Assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons : Trois types de munitions utilisées, selon les experts en balistique
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Les résultats de l’expertise balistique réalisée par le commissaire divisionnaire de police Missa Millogo sur les restes des corps de Thomas Sankara et de ses compagnons ont été présentés ce mercredi 12 janvier 2022 à la Chambre de jugement du tribunal militaire de Ouagadougou. Il ressort du rapport que trois types de balles ont été tirés le 15 octobre 1987.
Spécialiste en scène de crimes, le commissaire divisionnaire de police Missa Millogo et son équipe avaient entre autres pour mission d’examiner les restes des vêtements et des projectiles, de donner leur avis sur le type d’armes utilisées, de tenter d’apprécier la distance, l’axe et l’angle des tirs.
Il ressort du rapport d’expertise balistique que plusieurs projectiles répartis en trois catégories ont été trouvés sur les restes. Il s’agit de munitions 7,62 mm pouvant être tirés par des fusils d’assaut de type kalachnikov, des munitions 7,62 mm OTAN pouvant être tirés par des fusils d’assaut HK G3 et des munitions 9 mm pouvant être tirés par des pistolets automatiques et des pistolets mitrailleurs.
L’expert dira également sur questions de Me Prosper Farama que la Kalach a une distance létale de 25 mètres tandis que la HK G3 et le pistolet mitrailleur ont respectivement une distance létale de 30 mètres et de 12 à 15 mètres.
Selon l’expert, le président Sankara a notamment reçu plusieurs balles notamment au thorax, au bas ventre, à la cuisse et une au niveau du dos à gauche. A la question du parquet de savoir si cette balle reçue au dos était le coup de grâce, l’expert Millogo a dit que cette hypothèse est plausible mais il aurait pu recevoir la balle en essayant de donner dos aux assaillants.
Le parquet militaire est revenu sur les cas de Noufou Sawadogo, Der Somda et Wallilaye Ouédraogo, les soldats de la garde rapprochée de Thomas Sankara qui ont été mis en joue par les assaillants. Selon le rapport, le premier a reçu une balle à la cheville et d’autres au niveau du corps. Le second, chauffeur du président, avait trois orifices d’entrée au dos tout comme Wallilaye Ouédraogo qui a reçu deux balles dans la zone lombaire et une autre au flanc droit.
Sur la victime Emmanuel Bationo, les experts ont trouvé trois orifices dont un sur la couture de la poche arrière de la fesse droite alors qu’il était dans la salle de réunion avec les autres compagnons de Thomas Sankara. Il a également reçu selon le procureur, quatre balles au niveau de la zone lombaire. À la question du parquet militaire de savoir si les balles reçues dans cette partie du corps auraient entraîné sa mort immédiate, le Pr Soudré, anatomo-pathologiste à la retraite a déclaré qu’une balle tirée dans l’aorte lombaire située dans cette partie du corps provoque une hémorragie cataclysmique entraînant la mort immédiate. Quant à la balle reçue à la fesse droite, l’expert pense que la victime a pu la recevoir dans sa chute.
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