Selon les dires des conférenciers, de nombreuses démarches ont été entreprises. En 2019, les syndicats ont adressé une requête au DG/ENSP, présidente du conseil d’administration (PCA), ministre de la Santé pour être pris en compte dans la loi portant Fonction publique hospitalière.

Cette requête est restée sans réponse. En mars 2021, les enseignants ont signé une pétition pour être pris en compte dans la loi portant FPH ; les organisations syndicales ont aussi eu une rencontre avec le ministre sur la question mais toutes ces démarches sont restées infructueuses.
Au regard de toutes ces démarches restées infructueuses, un mouvement est lancé par les syndicats et le représentant des travailleurs au conseil d’administration depuis le 24 mai 2021.

Les travailleurs ont décidé de ne pas s’associer aux tâches liées à la coordination (programmation des activités pédagogiques, gestion des notes des élèves et étudiants, suivi et évaluation des activités pédagogiques), les enseignements théoriques, les travaux pratiques, l’encadrement de stage et les évaluations des élèves et étudiants. Au regard des réponses qui ont été données lors des rencontres avec le directeur général de l’ENSP le 20 mai 2021, la présidente du conseil d’administration le 24 mai 2021 et du secrétaire général du ministère de la Santé le 2 juin 2021, les travailleurs de l’ENSP, réunis en Assemblée générale le 2 juin, ont décidé de maintenir le mouvement entamé depuis le 24 mai 2021.

Arrêt de travail du 7 juin au 31 juillet 2021

Ils ont ainsi décidé de ne plus prendre part aux sessions de formation, aux missions et aux ateliers de réflexion et de conception pour compter du lundi 7 juin 2021 à partir de 7h 30 minutes au samedi 31 juillet 2021 à 12h afin d’exiger leur prise en compte dans la loi 057-2017/AN du 19 décembre 2017 portant statut de la fonction publique hospitalière.

En sus, la coordination des syndicats de la santé a dénoncé une forme d’apartheid et de discrimination de la part des autorités du ministère de la Santé vis-à-vis de la question de la FPH. « Au lieu de fédérer les travailleurs du ministère dans une logique de complémentarité des missions, les autorités du ministère divisent et ostracisent », a regretté la porte-parole de la coordination des syndicats, Lucie Yaméogo, par ailleurs enseignante permanente à la direction régionale de Ouagadougou. Elle a conclu que « leur (les autorités) objectif est de mal payer les travailleurs, les pressurer sans se soucier de la qualité des services rendus à la population qui est en lien avec la motivation et les conditions de vie ».

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net