LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

Publié le dimanche 30 mai 2021 à 23h05min

PARTAGER :                          
Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

Le Centre de formation politique de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a organisé un panel sur la contribution des acteurs politiques dans le processus de la réconciliation nationale, le samedi 29 mai 2021 à Ouagadougou.

« Enjeux, défis et chemins de la réconciliation nationale : quelles contributions des acteurs politiques ? » C’est sous ce thème que les échanges se sont tenus. Pour l’expert en communication publique, le Pr Serge Théophile Balima, la réconciliation nationale n’est pas un programme mais un processus. Puisqu’elle peut être la conséquence de plusieurs choses, la réconciliation nationale est « un terme valise ».

Le Pr Serge Théophile Balima a émis son inquiétude sur les agendas politique, judiciaire et celui de la société.

Selon le Pr Serge Théophile Balima, avant de parler de réconciliation nationale, il faut d’abord revoir et reconnaître son passé. Pour ce faire, « il faut trouver des gens crédibles pour porter le message, pas des gens dont le passé contredit le message », a-t-il recommandé. Parlant toujours d’enjeux, il a souligné le cas de désinformations qu’il faut nécessairement combattre en collaborant avec les journalistes et les hommes de culture.

Dans cette quête de la réconciliation, l’ancien ministre de l’Information sous la Révolution (1983-1987), le Pr Serge Théophile Balima, a attiré l’attention sur le choc de calendrier entre l’exécutif et le judiciaire. Ainsi, comme défis, il a insisté sur l’apaisement du climat politique et le dialogue et la médiation. « Nous devons tous nous engager dans le processus de la réconciliation nationale, mais avec lucidité et sans précipitation », a-t-il conclu.

Une vue des participants à ce panel.

« Dès qu’on est sceptique, on n’y arrivera pas »

Le diplomate et ancien président de l’Assemblée nationale, Mélégué Traoré, a donné une communication. Pour sa part, actuellement, ce n’est pas le moment de donner des sentences, mais d’écouter chaque acteur. Et parmi ces acteurs, les hommes politiques ont un rôle à jouer, a-t-il estimé. Avant de jouer un quelconque rôle, « il faut d’abord croire à la réconciliation nationale. Dès qu’on est sceptique, on n’y arrivera pas », a averti Mélégué Traoré.

Il a rappelé le rôle des hommes politiques qui, selon lui, doivent dépasser le stade d’homme politique pour arriver aux hommes d’Etat. Dans toutes leurs démarches, ils doivent intégrer la question de la réconciliation nationale et être disponibles à s’investir, car il ne reste plus beaucoup de temps. Dans la foulée, Mélégué Traoré a annoncé la tenue du Forum national de réconciliation dès la première semaine du mois d’octobre 2021.

Mélégué Traoré encourage les efforts pour la réconciliation nationale.

« Trouver un compromis social »

Le journaliste et écrivain Lookman Sawadogo a été le troisième et dernier paneliste. Pour avoir écrit un livre sur cette question de la réconciliation nationale, les organisateurs de ce panel ont jugé nécessaire de prendre son avis afin de tracer le chemin. L’auteur de « Se réconcilier ou périr, chronique d’une nation en sursis… » a prescrit trois éléments.

Il faut d’abord avoir l’esprit de la réconciliation nationale. Il s’agit de la vision que chacun a par rapport à cette question, a souligné Lookman Sawadogo. Comme deuxième élément, il a proposé « le compromis politique ». Pour lui, les Burkinabè doivent « trouver un compromis social ». Et ce compris ne doit pas se faire sans le triptyque vérité-justice-réconciliation qu’il a recommandé comme troisième élément, en parlant de « catharsis social ».

Pour le journaliste et écrivain Lookman Sawadogo, le rôle des sages au village est aussi important.

« Un sujet qui ne laisse personne indifférent… »

Avant que le panel ne débute sous la direction du directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), Dr Thomas Ouédraogo, les organisateurs ont tenu une cérémonie de lancement. Dans son allocution, le directeur du Centre de formation politique de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Alain Kam, a reconnu la place de la réconciliation nationale dans les discussions de nos jours. « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent. Un sujet qui ne laisse personne indifférent ne peut pas laisser le Centre de formation politique de l’UPC indifférent », a-t-il affirmé.

