Actualités :: Humeur : Il y a publicité et publicité

La qualité des spots qui passent à la TNB à l’occasion de cette coupe du monde a inspiré l’auteur de cet article qui soutient qu’il y a publicité et publicité. Une façon de dire à nos réalisateurs de pub qu’ils doivent revoir leur copie.

Ah, comme j’aime la CAN et le Mondial ! N’allez surtout pas croire que c’est à cause de ce cuir rond qui fait courir près de 25 personnes sur le terrain. Non !!! Moi, j’aime la Coupe d’Afrique des nations et la Coupe du monde, uniquement à cause des spots télé qui nous sont servis à cette occasion. Cela peut paraître bizarre, mais c’est comme ça chez moi. A chacun son dada.

Les spots, j’aime les regarder, surtout quand ils sont bien faits, pour en tirer le maximum d’enseignements, non seulement sur l’approche thématique, mais aussi sur la conception, le choix des images et la réalisation. Regardez par exemple la publicité sur cette boisson américaine, si connue et si célèbre, mais qui n’en continue pas moins d’en rajouter à sa renommée, à la faveur de ce mondial 2006.

- Un coq qui, fou de joie, fait "tampon" avec celui qui s’apprêtait à lui trancher la tête.
- Une souris qui en fait presque autant avec son ennemi de scientifique qui voulait "l’encobayer".
- Un arbre qui enlace son bourreau de bûcheron malgré le mal que ce dernier lui a fait, tandis que de son côté, le ballon se laisse étreindre par le cactus, sans tenir compte des épines qui peuvent le "dégonfler" à tout moment.
- Et que dire de ce vieux cocu qui, le moment de surprise passé, laisse venir à lui le jeune amant de sa femme, sorti du placard où il s’était caché auparavant ?

Des images simples mais bien à propos. Des scènes insolites mais pleines d’enseignements. Le tout pour dire que pendant le foot, on doit oublier les rancunes et se pardonner, afin de partager ces moments de joie que seul le football, pour ne pas dire cette boisson sait en procurer. Sacrée pub !

Tenez ! Pas plus tard que le dimanche dernier, mes copains et moi, nous étions encore à commenter ce spot quand débuta la diffusion d’une série d’autres "publicités" sur le petit écran. Il y en avait tellement et de toutes sortes, que cela m’a fait penser à la Tantie qui vendait la soupe de viande sauvage à côté du siège de la CONASUR à Ouaga. C’était bien sûr avant l’arrivée du projet ZACA.

"Y en a de "bisses" (biches" ; y en a de "phacossères" (phacochères) ; y en a de "sauves-souris" (chauves-souris ou roussettes) ; y en a de "souamba" (lièvre)". Voilà entre autres ce que la vieille bissa se plaisait à chantonner, quand le client lui demandait ce que renfermaient ses casseroles. Dans cette série de spots, on parlait notamment de produits de beauté, de marques de motos et de pâtes alimentaires, d’anniversaires, de journées commémoratives, d’assurances, et caetera.

Nous en étions à les regarder quand quelqu’un, sur la table, lâcha cette phrase : <>

A peine avait-il fini de parler qu’un deuxième enchaîna : <>.

Je croyais les points de vue terminés quand un autre crut bon d’ajouter : "Eh, vous-là ! c’est quoi cette histoire de moto qui livre seule une offensive époustouflante sur un terrain de football et contre un adversaire invisible ? Le hic, c’est qu’elle en sort victorieuse sur un score éloquent, alors que le nom donné à l’engin devrait plutôt nous propulser vers ces puissants empereurs et chefs de guerre allemands" ! Ne dit-on pas qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ?

Pour sûr, la série d’interventions allait se poursuivre, si le match n’avait pas repris. Et c’est tant mieux ainsi. Sinon, comment aurais-je pu leur expliquer qu’il y a publicité et publicité, et que chacun est libre d’interpréter ou de comprendre un spot à sa manière ? C’est d’ailleurs pour nous donner la chance d’avoir des éléments qui puissent éclairer nos différentes lanternes que je me suis décidé à écrire ces lignes.

Il se peut que notre manière à nous de percevoir les choses soit tolérée par certains concepteurs et réalisateurs, qui y trouveront peut-être matière à réflexion ou à remise en cause. A l’inverse, il s’en trouveront pour nous voler dans les plumes, en nous traitant au passage de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure. Pourtant c’est si simple ! Car comme l’a dit le célèbre humoriste français feu Raymond Devos, "si vous ne voulez pas qu’on en parle, alors, qu’on en discute !".

Gilbert Kaboré

Observateur Paalga

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