Actualités :: CODECO : Les dissidents à couteaux tirés

On pouvait les voir, à l’unisson, brandir le carton rouge contre les actes susceptibles de porter atteinte à la Constitution. Mais une brouille s’est installée dans la "maison commune". Des dissidents, notamment membres de l’association pour l’émergence d’une culture de citoyenneté, se livrent ici à une partie d’explications. Ils s’en prennent à d’autres dissidents : "Si les rumeurs selon lesquelles ils auraient reçu de l’argent se confirmaient, nous ne leur pardonnerions pas".

L’Association pour l’Emergence d’une culture de la Citoyenneté ( l’AECC) est une association légalement reconnue sous le N° 2003-646-MATD / SG / DGLPAP / DOASOC du 20 novembre 2003. Dès la création du CODECO, et après un temps de réflexion, nous avions effectivement accepté d’en être membres.

Nous étions deux que l’AECC a mandatés :
- Monsieur DERME Sidiki, ex-co-coordonnateur national CODECO ;
- Monsieur BOLY Abdramane, ex-coordonnateur régional CODECO /Centre.

Tout Burkinabè conscient et soucieux du devenir de ce pays doit reconnaître que les objectifs et les positions défendus par le CODECO sont nobles.
Des Burkinabè, et particulièrement sa frange la plus jeune, qui s’unissent autour d’un certain nombre de valeurs cardinales qui sont des valeurs citoyennes pour défendre la Constitution et lutter contre la cherté de la vie, cela cadrait avec les objectifs poursuivis par notre association. D’où notre adhésion au CODECO.

Après l’euphorie des premiers moments (marches dans les différents (arrondissements et villes), s’est installé un nid de problèmes liés aux engagements pris dès le départ et qui n’ont jamais été respectés.

Premièrement : problème de siège pour assurer son fonctionnement et son autonomie afin de susciter l’adhésion des populations aux nobles idéaux défendus.
Nous n’avions pas eu gain de cause et les rencontres se tenaient au siège de l’UNDD, ce qui a fait réagir nos militants qui nous ont interpellés par rapport aux risques que cette cohabitation pourrait engendrer et, à terme, donner un coup d’arrêt aux activités de l’association et programmer sa mort.

Nous avions attiré l’attention à plusieurs reprises des autres membres du comité exécutif national mais rien n’y fit. C’est ainsi que certains de nos militants nous ont quittés à cause de cette cohabitation qu’ils trouvaient suspecte.

Deuxièmement : des problèmes d’ordre organisationnel liés à la non- fonctionnalité du comité exécutif, grippant du même coup la programmation des activités et leur suivi. Une place de choix est donc donnée à l’improvisation mettant chaque fois le comité exécutif devant le fait accompli. Exemples récents : marches organisées à Saaba, Ouahigouya, koudougou courant juillet.

"Structure d’agitation politique"

Un autre fait très important qui mérite d’être souligné, c’est la décision prise depuis juin d’installer les structures restantes du CODECO dans les secteurs de Ouagadougou en s’appuyant sur les secrétaires généraux de l’UNDD. Au vu de tous ces éléments qui plombent la bonne marche de la structure et qui la devient de ses objectifs de départ qui faisaient d’elle une structure citoyenne, donc un contre-pouvoir, elle est devenue au fil du temps une structure d’agitation politique, d’où notre refus.

Voilà en substance les raisons objectives qui ont milité en faveur de notre démission du comité exécutif national dans lequel nous nous sommes dépensés sans calcul au péril de nos vies, que même aujourd’hui les anciens camarades devaient avoir le courage et l ’honnêteté de reconnaître.

Ces derniers temps, il est question d’argent qu’on aurait donné à certains membres démissionnaires du comité exécutif. Tantôt on parle de 150 000 francs, de 500 000 francs, etc., et tout cela après la conférence de presse du 25 juillet 2005. Nous n’avons pas marchandé notre départ. Nous nous sommes retirés par discipline organisationnelle. Nous tenons à dire à l’opinion ce qui s’est passé avant et après la conférence de presse.