Le directeur du Centre de formation politique de l’UPC, Alain Kam, croit à la réussite de la réconciliation nationale.

Le ministre d’Etat, ministre chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré, par ailleurs président de l’UPC, est le patron de cet événement. Absent, il s’est fait représenter par son conseiller technique, Dr Mamadou Traoré, qui a donné un cours magistral sur l’historique de la réconciliation nationale au Burkina Faso et la feuille de route de Zéphirin Diabré. Face à ce petit public, Dr Mamadou Traoré a indiqué que ce panel vise à consolider les acquis et les conclusions seront présentées au cours du prochain Forum national sur la réconciliation.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 30 mai 2021 à 19:20, par Lartiste En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    C’est très bien d’oublier ce qui s’est passé de mauvais et retenir ce qui est bon mais tant qu’on va laisser les genres "Lookman SAWADOGO "parler de réconciliation, vous risquez de fabriquer de millions de sceptiques et compromettre cette fameuse réconciliation ! À vous de voir !

  • Le 30 mai 2021 à 20:08, par Ka En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Je retrouve notre compagnon de lutte, de Genève avec une action entre l’HUG et l’HUOY ou sa voie de journaliste averti a fait naître une pédiatrie, ambassadeur ou ministre, le camarade Thèo. Balima a toujours su écrire les mots justes pour convaincre comme : ’’’’’’Selon le Pr Serge Théophile Balima, avant de parler de réconciliation nationale, il faut d’abord revoir et reconnaître son passé. Pour ce faire, « il faut trouver des gens crédibles pour porter le message, pas des gens dont le passé contredit le message », va-t-il recommandé.’’’’’’’’

    Oui camarade Thèo : C’est la classe politique qui est à l’origine de tous nos malheurs. Et c’est surtout elle qui fait preuve d’une stupéfiante amnésie pour qu’il n’y ait pas de réconciliation. C’est pourquoi je dis que les mêmes causes depuis 30 ans ont les mêmes effets depuis 30 ans.

    Maintenant est ce que vous qu’ils ont besoin de prêcher dans le désert pour cette réconciliation instrumentalisée ? On ne peut réveiller celui qui ne dort pas. D’abords il faut qu’ils se réconcilient eux même et que certains parmi se confessent en demandant pardon au peuple, surtout s’ils doivent a la justice, qu’ils payent leurs actes avant de venir donner des leçons pour un peuple qui n’a pas de problème que l’injustice instauré par les criminels en puissance. On a accusé Blaise Compaoré de rouler tout le monde dans la farine par l’injustice, mais cette équipe de la réconciliation veut faire pire. Car, on se retrouve dans une situation assez semblable à celle de 2001.

    La réconciliation n’est pas un projet de gouvernance et est vide de contenu. Parce que Blaise Compaoré ne rentre pas au Burkina en tapis rouge, il n’y a pas réconciliation ? Si les acteurs de la réconciliation n’ont pas de projet pour se faire pardonnez laissez-nous où nous sommes. Quand vous verrez que le peuple Burkinabé ne cautionne pas votre supercherie, c’est là que vous comprendrez que ’’le mensonge court vite et prend l’ascenseur, mais la vérité qui va beaucoup plus lentement, et qui prend les escaliers fini toujours par rattraper et même dépasser le mensonge.’’ La réconciliation que le ministre essaie de faire venir Blaise Compaoré n’arrivera pas. Si vous voulez vraiment la réconciliation, demandez à ADO d’extrader son protégé à la MACA.

    Conclusion : Pour aller à la réconciliation véritable, il est indispensable voire incontournable, que les dossiers des crimes impunis soient jugés avant. Sinon, on se demande finalement s’il ne vaut pas mieux renoncer complètement à cette réconciliation dont, au final, on ne sait même pas en quoi elle consiste ? Et se focaliser sur les dossiers des crimes impunis qui empoisonnent la vie des Burkinabé ! Le malheur de cette démarche de réconciliation instrumentalisé dans notre pays est que les Burkinabé ont déjà vu en œuvres les complices de ceux qui ont divisé le peuple et aujourd’hui se comportent a des anges pour berner le monde, pourtant, leur nuisance légendaire aux coté des criminels en puissance sont encore biens frais dans nos mémoires. Merci camarade Théo de toujours resté toi-même.

