Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Difficile constitution de l’Assemblée législative de la transition (ALT), dont la rentrée avait été initialement prévue, selon des sources internes au comité de gestion, pour le 7 mars, ensuite le 14 mars… mais, les Burkinabè attendent toujours. L’ALT semble être perçue, au sein de certaines entités, comme un gibier à se partager.
Les coups bas, tiraillements et déchirements autour de la désignation des représentants de l’ALT (Assemblée législative de la transition) finissent par légitimer la crainte de ceux-là qui ont prôné le bénévolat pour limiter ce qui se vit actuellement dans certains milieux à ce sujet.
L’actualité au sein des partis politiques, tous bords confondus, et d’organisations civiles engagées dans la dynamique, désole ceux qui y ont les oreilles tendues et se laisse commenter.
« Le CDP est intéressé par le poste, parce qu’il dit qu’il avait la majorité à l’assemblée nationale au niveau des partis de l’opposition. Le représentant de l’ADF/RDA est intervenu pour recadrer…ça a commencé à dégénérer et certains se sont retirés. (…). Nous pensions qu’ils allaient permettre aux petits partis, cette fois-ci, de faire l’expérience. C’était sans compter avec leur volonté ; chacun veut envoyer son homme », explique une source interne, décrivant le pourrissement de la situation lié au processus au sein de l’ex-Chef de file de l’opposition politique au Burkina Faso (CFOP-BF). C’était au cours d’une rencontre le 7 mars sur ce sujet de désignation de deux membres pour siéger à l’ALT.
Constat quasi-similaire avec l’ex-majorité présidentielle où 23 candidats se sont disputé les deux postes. Mais là, le MPP a joué à « l’esprit de grandeur » en renonçant à candidater. « C’est le MPP seul qui a dit que comme dans le régime déchu, ils ont quand même eu des cadres qui ont été responsabilisés…, si c’était quatre postes, ils allaient proposer quelqu’un, mais comme c’est devenu deux, ils vont donner la chance à d’autres personnes d’aller. L’UNIR/PS a soutenu une candidature, le NTD, l’UPC… ont, chacun, proposé un candidat. (…). On était obligé de passer au vote, parce qu’on était 23 candidats. On a donc établi des critères, qui ont fait désister certains pour laisser finalement 17 candidats parmi lesquels sont sortis les deux », a confié un autre cadre de cette entité politique qui regroupait plus d’une centaine de partis et formations politiques.
Le processus et surtout le choix au niveau de l’opposition non affiliée (ONA) et des autres partis de l’opposition comportent de nombreux éléments qui interrogent l’objectivité et l’intérêt général.
Au sein des organisations de la société civile, « c’est la totale », avoue un leader. Les manœuvres ont commencé dès les premières heures du coup d’Etat. Il fallait, pour certaines, labelliser d’abord le putsch, c’est-à-dire s’arroger la paternité. Ensuite, lorsqu’il s’est agi de désigner les participants pour les assises, l’information a été gérée ‘’comme il se doit’’, c’est-à-dire dans des cercles restreints. Cette situation aura pour conséquence directe, une mainmise sur les treize postes octroyés à la société civile.
Une grande partie d’organisations de la société civile dit ne rien comprendre à la situation et se résout désormais à observer les choses pour ne pas donner l’impression de courir derrière des intérêts personnels, expliquent des responsables. A l’intérieur de ces pratiques, beaucoup de détails et d’enjeux à interroger sur l’avenir, surtout en lien avec l’esprit de « refondation » attendue par les Burkinabè.
« Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin. C’est simplement pathétique », se désole simplement ce leader politique du constat.
A l’observation donc, la mise en œuvre de l’ALT n’est pas chose aisée, alors que le plus important est devant, à savoir donner également de bons textes au Burkina pour éviter les éternels recommencements et pour rompre d’avec les longues pratiques nuisibles à une gouvernance vertueuse. Selon l’article 18 de la Charte de la transition, le Premier ministre doit, dans un délai de 30 jours après la formation de son gouvernement, présenter la feuille de route de la transition devant l’ALT.
Une dizaine de jours maintenant que l’équipe du Premier ministre, Dr Albert Ouédraogo, est bien en place. Mais l’ALT, elle, se fait attendre. Même si certaines informations laissent croire que le comité technique chargé de la question va présenter des résultats incessamment, dans quelques heures.
Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
Vos commentaires
1. Le 16 mars 2022 à 22:58, par Vérité En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Je propose de surseoir pour l’heure à ce machin. Pour le moment la sécurité et la reprise des zones aux terroristes..... Éteindre le feu, voici l’urgence du moment. Le mpsr n’avait pas demandé pour prendre le pouvoir donc il pourra choisir ses gens pour ce truc de législatif ou quoi
2. Le 17 mars 2022 à 00:47, par Yiriba En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Le Burkina se trouve avec un gouvernement d’exception parce le peuple a supporté le coup d’état avec une bonne promesse qu’on lui a faite : “Obtenir du gouvernement suffisament de moyens pour combattre le terrorisme et instaurer définitivement une bonne gouvernance dans le pays”. Ça, c’est la mission. Maintenant, se retrouver à gérer des postes pour des gens qui pensent faire des revenus que leur travail ne procurait pas, nous met hors du mandat de la transition. Car le pays est toujours en feu et la mauvaise gouvernance en action. Pensons à notre peuple, il est plus fort que les dirigeants.
