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Agroécologie : Les acteurs plaident pour son intégration dans les politiques agricoles au Burkina

Publié le vendredi 27 août 2021 à 13h08min

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Agroécologie : Les acteurs plaident pour son intégration dans les politiques agricoles au Burkina

Le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation a organisé un atelier de plaidoyer pour l’intégration de l’agroécologie dans les politiques agricoles au Burkina Faso. Cet atelier, tenu le jeudi 26 août 2021 à Koudougou (Centre-Ouest), avait précisément pour but d’informer et de sensibiliser les acteurs au niveau régional sur l’agroécologie et sa prise en compte lors des fora régionaux pour l’élaboration du Programme national du secteur rural, phase 3 (PNSRIII). Son financement est assuré par la Fondation Biovision.

Au Burkina Faso le contexte environnemental est caractérisé entre autres par les changements climatiques, la dégradation des sols et la dégradation des ressources en eau. Pour faire face aux enjeux d’une augmentation de la production, les systèmes d’exploitation se doivent d’évoluer vers des systèmes plus résilients et plus intensifs. D’où la promotion d’une vision à long terme, intégrant une approche écologiquement intensive des systèmes de production, seule à mesure de préserver et d’améliorer la qualité des sols et leur fertilité.

Les participants sont composés entre autres des élus consulaires et les représentants de la Confédération paysanne du Faso

L’agroécologie apparait ainsi comme une des solutions devant permettre d’aller à une agriculture plus durable. Elle se définit comme une démarche scientifique qui promet la durabilité des synthèses de production agro-sylvo-pastorale.
A cet effet, la tenue de cet atelier du 26 août 2021 vise à informer et sensibiliser les acteurs au niveau régional sur l’agroécologie et sa prise en compte lors des consultations (fora régionaux) pour l’élaboration du PNSRIII.

Il s’est agi au cours de cette journée d’échange pour les organisateurs d’outiller les élus consulaires et les représentants de la Confédération paysanne du Faso sur les enjeux de l’agroécologie, mais également de les informer et les sensibiliser sur la pertinence de l’intégration de l’agroécologie dans le PNSRIII.

Photo de famille

« Repenser nos systèmes de production »

Une seule allocution a ponctué la cérémonie d’ouverture, celle du directeur général des productions végétales. Elle a été prononcée par son représentant, Prosper Zemba, directeur national du développement des productions agricoles.

« Pour nourrir le monde aujourd’hui et à long terme, il est indispensable et urgent de repenser nos systèmes de production. Nous devons obligatoirement passer à des systèmes d’alimentation et de production durables qui garantissent une sécurité alimentaire et une nutrition pour tous, qui fournissent une égalité sociale et économique... », a-t-il dit. Il affirme par la suite que « l’avenir de l’agriculture ne réside pas seulement dans l’intensification inadéquate de la production, mais dans l’intensification des connaissances, dans une approche intégrée que seule peut offrir l’agroécologie ».

Adama Sawadogo, correspondant national agroécologie

A l’entendre, il s’avère nécessaire d’adopter des politiques et des stratégies sensibles à l’écologie. Ainsi, selon lui, l’intégration de cette importante thématique dans le nouveau référentiel de développement du Secteur rural en cours d’élaboration s’avère un impératif. Son élaboration étant inclusive, la contribution de la Chambre nationale d’agriculture, et de la Confédération paysanne du Faso est déterminante. « C’est pourquoi je vous invite à participer massivement aux consultations régionales et porter la voie de l’ensemble des producteurs du Burkina Faso afin que l’agroécologie soit intégrée dans le nouveau référentiel de développement du secteur rural », a-t-il conclu.

« Nos systèmes de production ne sont pas suffisamment durables »

Pour le correspondant national agroécologie, Adama Sawadogo, l’agroécologie c’est également des techniques et des technologies qui contribuent à restaurer et enrichir le socle de production (la terre) et surtout qui permet d’utiliser moins de pesticides chimiques de synthèse.

Il justifie la tenue de cette rencontre par le fait qu’elle permettra d’intégrer l’agroécologie dans les politiques agricoles du Burkina Faso. Car dit-il : « Nous savons qu’actuellement nos systèmes de production ne sont pas suffisamment durables. Il y a la nécessité de changer les paradigmes et d’user de toutes les techniques et technologies possibles pour ne pas détruire notre environnement ». Selon lui, plus on produit dans la durabilité plus on intensifie dans les fumures organiques, les engrais organiques, les pesticides biologiques et on travaille dans la durabilité, et cela permet d’accroitre la productivité qui nécessairement va conduire à l’autosuffisance alimentaire.

Modeste Florentin Bationo, coordonnateur représentant du CEAS suisse au Burkina Faso et représentant de Biovision dans cette activité

Le présent atelier a lieu grâce au financement de la Fondation Biovision à travers l’initiative « Politiques cohérentes pour la transformation des systèmes alimentaires et agricoles - Un échange entre pairs entre les décideurs politiques ». Modeste Florentin Bationo est le coordonnateur représentant du CEAS suisse au Burkina Faso et de Biovision dans cette activité. Selon lui, Biovision et le Centre écologique Albert Schweitzer soutiennent tous ce qui est développement durable et l’agroécologie est l’une des approches que le CEAS a promues depuis des dizaines d’année.

Comme attentes, il espère que les acteurs pourront échanger sur les enjeux de l’agroécologie et peser le pour et le contre en tenant compte d’une démarche basée sur leur réalité.

Prince Omar
LeFaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 août 2021 à 08:18, par Bala Wenceslas SANOU En réponse à : Agroécologie : Les acteurs plaident pour son intégration dans les politiques agricoles au Burkina

    👍Bravo à la CPF, à CEAS Suisse et à la Fondation Biovision
    L’adaptation de notre système de production ’Rurale’ aux effets du changement climatique nécessite la refondation des approches et pratiques avec l’agroécologie au centre. L’atténuation à terme des effets du changement climatique passe aussi obligatoirement par l’agroécologie.
    L’intégration de l’agroécologie au PNSRIII ne devrait même pas/plus faire l’objet de plaidoyer ; car cela s’impose si vraiment on s’adresse au secteur rural.
    Puisse les organisateurs de producteurs/trices, membres de la CPF, developper des systèmes de production fondés sur l’agroécologie. La pratique peut/doit aussi devancer le politique et alors l’obliger à adopter des budgets conséquents qui soutiennent encore mieux les bonnes pratiques durables.

  • Le 29 août 2021 à 23:30, par Theodore NIKIEMA En réponse à : Agroécologie : Les acteurs plaident pour son intégration dans les politiques agricoles au Burkina

    Un atelier plein de sens. Toutefois, que dire de la lenteur de l’agriecologie a assurer une sécurité alimentaire à la population ?

  • Le 31 août 2021 à 07:18, par SANOU Ardjouma En réponse à : Agroécologie : Les acteurs plaident pour son intégration dans les politiques agricoles au Burkina

    Ce n’est pas une question de discours ou de plaidoyer. La question est comment nourrir à coût supportable les populations africaines avec des aliments de qualité ? Ça va au-delà des pratiques agroecologiques, et intègre les questions de régulation équitable des prix. Et enfin, qu’est-ce qu’on faire pour appliquer les lois qui existent déjà ?

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