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Robotique et sécurité numérique au Burkina : Avec HorusLabs, l’expert Younoussa Sanfo veut former autrement

Publié le mardi 8 février 2022 à 11h30min

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Robotique et sécurité numérique au Burkina : Avec HorusLabs, l’expert Younoussa Sanfo veut former autrement

Une trentaine de personnes de plusieurs profils ont reçu leur certification CSCU (Certified Secure Computer User), samedi 5 février 2022 à Ouagadougou. Après cinq jours de formation dispensée par HorusLabs, ils sont désormais capables de protéger leurs actifs informationnels sur leurs ordinateurs et téléphones. Zoom sur HorusLabs, dirigé par l’expert en cybersécurité et en investigation numérique Younoussa Sanfo.

Faire appel à un expert en cyber sécurité pour sécuriser ses données peut coûter la quinine aux entreprises. Mais prévenir coûte bien moins cher que guérir. C’est valable aussi bien dans le domaine médical que dans celui de l’informatique. A défaut de s’offrir les services d’un expert, il est bien préférable d’avoir des connaissances de base en cybersécurité. Martin Sawadogo, lui, l’a compris. Directeur général d’une société évoluant dans le bâtiment et les travaux publics, il fait partie d’une cohorte de 34 récipiendaires qui ont pris part à une formation de cinq jours donnant droit à un certificat international en CSCU.

Pas besoin de prérequis

A l’instar des autres participants constitués de chefs d’entreprise, de secrétaires, d’étudiants, d’informaticiens, de policiers, de gendarmes, etc.), Martin Sawadogo a acquis des connaissances de base sur les menaces à la sécurité des ordinateurs, des smartphones et les mesures nécessaires à prendre pour éviter ou atténuer les menaces. « On n’a pas besoin d’être informaticien pour suivre cette formation. C’est vrai qu’on avait des appréhensions dès le début mais pour peu que vous ayez des connaissances en Excel, Word et Internet, cette formation est accessible à tout le monde », a déclaré le chef d’entreprise fier d’avoir obtenu le précieux sésame.

Cette formation CSCU est le premier pas d’une longue marche pour ceux qui veulent avoir de solides connaissances en sécurité informatique, l’une des spécialités de HorusLabs. Laboratoire d’investigation numérique, Horuslabs était au départ réservé pour les expertises judiciaires. Mais à mesure que le temps passait, son promoteur Younoussa Sanfo estimant que le laboratoire était peu exploité, décide alors d’intégrer la recherche et le développement à travers la conception et la fabrication d’objets technologiques tels que des robots intelligents et des drones.

Younoussa Sanfo

Les plus jeunes, un public privilégié

Les enfants de 7 à 17 ans constituent l’un des publics cibles de l’Académie de création et d’éveil scientifique, une association dont l’expert Sanfo est le président. Loin d’en faire de grands ingénieurs, l’objectif premier est de créer en eux un déclic. « L’encadrement que nous donnons aux enfants, c’est de leur expliquer que ce qu’ils utilisent tous les jours, les dessins animés qu’ils regardent à la maison ont été conçus par des gens et qu’ils pourraient aussi les concevoir eux-mêmes. Dès les 60 premières heures qu’on passe avec les enfants, il y en a qui sont capables de créer un dessin animé, des jeux vidéo. Des enfants l’ont déjà fait il y a trois ans pendant les vacances. Cette année, nous avons eu plus de 200 enfants et chacun d’eux a fait soit un jeu vidéo, un dessin animé ou appris à piloter des drones et monter et programmer un robot de A à Z. »

Un luxe à partager au plus grand nombre

Au Burkina, la robotique et la sécurité information sont assimilées à tort ou à raison à une certaine classe de citoyens aisés. Younoussa Sanfo en est conscient et tente de rendre accessibles ses formations au plus grand nombre de Burkinabè et aussi aux élèves des lycées scientifiques du Burkina. « Quand nous avons commencé la formation à l’intention des enfants, nous souhaitions que ce soit pour tout enfant. C’est vrai que les drones et robots coûtent chers. On demande une contribution aux parents. La première année, nous avons constaté que c’était les enfants de tel ministre, tel directeur général de société ou officier de l’armée, etc. On s’est retrouvé qu’avec des gosses de riches. Nous sommes allés chercher les enfants de la vendeuse d’arachide juste à côté de chez moi, de la femme de ménage. Nous ne leur avons pas demandé de contribution. Si on le pouvait, aucun enfant ne paierait pour suivre les formations, mais pour l’instant nous n’avons pas ces moyens », déclare Younoussa Sanfo qui travaille pour le moment sur fonds propres.