  • Le 30 mai 2021 à 22:22, par Chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Mais là, absolument tous les dossiers doivent être ressortis et pas seulement les dossiers utilisés par les nécrophages de tous poils comme fonds de commerce pour mettre du beurre dans leurs épinards. Même les crimes commis sous le règne des victimes emblématiques doivent ressortir (et surtout n’allez pas nous parler de prescription) car certains dossiers judiciaires ont été réveillés par le simple fait d’un prince (M’Ba Missélé pour ne pas le nommer). C’est dire que les princes qui règnent aujourd’hui ont la possibilité de remettre au goût du jour tous les dossiers de crimes politiques s’ils le veulent.
    Toute autre manœuvre cachée derrière l’indépendance de la justice n’est que pure escroquerie !!!!

  • Le 31 mai 2021 à 06:25, par Ram En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Soyez sérieux les gars ! Pour une question aussi sensible et sérieuse vous prenez un plaisantin comme lookman pour faire partie du panel, juste parce qu’il a publié un ramassis de phrases soit disant parlant de la nécessité de se réconcilier ou périr ?
    les personnes que vous prenez pour parler publiquement de la réconciliation affectent grandement la crédibilité de cette trouvaille de réconciliation. Ce plaisantin de lookman a intérêt à parler de réconciliation puisque ses mentors ne sont plus au pouvoir

  • Le 31 mai 2021 à 10:43, par Obliviator ! En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Il n’y a aucune nécessité de réconciliation nationale si la justice fait son travail. Ains on pourra affecter le budget alloué à cette fausse réconciliation nationale aux priorités nationales (l’éducation nationale où les classes des élèves leur tombent sur la tête ; la santé qui manque des infrastuctures et équiments pour permettre de soigner tout le monde sur place au lieu d’évacuer chèrement les gens vers l’extérieur pour qu’ils rentrent avec des cercueils ; l’eau car chaque burkinabè n’a pas suffisamment d’eau potable pour ses besoins quotidiens ; l’énergie car la SONABEL seule n’a ni les moyens ni les capacités suffisantes pour donner du courant électrique à chaque burquinabè qui en a besoin ; etc., etc., etc...) Ceux qui ont commis des gaffes et fait du mal à ce pays et ses ressortissants seront rattrapés par leurs forfaits. Le temps travaille bien contre eux, égal comment ils essayent de se soustraire de leurs crimes. Est ce Burkina Faso celui des Hommes Intègres que nous avons pris des éternels Hommes Intègres Thomas Sankara, Henri Zongo, Boukari Jean-Baptiste Lingani, Koama Michel et tous ceux qui sont morts en servant avec dignité et intégrié ce pays ?

  • Le 31 mai 2021 à 14:41, par Dramane En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Serge Theophile BALIMA n’a pas été Ministre de l’Information sous la Révolution de 1983 à 1987 mais après la Révolution à la Rectification

  • Le 31 mai 2021 à 19:07, par Don Carlos En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Si vous êtes sincères, affectez le Budget du Ministère de la réconciliation au Ministère de la Justice et donnez lui les plein pouvoir (recevoir par exemple le ministre ivoirien de la justice pendant jours en séance de travail pour des stratégies d’exécution des décisions de justice), alors la réconciliation se réalisera sans encombre, comme par miracle
    Au lieu de cela, vous faites diversion en gaspillant nos maigres ressources pour sauver vos copains

  • Le 31 mai 2021 à 23:13, par jeunedame seret En réponse à : Réconciliation nationale : « Qu’on soit pour ou contre ou même neutre, c’est un sujet qui ne laisse personne indifférent », déclare Alain Kam de l’UPC

    Réconciliation ; un mot très à la mode. Quand on veut joindre l’endormissement au retardement du but, on passe le temps à se forcer une interprétation claire et claire. Messieurs les experts et professeurs des enjambements, vous êtes cet autre courant de la rivière qui cause expressément le retardement du bateau de la justice et de la paix. À quelles fins ? C’est dur de croire ou de comprendre votre gaamation de réconciliation. Car, vous travaillez seuls sans fréquenter ou consulter les juges. Pourquoi ? De grâce, donnez-vous un délai de réconciliation dans le temps. Et prenez la résolution de tout céder à la justice (pouvoir, finances, moyens, médias, tout) en cas d’échec.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique