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Faits divers : Assassinée pour adultère

Publié le samedi 26 novembre 2005 à 08h27min

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Nos sociétés traditionnelles ont des lois dures, qu’il ne faut pas enfreindre au risque de perdre la vie. Si une femme accepte épouser celui qui détient le couteau des sacrifices, elle sait dès lors quel doit être son comportement et contrôler surtout ses pulsions sexuelles.

Ainsi, le vieux Zongo a été témoin oculaire de l’exécution d’une des épouses du sacrificateur. Infirmier des grandes endémies à l’époque, le vieux Zongo était toujours en tournée car la zone dont il avait la responsabilité était très vaste. Cette zone englobe de nos jours plusieurs provinces.

Aussi, le vieux Zongo pouvait faire deux mois sans repasser par le même village, sauf dans les circonstances où un cas grave était signalé ou une de ses innombrables relations envoyait le quérir.

Le vieux Zongo vivait en parfaite harmonie avec tout le monde. Les gens aimaient le garder la nuit chez eux car étant certain que la sauce du lendemain sera meilleure puisque le vieux Zongo détenait un fusil de chasse de calibre douze (12) et n’hésitait pas à appuyer sur la gâchette. Le gibier à l’époque pullulait. Un jour, dans l’après-midi, il avait fait une halte dans un village et le chef avait insisté afin qu’il y passe la nuit ; ce qu’il accepta de bon cœur.

Installé sous un arbre, Zongo s’enquit des nouvelles du village. Au soleil couchant, alors qu’il demandait au chef de village de désigner deux jeunes robustes pour sa randonnée nocturne, Zongo vit venir des femmes portant du bois mort en file indienne et qui pénétrèrent chacune dans une cour.

Quelque trente minutes plus tard, ces femmes ressortirent en pleurant en se dirigeant vers une autre concession. Zongo, tout étonné, demanda au chef ce qui s’était passé. Le chef tirant sur sa pipe lui dit : « anka landa lô » ce qui veut dire, "c’est notre coutume".

Et le chef de poursuivre : « tu as vu la femme du sacrificateur. Quand elle va en brousse pour chercher du bois mort, elle y retrouve son amant ; ce que n’admetent pas nos coutumes. Elle a été vue plusieurs fois mais a nié. Son amant est du village derrière la colline. Quand nous procédons à des sacrifices, ça ne répond pas c’était elle la cause. Aujourd’hui, des hommes l’attendaient dans sa case pour savoir si elle avait été souillée ou pas. Cela s’était avéré positif, ils devaient lui tordre le cou ce qui a été fait afin que notre village retrouve sa sérénité et que les ancêtres veillent sur nous et acceptent nos sacrifices ».

Le chef avait dit cela sur un ton normal. Marguerite Yourcenar a écrit dans son livre : « L’œuvre au noir » qu’on se fait à la férocité des lois de son siècle, comme on se fait aux guerres suscitées par la sottise humaine.

Cette nuit, Zongo a trié trois colas pour le chef mais n’a pas oublié ce qu’il a vécu. Entre nous, et si on appliquait cette tendance à ceux qui copulent au hasard dans la nature ?... N’est-ce pas Adja...

Rakissé

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 12 décembre 2005 à 09:30 En réponse à : > Faits divers : Assassinée pour adultère

    Et quelle est donc la morale de cet article ? Juste nous montrer comme parfois la tradition est mauvaise. Car nous tous, mâles, sommes bien contents de trouver des Adja sur notre chemin.

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