Actualités :: <I>Droit dans les yeux</I> Burkina : Une drôle de paix

Un des grands atouts du président Blaise Compaoré est qu’il y a la paix au Burkina Faso : il n’y a pas de guerre, ni avec l’extérieur, ni entre les régions du pays. C’est formidable ! La santé, l’autosuffisance alimentaire et la paix, tels sont les trois éléments les plus importants dans la vie d’un homme.

Nous n’avons peut-être pas la possibilité de nous soigner convenablement, du fait du manque de moyens pour les consultations et l’achat de médicaments essentiels ; nous n’avons pas tous de quoi manger chaque jour, nous ne disposons pas tous d’eau potable, certes, mais au moins nous avons la paix. Du moins ne sommes nous pas en guerre. C’est l’un des principaux acquis du règne sans partage de Blaise Compaoré depuis dix-sept ans.

Rien n’est parfait dans aucun pays. Malgré la paix au Burkina Faso, beaucoup de gens luttent.

Je me suis amusé à compter, durant le mois d’avril, le nombre de luttes menées et dont on faisait cas dans un seul journal.

- L’hôpital Yalgado : 72 heures de grève pour obtenir le reversement des gens dans la grille EPE, prévu depuis le 1er janvier 1999. Il y a quand même la paix.

- Les correcteurs attendent toujours leurs indemnités.

- A Koudougou, deux semaines de grève à cause des examens de rattrapage qui ont été supprimés.

- Les centrales syndicales constatent que le gouvernement méprise les travailleurs. Est-ce cela la paix ?

- Des élèves en colère car leurs professeurs ont arrêté de dispenser les cours suite au non-paiement de leurs arriérés de salaire : la colère dans la paix.

- Diwydag : les travailleurs étaient en sit-in pour exiger certaines indemnités, mais le DAF les a menacés de licenciement. Une drôle de paix.

- Les forces de l’ordre interviennent dans les locaux d’un journal dont la rédaction accordait une interview à deux militaires passés en jugement, graciés mais radiés. Les deux hommes de tenue ont été arrêtés. Plus tard, les forces de l’ordre sont revenues confisquer la cassette de l’interview. Se sent-on ainsi en paix ?

- Préavis de grève du Syntas/Zoundwéogo, pour des revendications, surtout pour de meilleures conditions de travail. - Depuis le 7 mars 2001, les travailleurs de l’ex-Faso Fani réclament leur dû, conformément aux promesses du gouvernement. Ils adressent de nouveau une correspondance au Premier ministre. Entre-temps, 47 travailleurs sont morts, laissant 50 veuves et 269 orphelins. Que les morts reposent en paix ; mais les survivants ?

- Mécontentement et même colère des commerçants à la suite des atermoiements quant à la reconstruction du grand marché de Ouaga malgré les multiples promesses faites. Est-ce que leurs familles ont la paix ?

On pourrait multiplier les exemples sur la paix au Burkina Faso : toutes les personnes injustement traitées ou obligées de se soumettre à un jugement injuste ; ces injustices ne donnent certainement pas la paix !

Si l’impunité vous porte préjudice, est-ce que vous êtes en paix ? Et le cas Norbert Zongo. L’insécurité sur certaines routes avec morts, blessés et vols, n’apporte certainement pas la paix, surtout si vous devez emprunter ces routes ! Même à Ouaga, il vaut mieux ne pas s’aventurer dans certains quartiers : certains habitants de ces quartiers ont même été contraints d’abandonner des cours du soir à cause de l’insécurité qui y règne.

Et que penser des descentes de certains éléments des forces de l’ordre, même s’ils sont seulement élèves, pour venger un des leurs ? On ne vit certainement pas dans un État de droit mais plutôt dans une jungle : la raison du plus fort. Une sécurité à 100% n’est peut-être pas garantissable, mais que tout le monde connaisse personnellement des gens victimes de l’insécurité, c’est un peu trop !

Que la paix soit avec les travailleurs et les petits fonctionnaires, mais en tout cas, sans une augmentation de salaire en 2006.

Construisons quand même un Burkina Faso avec plus de paix : consommons et achetons les produits burkinabè.

Bonne nouvelle : la tentative pour faire coexister l’intelligence et la force ne réussit qu’exceptionnellement ; et encore, c’est pour peu de temps.

F. BALMANS

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