Actualités :: Burkina/humanitaire : Titao, il faut parer au plus pressé !

« C’est la faim qui va nous tuer ». C’est le cri de cœur, en ce début août 2022, d’habitants de la commune de Titao, chef-lieu de la province du Loroum. La ville de Titao abrite des milliers de personnes placées venues des quatre communes qui composent la province.

« C’est la faim qui va nous tuer à Titao. Nous sommes hermétiquement enfermés à Titao. Personne n’ose prendre la voie de Ouahigouya (chef-lieu de la région du nord, dont le Loroum est l’une des quatre provinces : ndlr) sans convoi. Le dernier convoi qui a ravitaillé Titao date du 23 mai 2022.

Fort heureusement, dans le mois de juillet, le PAM (Programme alimentaire mondial) a distribué 50 tonnes de vivres à environ 2 000 ménages (c’est vrai qu’il y a plus de 10 000 ménages, mais avec le système de solidarité, ça a beaucoup aidé). Chaque ménage a eu environ 15 kilogrammes de riz, un litre d’huile et environ 5 kilogrammes de haricot. Ce don du PAM a vraiment soulagé les gens. Sinon on avait tous vidé Titao pour rejoindre Ouahigouya avec le risque de se faire tous tuer en cours de route », décrit un contact sur place à Titao.

Selon un autre habitant contacté sur le même sujet, l’installation de la saison des pluies se présente comme un soulagement, « les gens se servent des feuilles pour leur alimentation ».

L’espoir aujourd’hui, selon les propos, c’est l’organisation d’un nouveau convoi pour ravitailler la ville. Des associations de la localité (à l’image de ADES-nord et de l’ADPL et de bonnes volontés mobilisent de temps à autre des vivres (initiative en cours actuellement), mais le seul hic reste le convoyage.

« Aujourd’hui, tout manque à Titao. Pas de carburant (même le litre qu’on achetait à 2 000f, on n’en trouve plus il y a longtemps). Le gasoil non plus, donc même pour écraser le peu de maïs, de mil, c’est la souffrance pour les femmes, ça fait pitié. Pas de sucre, d’huile..., même les restaurants par terre où on pouvait parfois se débrouiller avec 200 francs sont fermés, rien à préparer », ajoute un autre habitant, qui déplore l’absence en ces moments de l’administration à Titao.

« Si l’administration était présente, ça allait peut être aider. Mais là, la délégation spéciale est basée à Ouahigouya et en plus, on vient d’enlever le préfet (président de la délégation spéciale) au Conseil des ministres passé. On attend l’installation du nouveau préfet », apprend-il.

L’urgence aujourd’hui, c’est donc le ravitaillement en denrées alimentaires. « Depuis mi-mars, nous sommes également sans électricité, mais la COOPEL (coopératives d’électricité) a promis envoyer quelques groupes électrogènes pour assurer les besoins de base. Dieu merci, grâce à un projet, le CMA (Centre médical avec antenne chirurgicale ) a pu aussi reprendre avec un service minimum. On arrive à donner quelques soins, mais les cas difficiles qui sont référés sont obligés d’attendre soit un convoi soit l’hélicoptère militaire qui assure la rotation », a confié une source, dont nous tairons également l’identité.

« Coté sécurité, avec la présence des militaires, gendarmes ..., les agressions sont repoussées. Depuis janvier, on a un détachement militaire sur place, des gendarmes... », félicitent-ils cependant.

O.L.
Lefaso.net

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