Le thème choisi pour le grand panel de la 16e édition des JNRC, est : « Assainir la commande publique au Burkina Faso ». Selon le secrétaire exécutif du RENLAC, Sagado Nacanabo, le choix s’est porté sur l’assainissement de la commande publique, au vu du nombre croissant des bâtiments qui s’écroulent et qui occasionnent des morts.

« Le gouvernement a fait son point et a constaté qu’il y a eu jusqu’à 170 bâtiments qui se sont écroulés dont 110 dans le secteur de l’éducation. C’est du gâchis ! Non seulement il faut investir pour balayer, mais également investir pour reconstruire. C’est comme si on investissait trois fois pour un seul bâtiment. Pour un pays qui a de maigres ressources, c’est un gâchis », a expliqué le secrétaire exécutif du RENLAC.

Nous avons aussi évalué, a-t-il poursuivi, que de 2016 à 2020, il n’y a pas eu une année ou notre pays n’a pas investi plus de 300 milliards de francs CFA dans ce secteur. « Imaginez-vous que si on doit être dans le perpétuel recommencement de ces infrastructures qui s’écroulent, c’est comme si l’on prenait 300 milliards chaque année et on jetait par la fenêtre et en plus il y a des morts d’hommes. »

L’Autorité de régulation de la commande publique (ARCOP) ; le ministère en charge des infrastructures ; un journaliste d’investigation ; le Syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA-MID) ; l’Association des ingénieurs du Burkina (AITB) et Syndicat national des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics du Burkina (SYNATE-BTP) ont animé chacun un thème avec comme modérateur Batibié Bénao.

Ils ont respectivement débattu sur la règlementation de la commande publique du point de vue de son efficacité ; les mécanismes de transparence et de redevabilité qui existent dans la passation et l’exécution de la commande publique ; comment la corruption se manifeste dans la commande publique ; les contributions citoyennes dans l’exécution de la commande publique ; le rôle et la responsabilité des organes de contrôle de la qualité des ouvrages et le rôle et la responsabilité des entreprises dans la qualité des ouvrages qu’elles réalisent.

A entendre le journaliste d’investigation Atiana Serge Oulon, les manifestations de la corruption dans la commande publique se constatent généralement soit à la phase de la passation, soit à la phase de la réception.

Pour M’bi Yaméogo du SYTTPBHA-MID, le ministère ne peut en aucun cas parler de transparence car il attribue le marché en grand nombre et en grand montant par gré à gré.

Au sortir de ces échanges, il a été recommandé au REN-LAC de créer un cadre d’échanges (symposium) avec tous les acteurs du processus afin de mieux débattre sur la question de la commande publique. Le symposium permettra de disposer d’un document de plaidoyer au niveau du REN-LAC pour une réforme du secteur.

Hanifa Koussoubé (Stagiaire)
Lefaso.net