L’extrémisme violent et la radicalisation sont un problème mondial susceptible de se manifester dans toutes les cultures et dans toutes les religions, en adoptant différentes caractéristiques. Au Burkina Faso, ce phénomène prend de plus en plus de l’ampleur et risque d’être une véritable bombe à retardement si on n’y prend garde. C’est dans ce sens qu’EducommunicAfrik, une organisation de la société civile, dont la mission est de promouvoir « l’éducation aux médias et à l’information », a lancé officiellement une campagne digitale dans le cadre de son projet intitulé : « Engager les jeunes dans la prévention et la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent au Burkina Faso à travers l’éducation aux medias et à l’information ».

Signature de convention entre EducommunicAfrik et des radios locales

Elle concernera quatre régions dont l’Est, le Nord, le Centre-Nord et le Sahel. Cette bataille contre l’extrémisme violent et la radicalisation sera menée durant quinze mois en ligne et sur la télévision nationale du Burkina Faso. Les radios locales des quatre zones du projet serviront également de canaux pour faire passer des messages, ont fait savoir les organisateurs de cette campagne. A l’occasion, une convention a été signée entre EducommunicAfrik et les représentants des radios locales.

Pour Cyrille Guel, président d’EducommunicAfrik, cette activité vise à utiliser l’éducation aux médias et à l’information comme stratégie pour engager les jeunes dans les actions de transformation positive de leurs communautés respectives et dans la défense de leurs droits fondamentaux. Les activités qui seront menées aux cours de cette campagne, a-t-il décliné, sont entre autres des quiz en ligne à travers le webinaire, des programmes radio, un mannequin challenge et une sitcom de 12 épisodes entièrement tournée et jouée par des jeunes sous le thème de la cohésion sociale et du vivre-ensemble. « A travers ces activités, nous comptons susciter l’engagement communautaire des jeunes afin de prévenir et de lutter contre l’extrémisme violent au Burkina et dans la sous-région », a espéré le président d’EducommunicAfrik.

La campagne concernera quatre régions et durera quinze mois, selon le président d’EducommunicAfrik

Une initiative noble encouragée par le ministère de la Sécurité

Le royaume des Pays-Bas est l’un des partenaires privilégié d’EducommicAfrik dans cette lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation. Prenant la parole, le représentant du royaume des Pays-Bas, Ilias Sawadogo, a indiqué que le royaume des Pays-Bas est « très heureux » d’accompagner EcommunicAfrik. « Comme le disait quelqu’un, tout part des perceptions, des pensées et aujourd’hui, l’outil qui est le plus utilisé par les jeunes, c’est l’outil informatique, c’est le digital », a-t-il analysé.

Le royaume des Pays-Bas très heureux d’accompagner cette initiative

C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, cette campagne digitale permettra de sensibiliser l’ensemble de la population, particulièrement les jeunes afin que chacun, à son niveau, contribue d’une manière ou d’une autre, à pacifier le discours, à véhiculer des messages qui puissent entériner la cohésion sociale et le vivre-ensemble au Burkina Faso.

Le représentant du ministre de la Sécurité a souhaité bon vent à cette campagne digitale

Le ministre de la Sécurité, représenté par son conseiller juridique, Claude Bienvenu Bado, lui, a soutenu avoir perçu la pertinence de cette campagne qui va sans doute contribuer à aider la jeunesse à être plus en phase avec les normes d’un État démocratique. Avant de donner officiellement le top départ de ladite campagne, le représentant du ministre a d’ores et déjà félicité EducommunicAfriK, pour leur engagement à vouloir sensibiliser les Burkinabè et toutes les personnes qui vivent au Burkina contre l’extrémisme violent et la radicalisation qui conduisent généralement à des actes de délinquance, de terrorisme ou de grande criminalité. « Bon vent à vos activités et surtout à la campagne digitale », a-t-il terminé.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net