Actualités :: Concurrence déloyale : "Il faut sauver nos industries"

L’un de nos lecteurs, Boureima Ouédraogo, étudiant en année de Master en
création, reprise, management et coaching des entreprises, estime que l’Etat
gagnerait à instaurer un impôt sur certains produits importés. Objectif :
assainir le marché.

S’il y a une loi que les industriels africains doivent bien accueillir, c’est bien la
loi sénégalaise de décembre 2005 imposant des taxes aux huiles
alimentaires importées. Cette loi, pour plus d’une personne, vise à protéger
les intérêts de la SONACOS.

Pour ces dernières, cette société ne devrait plus
bénéficier d’un tel privilège, d’autant plus qu’elle est privatisée. Il ne s’agit pas
là pourtant de protéger une société privée, mais plutôt de sauver une
économie victime de "commerce inégal" du fait des grandes puissances. Le
Sénégal illustre bien le cas d’un pays souverain qui s’affirme.

Si en Europe,
en Amérique on fixe des quotas d’importation, pourquoi ne pas pouvoir faire
pareil en Afrique ? Mieux, la loi sénégalaise ne limite pas les importations,
mais impose une taxe en vue d’éviter une certaine concurrence déloyale :
c’est bien un devoir régalien.

La nécessité d’une telle loi s’impose au Burkina Faso. Sans trop savoir quels
ont été les mobiles profonds de l’adoption de la loi ci-dessus citée, nous
pensons que les autorités de notre pays doivent mener une réflexion autour
de la concurrence déloyale qui sévit sur le marché burkinabè. Nous ne
demandons pas de protéger nos industriels, mais d’assainir la concurrence.

Pour mieux cerner la chose, nous prendrons le cas des huiles. Nos huileries
semblent retrouver ces, derniers temps, un peu de survie. Les causes
plausibles sont la fermeture des huileries clandestines, les mesures prises
par le gouvernement en novembre 2005 pour freiner l’entrée des huiles
asiatiques sur le territoire national, et la hausse des cours du dollar US.

En effet, la hausse du dollar a eu pour effet la baisse de l’importation des huiles
malaisiennes. Ce qui implique qu’à tout moment cette huile peut envahir
notre marché, si ce n’est fait. Ce qui nous intéresse ici, c’est le cas de ces
huiles. Nous n’avons rien contre l’huile importée, sinon nous aurions parlé de
COSMIVOIRE.SA, Unileve.CI de la Côte d’Ivoire, Huicofa.SARL, Huicoma du
Mali, OLGA-OIL du Niger, et j’en passe.

Le problème de l’huile malaisienne
est qu’elle bénéficie de subvention. Ainsi, déversées sur le même marché
que des produits concurrents qui ne bénéficient pas des mêmes subventions,
ces huiles faussent inévitablement les règles du marché. Il se crée donc une
concurrence déloyale.
Cette réalité est valable pour bien d’autres produits, dont le sucre.

Il nous paraît opportun qu’un impôt soit prélevé sur tous les produits
bénéficiant d’une subvention quelconque qui entrent sur le marché burkinabè
 ; si toutefois des biens similaires étaient produits sur notre territoire. L’objectif
de cet impôt serait d’assainir le marché. S’il vient augmenter l’actif de l’Etat,
c’est tant mieux. En prélevant un impôt sur ces marchandises, on atténuerait
ou même supprimerait l’effet des subventions sur le marché.

Boureima OUEDRAOGO
Etudiant en année de Master en création, reprise, management et coaching
des entreprises.

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