Actualités :: Assassinats d’élèves à Garango : "Un sentiment de justice inachevée"

Le 9 mai dernier, c’était le 11e anniversaire du drame de Garango. L’Association des élèves du secondaire de Ouagadougou (AESO) s’en souvient.

Camarades élèves,

Le 9 mai 1995 à Garango, Sidiani Blaise et Zigani Emile tombaient sous les balles des éléments de la brigade de gendarmerie de ladite ville pour avoir manifesté, avec l’ensemble de leurs camarades, leur soutien aux enseignants du secondaire en lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail. C’est un devoir de mémoire pour l’AESO de commémorer ce triste anniversaire.

Ainsi, depuis ce crime abominable, elle n’a manqué d’interpeller à chaque fois les autorités de la IV° République de rechercher et de punir les auteurs « connus » de ce crime à la hauteur de leur forfait. Mais dès les premiers jours, le ministre des enseignements à l’époque, monsieur Mélégué Maurice Traoré, faisait une déclaration qui en disait long sur la suite réservée à notre interpellation par le gouvernement.

En effet, pour monsieur Traoré, « on ne viole pas impunément une caserne » (sic). En effet, alors que les familles des victimes, l’AESO et les démocrates de notre pays attendaient que justice soit faite, Mélégué lui, était promu Président de l’Assemblée nationale. Comme quoi c’est ainsi au pays de l’impunité : l’assassinat d’innocents élèves ne peut empêcher l’ascension politique de leur premier responsable.

C’est à la faveur de la lutte citoyenne du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques à laquelle notre organisation, l’AESO, n’a pas marchandé sa participation, que la pression populaire a contraint le pouvoir de la IV° République à instruire le dossier de nos camarades de Garango, lequel dossier a été finalement jugé.

Camarades,

Aujourd’hui, il est vrai que le dossier a été jugé, mais il faut le dire, il l’a été avec légèreté et le manque de volonté caractéristique du pouvoir de la IV° République ; aucune condamnation à une peine d’emprisonnement, dédommagement partiel de la famille d’une des victimes, accusé principal relaxé, etc.

Tout ceci laisse bien un sentiment de justice inachevé, en particulier pour l’AESO ; et des trouvailles comme la fameuse Journée nationale de pardon ne peuvent nous faire oublier nos camarades : « Le sorcier oublie mais la famille de la victime n’oublie jamais ». Il est donc important que nous poursuivions la mobilisation et la lutte, pour une justice véritable pour nos camarades et pour que les affaires similaires notamment l’affaire Norbert Zongo, puissent connaître des issues victorieuses.

Camarades élèves,

En ce jour de souvenir et de recueillement, l’AESO interpelle la IV° République à conduire avec diligence les dossiers de crimes de sang et de crimes économiques notamment le dossier Norbert Zongo. Elle lance un vibrant appel à tous les élèves du Burkina Faso et particulièrement ceux de Ouagadougou, à :

- observer une journée de 24 heures de grève ce mardi 9 mai 2006 ;

- renforcer ses rangs pour la défense des intérêts matériels et moraux des élèves : participer aux luttes citoyennes à des travailleurs contre la vie chère et l’impunité.

Non à l’impunité érigée en système de gouvernement !

Jugement des dossiers pendants de crimes économiques et de sang !

Vive l’AESO !

Pain et Liberté pour le Peuple !

Ouagadougou, le 6 mai 2006

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