Centre d’accueil et d’insertion des migrants : Les travaux de construction ont démarré
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Le ministre d’Etat, Siméon Sawadogo, a procédé, le vendredi 4 décembre 2020, à la pose de la première pierre du futur centre d’accueil et d’insertion des migrants à Bassinko, dans l’arrondissement N°8 de Ouagadougou, en présence d’une forte délégation ministérielle, des organismes qui ont financé le projet, notabilité coutumière et religieuses ainsi que la population riveraine. La gestion de cette structure sera confiée à un comité d’exploitation, coordonnée par le ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur et composé de membres des ministères en charge de l’économie, de la femme et de la jeunesse.
Ils sont nombreux, des hommes et des femmes, à voir leur projet migratoire être interrompu contre leur volonté chaque année. Ces migrants de retour ou en transit ont des besoins qui touchent à toutes les dimensions. Il est donc fondamental qu’il existe à Ouagadougou, un lieu sûr d’hébergement pouvant les accueillir, et leur permettre d’avoir accès à des services d’assistance de base. C’est ainsi que le gouvernement burkinabè, la délégation de l’Union européenne (UE) et l’Organisation internationale pour la migration (OIM), se sont mis d’accord sur la nécessité de créer un centre d’accueil dans le cadre de l’initiative UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants.
D’un coût estimatif de 1 041 780 000 F CFA, "le joyau" aura une capacité d’accueil de 80 personnes. La première phase de la construction se composera de salles d’hébergement d’une capacité initiale de 80 lits, une cuisine, une salle d’écoute, une infirmerie, un magasin, ainsi qu’un local pour le service de gardiennage. Elle bénéficie d’un appui de l’UE et l’OIM.
Le deuxième volet du projet consistera à construire et à équiper des ateliers de formation de courte ou moyenne durée pour la réinsertion professionnelle des migrants de retour. Pour le ministre d’Etat, Siméon Sawadogo, la pose de la première pierre du centre d’accueil et d’insertion des migrants est très importante pour le gouvernement. Parce qu’il y a une stratégie nationale de migration qui a été arrêtée et qui est en train d’être mise en œuvre à travers le ministère en charge de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, avec l’accompagnement de l’ensemble des départements ministériels concernés et l’appui technique de l’OIM.
Cette stratégie s’est fixée comme ambition, « qu’à l’horizon 2025, le Burkina Faso assure la protection et la garantie effective des droits des migrants pour une contribution optimale au développement, à la consolidation de la paix et la cohésion sociale, à la promotion de l’intégration régionale et sous régionale et de la coopération internationale. Et dans le cas précis avec le partenariat de l’Union européenne ».
Les motivations de la migration
Cependant, il convient de rappeler que les causes des migrations sont souvent entremêlées. Les catastrophes naturelles, le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les volontés des hommes de se mouvoir avec la perspective d’avoir des lendemains meilleurs. « Quant à la fin ça désenchante, en ce moment nous avons des retours. Ça peut être des migrants en transit pour d’autres pays ou des migrants qui reviennent. En ce moment qu’est-ce qu’on fait ? », Se questionne le ministre Sawadogo. C’est en cela que la construction du centre d’accueil et d’hébergement trouve tout son sens. Il va participer de la nécessité de les accueillir pour pouvoir les réinsérer et leur donner la formation nécessaire pour qu’ils se réarment pour une nouvelle vie. Ainsi, les Burkinabè de retour pourront éventuellement être déployés à l’intérieur du pays. Quant aux migrants en transit, ils pourront rejoindre leur propre pays.
L’OIM soutient les migrations régulées et ordonnées. « Tout le monde a le droit de migrer. Aujourd’hui, quand on voit le gouvernement du Burkina Faso mettre en place un centre qui sera au cœur du bien-être des personnes qui migrent, qu’elles soient Burkinabè ou en transit, nous ne pouvons que saluer cela. L’OIM est très satisfaite aujourd’hui de cette initiative », a déclaré la représentante chef de mission de l’OIM au Burkina Faso, Aïssatou Guissé Kaspar. Elle a en outre réaffirmé l’engagement de l’organisation à accompagner le gouvernement dans ce processus.
A travers l’initiative conjointe UE-OIM, plus de 850 migrants vulnérables étrangers en transit et 2800 Burkinabè de retour ont pu recevoir l’assistance immédiate, depuis septembre 2017.
Aïssata Laure G. Sidibé
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