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Burkina Faso : Les rideaux sont tombés sur le colloque international sur la protection des végétaux

Publié le mardi 7 décembre 2021 à 10h00min

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Burkina Faso : Les rideaux sont tombés sur le colloque international  sur la protection des végétaux

Le colloque international sur la protection des végétaux en Afrique sub-saharienne s’est refermé vendredi 3 décembre 2021 à Ouagadougou sur une série de recommandations qui serviront de bases pour permettre une bonne croissance des végétaux, accroître la production et la productivité pour assurer un développement endogène des pays.

Démarré le 30 novembre 2021, ce colloque avait pour objectif de faire le point des stratégies actuelles liées aux enjeux de la protection des végétaux en Afrique subsaharienne. Le second objectif poursuivi par le colloque, était de renforcer les mécanismes et actions d’amélioration pour la prise en charge efficiente et durable des principaux bio- agresseurs.

Placé sous le thème "Protection des végétaux en Afrique dans un contexte de changement climatique : enjeux et perspectives", il a été meublé par plusieurs conférences et communications. Après quatre jours de travaux, les experts ont fait diverses recommandations.

L’assistance

Environ 130 communications ont fait l’objet d’échanges oraux ou par affiches et ont permis de faire l’état des lieux de la recherche en protection des végétaux en Afrique. Ces communications portaient sur les disciplines telles que l’entomologie, la phytopathologie, la nématologie, la malherbologie et l’acarologie. Les principales cultures concernées sont le maïs, le mil, le sorgho, le riz, la tomate, les fruits, les légumes, les tubercules, l’arachide, le cacao, le voandzou, le niébé. Les résultats mettent en évidence l’existence de solutions potentielles et pratiques aux problèmes phytosanitaires liés à l’agriculture africaine.

Dans son compte-rendu, Pr Antoine Sanon a livré toutes les recommandations de ce colloque scientifique. Au titre des recommandations, il y a, entre autres, l’assainissement des marchés locaux inondés par des pesticides non homologués, le plaidoyer auprès des décideurs politiques pour adopter les outils biotechnologiques d’intérêt en protection des végétaux. Il y a aussi comme recommandations, l’inclusion de la technologie CRISPR-Cas9, l’institutionnalisation du colloque international sur la protection des végétaux en Afrique au regard de la recrudescence et l’émergence de ravageurs et de maladies des plantes pour une meilleure protection des végétaux en Afrique. Une autre des recommandations prises, c’est la tenue de façon rotative de ce colloque dans l’un des pays africains. Il a été également proposé le renforcement des mécanismes de surveillance des principaux nuisibles des cultures, l’évaluation du risque sanitaire des pesticides botaniques pour faciliter leur homologation par le CSP/COAHP. Les recommandations préconisent également la mise en place d’un mécanisme de promotion, de protection des végétaux en Afrique.

Le président de l’ANSAL, Dr Paco Sérémé

Selon Dr Paco Sérémé, président de l’Académie nationale des sciences, arts et lettres (ANSAL), il y a de quoi se réjouir car, dit-il, ce colloque est une parfaite réussite. Il va également ajouter que c’est une première en Afrique et souhaiter qu’il puisse faire école.

« Ce colloque international revêt une importance capitale pour le développement de nos États de l’Afrique subsaharienne », a commenté Boukary de Nomba Ouédraogo, directeur de cabinet du ministère de l’Agriculture, représentant son ministre de tutelle et parrain de l’évènement. « En effet, l’agriculture face aux changements climatiques et aux ravageurs n’arrive pas à atteindre son objectif qui est d’assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de nos pays », a-t-il ajouté.

Les recommandations formulées serviront de bases pour permettre une bonne croissance des végétaux, accroître la production et la productivité pour assurer un développement endogène de nos pays, conclut-il.

Le rapporteur Pr Antoine Sanon

Le colloque a rassemblé plus de 150 participants venus de 15 pays de différentes régions d’Afrique et du monde. Ces participants regroupent principalement des enseignants-chercheurs et chercheures des universités, des institutions de recherche agricole africaines et des institutions régionales et internationales de recherche (IITA, ICIPE, CABI, IRD, CILSS). Des représentants de divers acteurs impliqués dans la protection des végétaux ainsi que des organisations sous régionales et régionales (CILSS, CORAF) et internationales (FAO) ont également pris part à ces travaux qui se sont déroulés en présentiel et à distance, en plénière.

Inocent H. Alloukoutoui (Stagiaire)
Lefaso.net


Les recommandations

- Assainir les marchés locaux inondés par des pesticides non homologués ;

- Faire un plaidoyer auprès des décideurs politiques pour adopter les outils biotechnologiques d’intérêt en protection des végétaux, incluant la technologie CRISPR-Cas9 ;

- Institutionnaliser le colloque international sur la protection des végétaux en Afrique au regard de la recrudescence et l’émergence de ravageurs et de maladies des plantes pour une meilleure protection des végétaux en Afrique ; ce colloque pourrait se tenir de façon rotative dans l’un des pays africains ;

- Renforcer les mécanismes de surveillance des principaux nuisibles des cultures ;

- Evaluer le risque sanitaire des pesticides botaniques pour faciliter leur homologation par le CSP/COAHP ;

- Mettre en place un mécanisme de promotion de la protection des végétaux en Afrique ;

- Mettre un accent particulier sur la formation des jeunes à travers des cursus universitaires intégrés gage d’une agriculture saine de demain ;

- renforcer la collaboration scientifique formelle sur le plan régional, continentale afin de mutualiser les efforts et le partage des résultats de recherches ;

- Mettre en place une plateforme d’échanges et de partage des bonnes pratiques dans les domaines de la protection des cultures ;

- Elaborer des manuels de vulgarisation multilingue pour la diffusion des résultats de recherche à travers la sous-région afin d’assister les producteurs ;

- Poursuivre et renforcer les efforts de financement de la recherche afin d’optimiser les performances des équipes interdisciplinaires engagés dans le développement de solutions locales adaptées aux problèmes phytosanitaires des pays africains ;

- mettre en place un comité ad ’hoc de suivi des recommandations du colloque.

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