3. Le 17 mars 2022 à 09:25, par kwiliga En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Hum, c’est pas possible, notre peuple fier, pétri de valeurs patriotiques, quand elles ne vont pas jusqu’au panafricanisme, notre peuple, phare de l’intégrité et de la solidarité, ne peut concevoir que son élite représentative se comporte d’une telle manière, ou l’opportunisme le dispute à l’avidité.
Il y a donc forcément un complot, ourdi par quelque force impérialiste et néocoloniale,... Moi, je suggère qu’on accuse la France, parce que la poutre profondément implantée dans mon œil, m’est tout à fait insupportable.
Sinon, je propose qu’on envoie tous les postulants au combat, car dans l’état actuel de notre pays, la survie me semble un mode de désignation acceptable et tout à fait en correspondance avec ce que vit une grande partie de notre population,... en attendant la crise alimentaire qui se profile.
4. Le 17 mars 2022 à 12:53, par Sisiphe En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Ce n’est que la conséquence de la non gratuité du mandat ! Tout le monde se bouscule autour de quelques strapontins parce qu’il y a des millions à faire… de vrais hypocrites !
Le 17 mars 2022 à 17:58, par BONI En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Oui je pense qu’il faut imposer la gratuité pour les sessions. Comme cela on en finira avec toutes ces tracasseries. C’est par ce canal qu’on connaitra les vrais patriotes.
5. Le 17 mars 2022 à 15:59, par Lopan En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Ou sont les 24 milliards de l Assemblee Nationale placés en banque pour la construction de son siege ? Chaque année, depuis 2016, L Assemblée Nationale, sous Salifou Diallo puis sous Alassane Bala Sakandé mettait 4 milliards de coté (gérés par les questeurs) pour financer la construction de son siege futuriste a Ouaga 2000, concu par notre genie, l’ architecte Francis Kéré. En 6 ans, il s agit bien de 24 milliards disponibles pour le chantier. Mais mystere et boule de gomme. Ou sont les 24 milliards ? sur quel compte sont-ils placés ? est-ce au Burkina ou a l etranger ? Voila de l argent qu il faut retrouver pour impulser le developpement du pays. Attention, des gens pourraient quitter le pays nuitamment si les choses trainent.
6. Le 17 mars 2022 à 17:28, par Le sage des sages En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Objectivement qu’est-ce qui empêche le Président DAMIBA de sursoir à la mise en place de cette ALT ? Parceque ce qui se déroule ne présage rien de bon pour l’avenir de notre pays. Gouverner par ordonnance et pour les textes inviter des comités ou commissions restreints qui feront des propositions
7. Le 17 mars 2022 à 21:44, par chancella En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
J’avais donné un avis défavorable à la création de la CNT. Sauf si le mandat est gratuit comme la commission avait suggéré. C’est un organe inutile et budgétivore. Par ailleurs la commission avait recueilli des milliers d’avis et je trouvais ça plus représentatif que les conclusions des assises. Dites-moi si ce peu de gens présent aux assises, expriment les sentiments des millions de burkinabè. Supprimez cette institution et affectez les ressources à la sécurité. Il aurait fallu recueillir les avis des gens sur la gratuité.
8. Le 18 mars 2022 à 00:51, par KDB En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Au vue de tout ce qui est dit par-ci et par-la sur les gueguerres pour la designation de certains representants a l’ALT, je me pose la question suivante : et si l’enemie etait a la manoeuvre ?!!!!
Osons avoir un surseaut patriotique pour etre a la hauteur du combat contre l’enemie commun qui est le TERRORISME. Le temps presse.
9. Le 18 mars 2022 à 13:57, par Barou En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
C EST QUOI LE PROBLEME DE CE PRESIDENT ???
COMME S IL N ETAIT PAS UN OFFICIER SUPERIEUR.
LE PAYS EST EN GUERRE TOI EN TANT QUE OFFICIER SUPERIEUR C EST TON INVESTITURE(LEGALISER TON COUP D ETAT) ET CEATION D UNE ASSEMBLEE NATIONALE QUI SONT TES PRIORITÉS.
AUCUNE MESURE FORTE POUR LIBERER LE PAYS
C EST GRAVE
10. Le 18 mars 2022 à 15:56, par Kaka En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Damiba, héiii !!!! Arrêtez-moi ce cirque et gérez le pays réel. Ce machin là, c’est pour faire quel travail qui coûte 900 000 F/mois. Y a l’argent tellement dans le pays que ça vous tourne la tête ou quoi ? M’Bon...
11. Le 20 mars 2022 à 02:27, par Pessimis PourmonFaso En réponse à : Burkina/Assemblée de la transition : « Le pays-là est seulement sur le bout des lèvres, chacun cultive son jardin »
Le president, la, est egoiste. Il veut s’ incruster au pouvoir. Quitter apores 3 ans pour revenir apres qua ndil aura fait le plein de son tresor de guerre. Les militaires ne sont pas moralement mieux que les civils. Un certain Isac Zida qui n’ a meme pas ete capable de decrocher un petit DEUG a l’ UO se croit soudain un genie. Bien vrai, il a fait un Master’s en ligne apres mais on connait la riguieur de ces diplomes en lignes.