Ce sont des enseignantes-chercheures triées sur le volet avec à leur tête la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Maminata Traoré/Coulibaly, qui ont animé la conférence publique sur la place et le rôle de la femme dans la recherche scientifique. Cette conférence a été animée sous forme de partage d’expériences avec les étudiants de l’Université Saint Thomas D’Aquin (USTA) dont près de 52% sont des filles. C’est une activité qui s’inscrit en effet dans le cadre des 72 heures de la femme de ladite université, organisées chaque année pour commémorer la journée internationale de la femme au Burkina Faso.

Maminata Traoré-Coulibaly, ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique

Parmi les invitées du jour, en plus de la ministre Maminata Traoré/Coulibaly, l’on pouvait citer, entre autres, la professeure titulaire en nutrition animale et présidente de l’association des femmes scientifiques du Burkina Faso (AFSCI-BF), Valérie Bougouma/Yaméogo ; la directrice du bureau d’études ERHA et membre de l’AFSCI-BF, Karidia Zongo/Yanogo, et la chargée de recherche à l’Institut de recherche des sciences de la santé (IRSS) Dr Rebecca Compaoré/Tougma. La rencontre a été l’occasion pour ces enseignantes-chercheures de partager leurs expériences et de donner des conseils à la gent féminine.

Remise de bourses d’études aux meilleurs étudiants et étudiantes de l’USTA

Selon la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Maminata Traoré/Coulibaly, les femmes restent toujours peu représentées dans le domaine de la recherche scientifique au Burkina Faso même si les travaux ont montré qu’il y a eu une évolution à la matière. « Au départ, les femmes étaient considérées comme des êtres ayant des esprits faibles pour mener des recherches, mais à travers des luttes elles occupent aujourd’hui une place importante même si cela reste peu représentatif ».

Au Burkina Faso, il y a des modèles en matière de recherche comme Géneviève Barro, première femme professeure titulaire en mathématique à l’université Joseph Ki-Zerbo et bien d’autres exemples. « Mais il y a encore beaucoup de luttes à mener pour atteindre le niveau où elles seront représentatives dans tous les domaines de la recherche et la tâche vous incombe », a-t-elle dit en s’adressant à la jeune génération pour l’inciter à relever le défi.

Une photo de famille pour marquer les 72 heures de la femme de l’USTA

Même conseil donné par la professeure titulaire en nutrition animale et présidente de l’association des femmes scientifiques du Burkina Faso (AFSCI-BF), Valérie Bougouma/Yaméogo. Pour celle qui dit avoir été l’une des premières femmes chercheures dans son domaine, si elle a pu le faire, les autres aussi peuvent le faire. Avec de plus de 25 ans de carrière dans le domaine, elle encourage les jeunes filles qui sont passionnées de la recherche à ne pas avoir peur et de s’engager en travaillant plus rigoureusement.

Travailler deux voire trois fois plus que les autres

Travailler plus rigoureusement, ce sont également les conseils de la directrice du bureau d’études ERHA et membre de l’AFSCI-BF, Karidia Zongo/Yanogo, et de la chargée de recherche à l’Institut de recherche des sciences de la santé (IRSS) Dr, Rebecca Compaoré/Tougma. En s’adressant à leur tour aux jeunes étudiantes, elles ont montré que lorsque vous avez un objectif dans la vie, il faut mettre tous les moyens pour l’atteindre en travaillant plus rigoureusement.

Une photo avec les boursiers

Pour conclure, la ministre Maminata Traoré/Coulibaly a elle aussi fait savoir que la recherche demande un sacrifice, surtout quand on est femme cela demande un double sacrifice. C’est pourquoi, enseigne-t-elle, il faut travailler deux voire trois fois plus que les hommes. « Ce n’est pas fini, vous devez travailler doublement en réussissant vos études mais également en travaillant doublement pour réussir aussi votre vie de famille, et tout cela demande un double sacrifice ».

Cette rencontre avec l’élite des femmes chercheures s’est achevée avec la remise de bourses d’études aux meilleurs étudiants et étudiantes de l’USTA.

Yvette Zongo
Lefaso.net