Avant la conférence de presse, le jeudi 22 juin dans la soirée, nous étions, Ousseni Ouédraogo et moi-même, Dermé Sidiki, chez Boly Moumini, lorsque je reçois un coup de fil de la part de Hien Olivier. Il disait vouloir me voir urgemment et m’a demandé de l’attendre au jardin du maire (Loudun). Je lui ai demandé le pourquoi et il me fit savoir qu’il ne pouvait pas me dire cela au téléphone. J’ai alors demandé à Ousséni et Boly Moumini de m’accompagner. Boly me rétorqua qu’il devait aller faire du sport. Nous sommes donc allés à deux. En allant, je me souviens avoir dit à Ousséni que j’étais étonné parce que ces genres de rencontres, je ne les ai jamais eues avec Olivier Hien. Sur ce, Ousséni m’a rassuré qu’ étant co-coordonnateur national du CODECO, je devais m’attendre à toutes sortes de rencontres surtout que Olivier fait partie lu bureau exécutif national. Nous avions pris place dans le jardin du maire.

Voici ce qu’il nous a laissé entendre : "maître Hermann Yaméogo m’a dit que le CODECO n’intéresse plus votre association ; cela fait dix jours que je ne les vois plus. Il faut donc une recomposition du bureau. Mais moi Olivier Hien, j’ai l’intention de quitter et l’UNDD et le CODECO". Cela me fait quinze ans de militantisme et quinze ans de promesses non tenues et la plus récente c’est son départ pour l’Angleterre qui dure depuis trois ans. Et qu’il aurait appris la démission annoncée de notre association du CODECO. Nous lui avons dit que l’information était juste et que nous n’attendions qu’une réunion du CEN pour l’annoncer officiellement.

"Abuser de notre bonne foi"

Et c’est là qu’il nous a fait savoir que nous partirions ensembles avec son ami Frank qui est empêché. Rendez-vous a été pris pour le lendemain au même lieu pour confirmer le départ de Frank. Nous sommes allés au rendez-vous fixé, Boly Moumini et moi, où nous avions trouvé Olivier Frank, Ky Serge et une fille du secteur 17. Frank a confirmé effectivement son départ avec comme argument des menaces qui pèseraient sur lui pour les écrits et ses interventions dans les médias. Il nous a dit avoir corrigé l’examen du BAC ; ce qui lui aurait permis d’avoir de l’argent qui pourrait louer une salle pour une conférence de presse qui nous permettrait de nous blanchir et que ce sacrifice valait mieux.

Tout ceux qui ont pris la décision de partir ont signé. En nous séparant, Frank nous a rassurés qu’il prendrait en charge financièrement la salle de conférences et se chargerait d’inviter la presse pour le mardi 26 juillet 2005. Mais pour des raisons de programmation de la salle, il m’a joint au téléphone dans la nuit du 23 juillet 2005 pour me dire que la conférence est reportée pour le 25 Juillet 2005 en me promettant qu’il informerait les autres.
Le lundi 25 juillet 2005, jour de la conférence de presse, tous les signataires étaient présents, à l’exception de Boly Moumini, parti pour cause de décès à Diabo ( Fada N’Gourma ) et KY Serge.

Nous, membres de l’AECC, Dermé Sidiki , Boly Abdramane, Ousséni Ouédraogo avions les remarques suivantes à faire :
- la promptitude avec laquelle la TNB a répondu ;
- la présence de CRS ;
- la présence d’un cameraman privé ;
- un manuscrit incorporé dans la déclaration liminaire parlant de collusion entre maître Hermann Yaméogo et Laurent Koudou Gbagbo et le traitant d’apatride.

A la fin de la conférence, nous avons appelé Olivier Hien pour lever ces zones d’ombre. Il nous fit savoir que c’est Frank Ouédraogo qui s’est occupé des invitations.
Enfin, la leçon que nous pouvons tirer, c’est que Olivier Hien et Frank Ouédraogo étaient effectivement des gens frustrés. Ces frustrations sont dues aux différentes promesses non tenues et qui cherchaient coûte que coûte à solder leurs comptes avec maître Hermann Yaméogo. C’est leur motivation ; elle est légitime et c’est leur droit.

Si leur départ est dû au seul fait de leur frustration, nous ne trouvons pas d’inconvénients à cela. Mais si toutefois les rumeurs selon lesquelles ils auraient reçu de l’argent se confirmaient, nous ne leur pardonnerions pas de ne nous avoir pas dit toute la vérité et d’avoir utilisé cette conférence de presse pour abuser de notre bonne foi.

Ont signé

Sidiki DERME : Président de l’ AECC ex-co-coordonnateur national CODECO

Abdramane BOLY : Trésorier de l’AECC, ex-coordonnateur régional CODECO du Centre

Ouesseni OUEDRAOGO : Secrétaire à l’organisation de AECC, ex-co-organisateur CODECO Cel. 70 29 70 95

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