernant. Ensuite cet ensemble d’informations va permettre de mettre à la disposition des décideurs des statistiques sanitaires qui permettront de mettre en place plus aisément les dispositifs de surveillance. Actuellement, il faut que les différentes formations sanitaires fassent un travail administratif, fassent remonter l’information, etc. alors qu’en mettant en place un tel dispositif, l’information statistique devient un sous-produit et est disponible automatiquement.

Ainsi les responsables - gestionnaires peuvent à tout moment, en se connectant, accéder aux alertes qui sont générées de façon complètement automatique. La cinquième thématique concerne le développement des services électroniques en milieu rural. Il s’agit là aussi de développer des contenus socio-éducatifs en combinant toutes les techniques possibles, la télé, la radio et internet, pour élaborer des messages afin que les personnes qui vivent en milieu rural puissent s’auto former facilement.

Par exemple, un agriculteur qui veut utiliser une nouvelle technique culturelle devrait pouvoir se rendre dans un centre d’accès à l’information afin d’avoir toutes les explications sur sa mise en œuvre. Il s’agit donc véritablement d’utiliser les TIC pour renforcer les capacités de tous les acteurs quel que soit le secteur d’activité.

La sixième et dernière thématique concerne le commerce électronique. Il s’agit d’utiliser les TIC pour renforcer les capacités des entreprises, dans leurs activités courantes, notamment développer le « business to business » c’est-à-dire faciliter les relations entre les opérateurs économiques. Par exemple, nos opérateurs économiques qui travaillent avec d’autres opérateurs économiques à travers le monde, pourraient dans ces conditions passer leurs commandes sur internet au lieu de se déplacer.

Un opérateur économique pourrait ainsi avoir accès à une palette plus grande d’opérateurs économiques qui peuvent lui offrir les services qu’il veut pourrait les mettre en compétition et une fois son choix fait, procéder au paiement électronique, suivre l’acheminement de son produit sur internet de façon régulière. Un tel mécanisme peut aussi faciliter les transactions entre les usagers et les opérateurs économiques. Ce sont-là les 6 thématiques dégagées pour une meilleure mise en œuvre du CSLP.

Maintenant, pour la conduite de cette cyber-stratégie, il est envisagé la mise en place d’un dispositif institutionnel de suivi pour chaque thématique. Il s’agira pour chacune d’elles de mettre en place un comité sectoriel de pilotage qui sera constitué des ministères concernés et des autres acteurs : secteur privé et société civile, de manière à engager un débat autour de la nouvelle vision qu’on doit avoir dans le secteur afin de pouvoir mobiliser le potentiel de technologies. En fait, il s’agit de définir une nouvelle société où les rapports entre les hommes et où la façon dont on travaille va changer radicalement. Chaque comité sectoriel devra élaborer une vision et faire l’état des lieux et élaborer un plan d’action pour tendre vers cette vision.

DELGI, avant de revenir à cette cyber stratégie, vous parlez beaucoup de TIC au lieu de NTIC, quelle est la différence entre les TIC et les NTIC ?

J.T. : C’est la même chose ; il y a plusieurs appellations et il n’y a pas d’acceptation universelle de ces différentes appellations. Quand nous élaborons la stratégie, ceux qui ont participé ont estimé que pour un pays comme le Burkina Faso, il était préférable de parler de NTIC, donc d’ajouter le mot « nouvelles » parce que même si dans les pays développés elles étaient rentrées dans les moeurs, dans nos pays cela reste encore quelque chose de nouveau. C’est pourquoi nous avions retenu le terme NTIC, mais personnellement je préfère celui de TIC.

Quel est le niveau d’exécution de la cyber-stratégie ?

J.T. : La cyber-stratégie a prévu des projets prioritaires et des programmes. Les programmes sont liés aux six thématiques que je vous ai indiqués tandis que les projets prioritaires concernant les actions qu’il est important de mener pour permettre la réalisation des programmes. A ce niveau, on est relativement avancé.

