Actualités :: Concours directs : Des mesures "discriminatoires et sectaires"

Pas facile pour certains candidats nés en Côte d’Ivoire de déposer un dossier pour les différents concours de la Fonction publique. L’un d’eux, Jean Marie Compaoré, en témoigne dans cette lettre ouverte au président du Faso.

Excellence Monsieur le Président du Faso,

Depuis le 3 mai 2006 jusqu’à aujourd’hui 17 mai 2006, le dépôt des dossiers pour les différents concours directs de la Fonction publique se fait bon gré mal gré. En plus des difficultés rencontrées par les différents candidats pour la constitution et le dépôt de leurs dossiers, voilà que monsieur le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat que vous avez nommé il y a de cela quelques mois, plutôt que de briller à la résorption du chômage dans notre pays et particulièrement de celui des jeunes, veille plutôt à sa pérennisation. J’ignore si les mesures prises proviennent directement de son bureau ou de celui de ses administrés, mais toujours est-il que celles-ci relèvent de son ministère.

Excellence monsieur le président du Faso,

La raison pour laquelle il me plaît de vous adresser cette lettre ouverte est qu’il est formellement interdit de déposer un dossier de candidature pour les différents concours directs de la Fonction publique quand, particulièrement, on est né en Côte d’lvoire, qu’on a obtenu le baccalauréat avant 2000 (en 1999, ce qui est mon cas), et que suite à la crise ivoirienne on ne dispose, pour seule preuve, que de l’attestation provisoire du baccalauréat.

Quelle discrimination ! Sommes-nous tous fils et filles de ce cher pays le Burkina Faso ou pas ? Décidément, je pense qu’il y a des personnes au ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat qui "puent la haine" vis-à-vis des Burkinabè de la diaspora, et plus particulièrement de ceux venant de la Côte d’Ivoire ; sinon comment expliquer une telle mesure ?

Excellence monsieur le président du Faso,

Permettez-moi de rappeler au ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat que la présente crise ivoirienne a commencé en 1998, du temps du président Henri K. Bédié et a connu son paroxysme en 2002, début de la guerre.

Pour obtenir le diplôme du baccalauréat en Côte d’Ivoire, il faut déposer une demande en bonne et due forme, et attendre au moins 6 mois quand on est à Abidjan, sinon un voire deux ans avant d’avoir la chance de pouvoir rentrer en possession de son diplôme. Quand on a passé l’examen dans une autre région, il faut plus de temps ; imaginez tous ceux qui, comme moi, ont passé leurs examens à Korogho dans le nord de la Côte d’Ivoire, assiégé par les Forces nouvelles ! La preuve, c’est que jusqu’à aujourd’hui, je ne suis pas encore rentré en possession ni de mon BEPC, encore moins de mon baccalauréat. Toutes mes tentatives n’ont abouti à rien, et les dernières nouvelles de la dernière demande que j’ai entamée en janvier dernier me fixent la date du mois de juin, et ce, par l’intermédiaire d’un ami qui y vit puisque je vis ici (à Ouagadougou) avec toute ma famille depuis la crise (à Koupéla, et dans quelles conditions !)

C’est pourtant cette même attestation de réussite qui m’a permis de m’inscrire à l’université de Ouagadougou et aussi, et surtout, de présenter ma candidature au test de Contrôleur des douanes l’année passée. D’où proviennent alors ces nouvelles mesures discriminatoires et sectaires ?

Il est malheureux que celui qui a donné ces consignes ait dit aux agents recenseurs des dossiers "d’être sans sentiments !" (dixit les agents eux-mêmes, au niveau de l’ENAM).

Comment voulons-nous et pourrons-nous construire un Burkina prospère et réconcilié avec lui-même avec de telles mesures ?

Il ya encore des personnes qui ne sont pas si loin de Gbagbo ni de Blé, par leurs agissements au ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat du Burkina Faso.

Excellence monsieur le président du Faso,

Vérifiez par vos services, si ces informations que je publie aujourd’hui dans cette lettre ouverte sont fausses ! J’aimerais par là vous demander de trouver une issue pour ces personnes qui, comme moi, sont sans autres attentes.

Veuillez agréer Excellence Monsieur le Président du Faso,

l’expression de ma très haute considération.

Fait à Ouagadougou, le 17 mai 2006

Kiswendsida Jean Marie KABORE

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