Cette année, le carême chrétien et le jeûne musulman coïncident, offrant ainsi une belle opportunité aux leaders religieux de renforcer leurs liens de fraternité et de solidarité. L’année dernière, c’était à trois jours de la fin du ramadan (le 10 mai 2021), que le cardinal Philippe Ouédraogo avait accueilli la Ligue islamique pour la paix au Faso (LIPF) à l’archevêché pour vivre l’« Iftar ». Cette année, à trois jours de la fin du carême chrétien, ils se retrouvent encore pour rompre ensemble le jeûne ce mercredi 13 avril 2022.

Initiée en 2021, la rupture commune de jeûne vise à renforcer la cohésion sociale et la paix au Burkina. Elle est faite essentiellement de prières inter-religieuses, de partages fraternels et de collation.

Prière de la Maghrib par la communauté musulmane

Pour la circonstance, le ministre chargé des affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema était invité. Il s’est fait accompagner par quelques-uns de ses collègues. Dans son allocution, il a estimé que : « C’est vraiment fantastique parce que c’est l’expression concrète de la tolérance, de la cohésion sociale, et du bien vivre ensemble ». Il a invité les Burkinabè à refléter la tolérance de Dieu : « Nous devons donc travaille

r à nous comporter conformément aux messages reçus à cette cérémonie, car Dieu est l’expression de la tolérance, c’est pourquoi il a permis l’existence de plusieurs confessions religieuses et groupes sociaux ethniques ».
A sa suite, le président de la LIPF, El Hadj Ousseini Tapsoba, s’est réjoui de la prise en compte de l’initiative de la rupture commune qui exprime la marque de tolérance, de cohésion et de fraternité entre les religieux du Burkina Faso.

Prière des vêpres par la communauté catholique

Il a renouvelé leur volonté de collaborer avec les autres religions. « La ligue islamique pour la paix au Faso ne cessera d’accompagner et de participer à toutes les initiatives inter-religieuses pour promouvoir la paix et le vivre ensemble au Burkina Faso », a-t-il assuré.

Pour l’initiateur principal de l’évènement, son éminence Philippe Ouédraogo, la crise sécuritaire que traverse notre pays nous interpelle tous. Pour ce faire, il a invité les fils et filles du Burkina, à prendre à cœur cette exhortation pleine de sagesse de la savane burkinabè : « à la palabre de la famille est convié tout membre de la famille, au travail de la famille doit s’impliquer tout membre de la famille ».

Le cardinal, quelques autorités politiques et imams

Il ajoute : « Nous devons mettre tout en œuvre pour abattre les murs de haine, d’hostilité, d’incompréhension, d’extrémisme, de violence, de tuerie et construire des ponts de compréhension, de respect mutuel, de tolérance, de fraternité et d’amour ».

Partage avec les déplacés internes

A l’occasion, une centaine de personnes déplacées internes (PDI) ont bénéficié des vivres de la part du cardinal Phillipe Ouédraogo. L’Eglise catholique à travers son premier responsable, de façon symbolique, a manifesté ainsi sa compassion et sa solidarité à nos frères et sœurs victimes des attaques terroristes qui vivent dans la pauvreté et dans des situations précaires.

Remise de vivres aux personnes déplacées internes

Un représentant des bénéficiaires a adressé un mot de remerciement à tous les organisateurs de la cérémonie.
En rappel, Le 4 février 2019, à Abu Dhabi, le grand iman d’Al-Azhar, Ahmad Al-Tayyib et le pape François ont signé un document conjoint sur la fraternité humaine pour la paix mondiale.

Yvette HIEN, stagiaire
Lefaso.net