L’anecdote

Afin de souligner l’importance des formations dispensées par HorusLabs, Younoussa Sanfo ne manque jamais l’occasion de raconter cette anecdote à qui veut l’entendre. « Il y a un jeune qui a fait la formation l’année dernière avec nous et qu’on a perdu de vue. Un jour, on a eu de ces nouvelles et il nous a dit qu’il est aux Etats-Unis. Lorsqu’il est arrivé aux Etats-Unis, il a vu une annonce en passant devant une banque. La banque cherchait des personnes pour assister ses utilisateurs. Ils ont marqué à côté que ceux qui ont un CSCU seront prioritaires. Aujourd’hui, il travaille dans le help desk (centre d’assistance) de la banque. Il nous appelle de temps à temps lorsqu’il est un peu bloqué mais voilà, cette formation lui a ouvert des portes et c’est ce que nous souhaitons pour la plupart des jeunes »

Une ambition

HorusLabs nourrit l’ambition de mettre en place un institut qui va intégrer un centre de formations entre autre dans les domaines de l’agriculture, de la sécurité, du bâtiment, des mines, de l’énergie solaire. « Nous souhaitons que la personne qui a au moins le niveau BEPC puisse avoir des formations à valeur ajoutée. Quand on va démarrer, on pourra former des agents de sécurité numérique. Ce sont des personnes qui seront capables dans une entreprise de faire la police de la sécurité numérique pas en infligeant des amendes mais à sécuriser les données de l’entreprise », a laissé entendre Younoussa Sanfo.

HorusLabs compte également former pendant trois, six mois voire douze mois des pilotes de drones qui seront en même temps analystes, réalisateurs et monteurs, des agents de conception et de maintenance de système physique, des officiers de sécurité numérique, des enquêteurs web, des analystes de données sensibles, des auditeurs de vulnérabilités, des concepteurs de système sécurisé, etc. D’ici août 2022, HorusLabs espère s’ouvrir d’avantage et lancer des formations en ligne.
Pour rappel, HorusLabs dispose de deux agréments, l’un du ministère de la sécurité et l’autre de l’Agence nationale de l’aviation civile.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 8 février 2022 à 02:03, par Christelle Beaujean En réponse à : Robotique et sécurité numérique au Burkina : Avec HorusLabs, l’expert Younoussa Sanfo veut former autrement

    Je connais ce Monsieur depuis.quelques années. Ce qu’il est entrain d’entreprendre actuellement est une idée qu’il.avait partagé avec nous depuis 2003
    Quelle constance, quelle perseverance
    Monsieur Sanfo, oui êtes sur la bonne voie et j’espère que vos compatriotes savent ce que vous valez. Si d’aventure vous êtes de passage en Suisse, venez à nouveau prêcher la bonne parole cyber. Très plaisant de vous écouter
    Courage à vous et votre équipe

  • Le 10 février 2022 à 16:06, par BOUBA En réponse à : Robotique et sécurité numérique au Burkina : Avec HorusLabs, l’expert Younoussa Sanfo veut former autrement

    Voila le genre d’initiative à féliciter, à encourager, à promouvoir et à accompagner comme on peut, car Monsieur Sanfo fait parti de ceux qui ont décidé d’encadrer les jeunes à un métier pratique. il fait prendre conscience à l’enfant qu’il est capable de créer quelque chose de concret, puisqu’il voit le résultat de son travail, et surtout que ce résultat ne dépend que de son génie créateur. C’est de ça qu’on a besoin de nos jours savoir orienter la jeunesse vers l’esprit d’entreprise et de créativité encadré par un savoir faire technologique, scientifique.

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