Il s’agissait de travailler à finaliser les projets de développement qui étaient en cours, notamment au niveau des infrastructures de base : l’interconnection du Burkina Faso par fibres optiques aux pays voisins et à la fibre optique sous-marine, l’élargissement de la couverture télévisuelle, la construction de l’intranet, gouvernemental qui vise à interconnecter par fibres optiques tous les bâtiments de l’Administration dans les 14 villes les plus importantes du pays. Pour ce dernier point les marchés ont été signés et les travaux vont effectivement commencer en janvier 2006 et seront suivis par d’autres travaux qui devraient permettre de réaliser le projet à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Il était question aussi dans ces projets prioritaires de travailler à développer des projets pilotes, concernant les contenus ; là aussi beaucoup de choses ont été faites.

Aujourd’hui chaque ministère, chaque institution dispose d’un site-web. Sur ce point on n’a pas à rougir par rapport aux sites web des autres pays et même des pays les plus développés. Si vous allez sur un site web du Burkina Faso, c’est pratiquement comme si vous étiez sur un site web de la France, du Canada, etc. Ils sont très bien construits et contiennent pas mal d’informations sur les ministères mêmes, leurs structurations, sur les activités menées, les différentes politiques de développement, sur les textes réglementaires spécifiques, etc.

Nous avons aussi amorcé à travers ces sites web, un début de mise en ligne des services aux usagers. Si vous voulez par exemple faire votre passeport de service en allant sur le site web du ministère des Affaires étrangères, vous trouverez la procédure à suivre. Sur chaque site les démarches administratives sont décrites. Je pense que ce chantier est très bien avancé tout comme celui de la création de bibliothèques numériques. Ainsi on a pratiquement terminé la numérisation des Journaux officiels du Burkina de 1954 jusqu’à nos jours.

La mise en ligne des J.O va permettre aux chercheurs de pouvoir faire des recherches sur la législation du Burkina depuis son accession à l’indépendance. Il y a plusieurs initiatives de ce type qui étaient prévues et qui sont en cours d’exécution. Dans le cadre des mesures urgentes, il faut aussi signaler la décision d’élaborer le cadre juridique de la société de l’information, un aspect très important ; et d’élaborer des stratégies sectorielles. En fait, la stratégie doit en elle-même être complétée par une législation afin d’encadrer la mise en place de la société de l’information.

Il est aussi prévu l’établissement de cyber-stratégies sectorielles afin de faire en sorte que la mise en œuvre de la cyber stratégie nationale puisse se faire dans le cadre des politiques sectorielles de développement. Par exemple, la cyber-stratégie en matière d’éducation, doit être déclinée en termes de plan d’action à intégrer dans les politiques de développement de l’éducation au niveau primaire, secondaire, et supérieur de manière à ce que la prise en compte du potentiel des TIC devienne un réflexe à tous les niveaux.

Pour ce qui concerne le cadre juridique de la société de l’information, je pense que là aussi nous avançons puisque nous sommes dans un processus de recrutement du cabinet qui va accompagner le pays dans l’établissement d’un cadre juridique global qui traitera de tous les aspects liés aux usages, notamment le problème de la sécurité, le problème de protection des données personnelles pour lequel il y a déjà une loi, les problèmes d’accès à des informations illicites, le problème du spam pour ceux qui utilisent la messagerie électronique et également la réglementation pour permettre d’effectuer des transactions électroniques... pour faire du commerce électronique il faut que les documents qui existent sous forme électronique puissent avoir une reconnaissance juridique sinon cela n’a pas de sens.

Et quand on parle de cyber gouvernement cela veut dire qu’il doit être possible d’avoir une carte d’identité électronique, un acte de naissance électronique de façon à ce que lorsqu’une administration effectue une opération électronique qui vous concerne, elle puisse accéder à votre dossier électronique pour savoir si vous disposez de tous les papiers administratifs requis.
Il faut des textes juridiques pour permettre de travailler de la sorte. Voilà à peu près où nous en sommes dans le processus de mise en œuvre.

DELGI, vous venez de rentrer de Tunis où vous avez pris part au sommet mondial sur la société de l’information, quels étaient les objectifs de ce sommet et que veut dire société de l’information ?

