Soutenance à l’Institut Privé Shalom : Samirah Bationo dissèque la place des infomédiaires dans la diffusion des contenus de Lefaso.net
« Le rôle des infomédiaires dans la diffusion de l’information de presse : l’utilisation de Facebook, Twitter et Google par LeFaso.net ». C’est sous ce thème que Bationo Samirah de l’Institut polytechnique privé Shalom a soutenu, ce vendredi 6 août 2021, son mémoire de fin d’études pour l’obtention de sa licence en Journalisme et Communication. A l’issue de l’exercice, le jury présidé par le Pr Firmin Gouba lui a décerné la note de 16/20.
Encadré par Dr Cyriaque Paré, fondateur et directeur de publication du Faso.net, le travail de recherche de l’étudiante a porté sur les infomédiaires qu’utilise le pionnier des médias en ligne au Burkina Faso.
Les infomédiaires, mot-valise formé de « information » et de « intermédiaire », sont des acteurs du Web qui permettent un accès organisé aux informations pour les internautes. Selon l’impétrante Bationo Samirah, ils représentent un enjeu pour LeFaso.net qui en tient compte dans sa stratégie éditoriale. Facebook est l’infomédiaire le plus utilisé par le média parmi la newsletter, Twitter, Instagram, YouTube, Dailymotion, les alertes SMS.
Un échantillon de 704 internautes
Dans son mémoire, l’étudiante a réalisé une enquête auprès de 704 internautes soit 1,5% des abonnés de la newsletter du Faso.net, du directeur de publication, des webmasters et des 12 journalistes permanents à l’époque de l’étude, c’est-à-dire en 2020. Il ressort que 57% des internautes utilisent le site internet du journal. 55% des enquêtés, eux, ont recours à la newsletter, 25% à Facebook contre 17% à Google et 4% à Twitter.
- Les proches de l’étudiante dans l’attente de la proclamation des résultats
Toucher davantage un lectorat plus jeune
Comme perspectives, Bationo Samirah recommande au journal de publier quotidiennement les contenus sur tous les infomédiaires surtout Instagram, YouTube et Dailymotion. Et d’explorer d’autres infomédiaires comme Tik Tok et Snapchat pour conquérir un lectorat plus jeune. Elle recommande également au média d’améliorer le référencement de ses articles et de produire plus de contenus vidéos.
« Mademoiselle Bationo s’est révélée comme une stagiaire motivée et engagée dans son travail. Elle a mis en stand-by l’offre d’embauche que nous lui avons proposée, afin de terminer son mémoire. Elle est un peu têtue ; ce qui n’est pas mauvais pour un journaliste pour ne pas se laisser facilement influencer ; mais elle est restée réceptive aux critiques », a déclaré Dr Cyriaque Paré, le directeur de mémoire.
- Dr Cyriaque Paré, directeur de publication du Faso.net et directeur de mémoire
La rémunération des contenus exploités, un enjeu
Il a indiqué que les infomédiaires constituent une problématique qui a un enjeu éditorial mais aussi économique pour les entreprises de presse. « Éditorial parce que si votre contenu n’est pas accessible au consommateur, il ne sert à rien. Mais en même temps, ces agrégateurs parfois cannibalisent les contenus sans forcément reverser des royalties aux médias. C’est un manque à gagner », a déclaré Dr Paré.. En France, au milieu des années 2000, il y avait déjà eu la bagarre entre les médias français et Google sur la question de la rémunération des contenus exploités par le géant.
Cela avait abouti à la mise ‘’hors Google’’ de certains médias qui se sont rendus compte que sans Google ils étaient presque invisibles aux lecteurs. Récemment, Google a été contraint de subventionner les médias. En Côte d’Ivoire, il y a eu des négociations avec Opera News pour que les rédactions dont les contenus sont exploités puissent bénéficier des retombées », a expliqué Dr Cyriaque Paré, qui espère que celle dont le travail a reçu la note de 16/20 fera bientôt partie des effectifs du Faso.net.
Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net