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Révolution démocratique et populaire du Burkina : Thomas Sankara et les corvéables au conseil de l’Entente, quelques minutes avant le drame

Publié le mardi 4 janvier 2022 à 13h49min

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Révolution démocratique et populaire du Burkina : Thomas Sankara et les corvéables au conseil de l’Entente, quelques minutes avant le drame

La reprise du procès Thomas Sankara et douze de ses compagnons, ce mardi 4 janvier 2022, est essentiellement consacrée à la lecture des procès-verbaux de la dizaine de témoins absents.

Le bal est ainsi ouvert avec la lecture du procès-verbal de Paul Sawadogo. Il était, à l’époque des faits, détenu à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou), corvéable au conseil de l’Entente.

Paul Sawadogo était, avec une dizaine d’autres co-détenus, au Conseil pour s’occuper de petits travaux de jardinage (arrosage et entretien des fleurs...). Il ressort de son procès-verbal qu’en cette après-midi du 15 octobre 87, ils étaient à la tache, lorsque Thomas Sankara est arrivé au Conseil. Il demande à des éléments venus de Pô, ce qu’ils sont venus faire à Ouagadougou. Ces derniers lui disent qu’ils sont-là pour payer du matériel. Le président Sankara s’adresse ensuite à eux, les corvéables, en les exhortant à bien travailler et à laisser le banditisme. « Il nous a dit que si on travaille bien, on va avoir du boulot, s’il est toujours président », note-t-on de la lecture du procès-verbal. C’est sur ces entrefaites que Thomas Sankara est entré dans son bureau, les laissant à leur tache.

Peu après, les coups de feu ont commencé à retentir, précédés de l’arrivée de deux véhicules au Conseil. Ramenés à la MACO, Paul Sawadogo et ses co-détenus seront à nouveau convoyés au conseil de l’Entente pour ramasser les corps afin de les enterrer. Il dit avoir reconnu le corps du président Thomas Sankara. Le témoin explique également que c’est à ce moment qu’a été retirée la bague de Thomas Sankara, vendue à 50 000 FCFA et dont le partage a fait des mécontents. « Certains ont eu 1000 francs », confie-t-il.

A sa suite, le témoin Rasmané Tiendrébéogo dont la déposition, jugée de la même nature que celle précédente, n’a donc pas été lue.

Du procès-verbal de Jean Romain Somé, militaire à la retraite, chef de service des transmissions à l’époque des faits. Après son premier passage devant le juge d’instruction, le 8 novembre 2016, M. Somé est revenu sur des propos, le 4 septembre 2018, puis une troisième comparution volontaire par laquelle, il est revenu et/ou a précisé des aspects antérieurs.

Il retient grosso modo de son procès-verbal que dans l’après-midi du 15 octobre 87, il était à son poste, hors du conseil de l’Entente. C’est lorsque les tirs se sont calmés qu’il va s’approcher du lieu, d’où il apercevra des corps de sa position, à l’entrée du conseil. Il explique avoir aperçu, après le drame, Gilbert Diendéré, arrêté seul, en tenue bariolée, décoiffé et talkie-walkie en mains.

O.L.
Lefaso.net

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