Actualités :: Il faut mettre fin aux violences pour tenue indécente

Il y a quelques jours, une jeune fille a échappé de peu à un lynchage en plein Ouagadougou pour cause de tenue légère. C’est inadmissible, s’insurge Sidkieta Zabré qui interpellent les autorités compétentes sur de telles dérives dans une République.

L’Observateur du 17 juillet publiait dans sa rubrique « faits divers » une brève suffisamment grave qu’elle ne pouvait susciter réactions, révoltes et indignations.
Nous avons été pour notre part et bon nombre d’autres citoyens (certainement) bouleversés et choqués par les faits relatés. Un sentiment de révolte, de colère et surtout d’impuissance nous anime.

Les faits :
« Une jeune fille a été pourchassée et a échappée de peu à la vindicte populaire sous prétexte qu’elle était mal habillée. » mais où on est là ? sommes nous tentés de ne nous demander car de tels évènements, nous avons l’habitude malheureusement de les apprendre du côté de l’Afghanistan même encore aujourd’hui.

Des individus ont décidé n’en finir avec la vie d’une fille (une personne s’il vous plait) à cause de son accoutrement. Ces faits se déroulent en plein centre ville de Ouagadougou. Quel déshonneur !

Il faut dire que même si nous sommes choqués, indignés, consternés, nous ne sommes pas surpris car ces genres d’évènements sont légions surtout dans ce périmètre de la ville de Ouagadougou (zone commerciale) et c’est là notre inquiétude. Dieu seul sait combien de fois des femmes ont été violentées dans cette zone du fait de leurs choix vestimentaires, de leurs propos et pire des fois de leurs démarches (le comble) et j’en passe.

Même si nous désapprouvons certains accoutrements qui peuvent heurter la sensibilité et sont inappropriés à nos mœurs, nous trouvons disproportionnée la réaction de ces individus. Rien, rien ne saurait expliquer de tels comportement sauvages qui n’honorent ni leurs auteurs et de surcroît notre pays.

Les simples « houuuuuuu » (hués) étaient largement suffisant pour faire comprendre à la fille la désapprobation de ces « âmes sensibles ». Mais ce n’est pas parce qu’on désapprouve qu’il faut tuer. Ces gens se sentent tout puissants sur leur « territoire » surtout dans cette atmosphère généralisée de laxisme et d’impunité dans notre pays.

C’est pourquoi nous pensons qu’il est grand temps de rappeler à ces « justiciers » qu’ils vivent dans une république, que notre pays est une république.
C’est pourquoi nous pensons qu’il est grand temps de rappeler à ces personnes qu’il n’y’a pas de zones de non droit dans notre pays.

C’est pourquoi nous pensons qu’il est grand temps de rappeler à ces individus que notre pays fonctionne avec des lois et que nul ne peut rendre sa propre justice de surcroît en fonction de ces humeurs.

C’est pourquoi nous pensons qu’il est grand temps de rappeler à ces « âmes sensibles » le caractère plus que sacré de la vie et ce rôle incombe à l’état, aux autorités.
Ces faits ne peuvent pas continuellement tomber dans les oubliettes. Le pire a été évité cette fois mais la chance n’est pas toujours au rendez vous.

Pour éviter la reproduction de telles situations, les autorités en charge des droits humains, de la promotion de la femme (dont les premiers responsables sont toutes deux femmes) et de la justice doivent donner de la voix et faire leur cet évènement déplorable. Ce genre d’événement qui peut paraître banal (aux yeux de certaines personnes) vient nous rappeler une fois de plus la condition de la femme dans notre pays.

Nous pensons particulièrement dans ce genre de situation à la ministre de la promotion de la femme qui a là une occasion (somme toute malheureuse) de dire que la promotion de la femme ce n’est pas seulement la distribution de presse à karité dans nos campagnes ni l’organisation de djandjoba mais surtout la lutte effective contre toute forme de violence d’où qu’elle vienne à l’encontre de la femme (barbarie et sauvagerie arbitraire dans le cas d’espèce, mutilation génitale, mariage et lévirat forcé, accusation de sorcellerie, etc.)

Nous pensons particulièrement dans ce genre de situation à la ministre des droits humains qui a là une occasion de dire que les droits humains, ce n’est pas l’ouverture et la fermeture de symposiums, de colloques mais surtout et avant tout le refus de la banalisation, le respect de la vie humaine. Madame la ministre, dans les projets et grands chantiers que vous vous êtes fixé, vous mentionnez que l’Etat est acteur de la promotion et garant du respect des droits humains. Nous n’attendons que de voir.

Monsieur le procureur du Faso, les responsables et les meneurs de cette situation doivent et peuvent être retrouvés si vous le voulez. L’article 2 de notre constitution est on ne peut plus clair. La loi doit être dite.

Ces genres d’événement nous interpellent tous. Nous souhaitons que chacun de nous se mettent dans la configuration du père, de la mère, du frère, de la sœur de cette pauvre fille. Imaginez qu’on vienne vous annoncer par le biais des sages de votre quartier que votre fille ou votre sœur que vous aimez par dessus tout et qui n’a rien fait de mal sauf d’avoir porté une jupe, un pantalon qui laissait voir son slip ait été tué pour ce seul motif.

Non, non, nous n’osons pas y penser. C’est inadmissible.
Il faut aussi et surtout louer le courage de ces autres personnes (les justes) qui ont pu extirper la jeune fille du gang de ces « donneurs de leçons » criminels le jour et diables la nuit tombé.

Pour finir, nous invitons la jeune fille victime à déposer plainte contre X, ne serait-ce qu’à titre symbolique. Nous invitons également la jeune fille en question et ses consœurs de tenir compte de nos réalités sociales et culturelles et de s’habiller en connaissance de cause car c’est tout à votre honneur. Ce n’est qu’une invitation, un simple point de vue.

Sidkieta ZABRE

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