J.T. : Le sommet a été initié par le système des Nations unies. Le but était tout justement de développer une vision commune au niveau international sur la société de l’information, sur ce que c’est, sur ce que ça doit être et sur la manière dont cela doit être conçu. De ce point de vue, il s’agit de voir comment utiliser le potentiel des TIC et les mettre au service du développement humain en respectant les différents principes liés au droit de l’homme.

Le but du sommet est de faire en sorte que tous les pays soient intégrés dans le processus ; que ce soit un processus inclusif. C’est un peu ça le but du sommet, construire une société de l’information inclusive où tout le monde pourra accéder à l’information, communiquer, utiliser les techniques de l’information pour renforcer ses capacités ; où les pays en développement vont pouvoir utiliser le potentiel des TIC pour atteindre plus rapidement les objectifs de développement du millénaire.

Quelles sont les grandes conclusions auxquelles vous êtes parvenues du point de vue du Burkina Faso et de la DELGI qui a pris part à ces travaux ?

J.T. : Le sommet dans sa première phase à conduit à l’adoption d’un document de principe qui définit une vision commune de la société de l’information et un plan d’action qui indique ce qu’il est important de faire pour mettre en place cette société de l’information. La phase de Tunis a adopté un document de politique dénommé « l’Engagement de Tunis » qui renforce les décisions qui avaient été prises à Genève. Elle a en plus adopté un agenda qui traite des problèmes de financement, des problèmes de la gouvernance de l’Internet, des problèmes de mise en œuvre et du suivi des décisions du sommet.

Quel intérêt un pays sous-développé comme le Burkina Faso peut-il tirer d’un tel forum ?

J.T. : Il faut dire que cela nous a permis de nous rassurer par rapport au travail que nous menons au Burkina Faso, de nous rendre compte que la vision que nous avons est conforme à celle qui a été retenue au niveau international. Par exemple, il est recommandé trois niveaux de mise en œuvre. Au niveau de chaque Etat, il est recommandé que chaque gouvernement fasse l’effort d’élaborer une cyber-stratégie nationale alignée sur les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté et d’élaborer des cyber-stratégies sectorielles pour permettre la mise en œuvre de cette cyber-stratégie nationale dans le cadre des politiques nationales de développement.

C’est exactement ce que nous faisons. Au niveau régional le sommet a demandé que les commissions économiques régionales en rapport avec les organisations régionales travaillent ensemble pour assurer la mise en œuvre des décisions du sommet. Au niveau international, le sommet a également recommandé que les organes du système des Nations unies s’impliquent pour faciliter la mise en œuvre de ses décisions. C’est ainsi que l’UNESCO suivra de plus près l’utilisation des TIC dans l’éducation, l’OMS, de l’utilisation des TIC dans le domaine de la santé, etc. par ailleurs, au niveau des mécanismes de financement, il a été préconisé la mise en place d’un fonds de solidarité numérique qui a été adopté, et mis en place. Notre pays a été retenu au nombre des premiers pays qui vont bénéficier de ce fonds numérique de solidarité.

Un des sujets qui a beaucoup retenu l’attention des observateurs c’est la gouvernance de l’Internet sur lequel les débats ont beaucoup achoppé. Quelle est votre compréhension de cette question et quelle est la position du Burkina Faso ?

J.T. : D’abord, il faut comprendre ce que c’est que la gouvernance de l’internet. Internet est un réseau d’ordinateurs qui a été conçu au départ dans des universités américaines et qui très vite est devenu un réseau mondial utilisé par tout le monde. Bien sûr de ce fait, les organes qui ont été mis en place pour développer et gérer ce réseau, sont contrôlés jusqu’aujourd’hui par les Américains.

Le sommet a pensé que pour construire une société de l’information inclusive, il faut que tous les pays, tous les acteurs concernés puissent s’impliquer dans la gestion du réseau ; cette gestion pose des problèmes d’ordre technique : quel type de technologie il faut utiliser, quel type de protocole le protocole, de normes, et, faut-il utiliser de plus en plus nombreux pour permettre aux ordinateurs de communiquer entre eux, pour résoudre les problèmes de sécurité, pour améliorer et faire évoluer le réseau vers des usagers encore plus performants.

La gestion de ce réseau pose par ailleurs des problèmes de politique générale liés au fait qu’on veut travailler à faire en sorte qu’il soit un outil de développement. Pour cela il faut pouvoir mettre en place des politiques internationales, régionales et nationales qui permettent de faire en sorte que ce réseau soit un outil de développement sécurisé.

Il y a aussi le problème de la cyber-criminalité qui ne peut trouver une solution que dans le contexte mondial. Vous pouvez commettre un crime au Burkina Faso tout en étant aux Etats-Unis par exemple. S’il n’y a pas une harmonisation de la législation, ce type de crime ne pourrait jamais faire l’objet de poursuite. Il y a aussi les questions de spam, les questions liées aux transactions électroniques, à la protection des consommateurs, etc.

En fait la gouvernance de l’Internet qui est un ensemble de principes, de règles, de processus communs de prises de décisions est très fondamental pour le développement du réseau. Aujourd’hui tous les Etats veulent s’impliquer dans cette gestion. Bien sûr le modèle qui a permis le développement actuel du réseau est un modèle pragmatique où il n’y a pas de bureaucrates pour permettre l’implication de toutes les parties concernées plusieurs modèles de gouvernance ont été proposés.

En définitive, on n’a pas pu retenir un modèle particulier pour la gestion du réseau, on a simplement retenu que les Nations unies vont mettre en place un forum pour poursuivre les débats de manière à voir comment mettre en place progressivement les organes qui vont permettre à toutes les parties concernées de participer à la gestion de l’évolution de ce réseau.

Pour ma part, je pense que les organes existant comme l’ICANN devraient pouvoir continuer à s’occuper des gestions techniques en s’ouvrant à toutes parties du monde ; maintenant pour ce qui concerne les problèmes de politique générale, il s’agit de problèmes relativement nouveaux pour lesquels il n’y a pas une instance aujourd’hui qui les traite globalement. Il y a des instances, un peu éparpillées qui essaient chacune à son niveau d’aborder tel ou tel aspect, mais il n’y a pas une coordination internationale pour la résolution de ces problèmes, alors que sans cette coordination internationale, ces différents problèmes ne pourront pas trouver rapidement de solutions efficaces. Je pense que pour ce qui concerne ces questions-là, le système des Nations unies devrait être en mesure de mettre en place un nouvel organe qui s’en occupera.

Claude ROMBA
L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2005 à 18:01 En réponse à : > Joachim TANKOANO : “L’objectif premier de notre cyber-stratégie est de servir de levier pour la bonne gouvernance...”

    En lisant cet article, j’ai ceci comme impression. Ainsi donc le Burkina Faso concoit de creer un garage pour reparer des Hammers, parce qu’il y en aurait 4 ? Monsieur Tankoana sait tres bien le noeud gordien du problemes des (N)Tic au Faso. Peut-il nous dire si dans son village, le villageois, qui ne doit pas se deplacer a Fada pour un probleme administratif, a le telephone sur quoi doit etre branche un ordinateur, meme installe dans le cyber centre du village ? Ne demandons pas lune, mais d’abord que les prix des connexions, des ordinateurs, baissent. Que par une politique volontariste, l’on fasse en sorte que tout etudiant, en commencant par ceux qui etudient l’informatique, ait acces a un ordinateur personnel, connecte sur internet des sa premiere annee d’universite. Dieu vous le revaudra, Monsieur (think) Tank !

    Autrement, dans 10 ans, les mauvaises therapies appliquees au mauvaises diagnostics n’ont jamais gueri un malade.

    • Le 12 janvier 2006 à 19:42 En réponse à : > Joachim TANKOANO : “L’objectif premier de notre cyber-stratégie est de servir de levier pour la bonne gouvernance...”

      Effectivement on veut developper des cyberchoses pour des gens qui savent à peine demarer un pc, à plus forte raison de l’exploiter pour en tirer profit.
      developper la base par la forrmation et la vulgarisation de l’outil informatique. Enlever les droits de douane sur les outils informatique et faciliter l’acquisition des PCs et vous verrez que vous n’avez pas de deployer des cyber strategies pour ameliorer les choses.
      prenez l’exemple du senegal qui est allé en puissance en matiere de TIC.Parcequ’il a su developper des strategies simples et est devenu le pionier en matière de TIC dans la sous region.

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