Actualités :: MEBA : "Nous ne voulons plus de détournements"

"Madame le ministre, votre première bataille à gagner est de
redonner aux instituteurs l’amour de leur métier". Cette note de
Pieldomon Hien, administrateur des hôpitaux et des services de
santé, est adressée au premier responsable du ministère de
l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA), Odile
Bonkoungou.

"Tous les Burkinabè, dit-il, veulent entendre un
autre son de cloche, une cloche qui ne sonne pas mépris,
supputation, détournements, non-paiement des indemnités des
enseignants..."

"Un décret a nommé et un décret a démis. Que le nom de celui
qui a le pouvoir soit loué !"
Ainsi, malgré les supputations et autres gorges chaudes en
faveur ou en défaveur du ministre Mathieu R. Ouédraogo, (MRO)
celui-ci a été renvoyé du Lycée gouvernemental P. Yonli II
(L.G.PY) pour dit-on insuffisance de travail et/ou de conduite ; ou
encore pour n’avoir pas eu« quelqu’un ».
A chacun de choisir son camp.

Que MR0 ait été démis de ses fonctions de ministre de
l’Enseignement de base pour telle ou telle raison, n’est pas
important pour moi.
Le poste de ministre n’est pas un mandat électif ; le
gouvernement appelle qui il veut, quand il veut, et le chasse de
la même façon, sans débat.

Par contre (ce qui intéresserait les Burkinabè), si le départ de
monsieur M. R. Ouédraogo est dû à une malversation de
quelque nature que ce soit, il est du devoir du gouvernement
d’en faire la preuve et de prendre les sanctions qui s’imposent.
En attendant, Mathieu est parti, et ça, c’est un fait.
Parlons à présent de l’après- MRO ; c’est le plus important, en
ce sens que l’Ecole burkinabè doit survivre aux gouvernements,
aux individus, et aux supputations.

C’est d’ailleurs pour cela que le partant a été remplacé par une« 
nouvelle-ancienne » de la maison.
Oui, le fauteuil de MRO est désormais occupé par l’ancienne
secrétaire générale du gouvernement, Madame Marie Odile
Bonkoungou née Balima. Si vous ne l’avez pas remarqué, c’est
une femme épouse et mère qui va se charger de l’éducation de
base de nos enfants.

Je ne connais pas personnellement Dame Bonkoungou, la
nouvelle ministre de l’Enseignement de base, mais elle est une
mère de famille, donc éducatrice par nature devant l’Eternel ;
c’est ce qui me fait croire qu’elle pourra donner à notre éducation
de base cette touche féminine qui manquait à ce secteur clé de
notre développement depuis le départ de sa soeur Alice qui a
été la première, autant que je me souvienne, à s’y essayer.
Madame le, pardon la ministre, vous devez réussir
impérativement cette mission que je sais très difficile.

On le sait, tout est prioritaire au Burkina Faso mais il y a priorité
et priorité ! Enfin, c’est une question de degré et surtout de qui
juge.
Classement pour classement, la priorité des priorités me
semble bien entendu être la Santé suivie immédiatement de
l’Education (la Santé c’est ma paroisse, qui est fou, osez
contester ce classement et je vous laisse avec la grippe aviaire.
Je touche du bois frais mille fois).

"Si vous gagnez cette bataille-là..."

Comme l’Education vient en deuxième position sur l’échelle des
priorités, il faut que ce département (qui nous empêche d’être
bien classé) soit bien géré, loin des « sérieuses supputations »
qui ont secoué dernièrement ce ministère.

Madame la ministre, vous n’allez certainement pas résoudre
tous les problèmes qui accablent ce grand et combien noble
ministère, mais les écoliers et les enseignants du Burkina Faso
et partant, tous les Burkinabè veulent entendre un autre son de
cloche, une cloche qui ne sonne pas mépris, supputation,
détournement, non paiement des différentes indemnités des
enseignants...

Mais une cloche qui sonnerait considération pour
ceux qui s’échinent sur le terrain, respect des procédures de
gestion, bref que votre cloche sonne concertation !
Madame la ministre, votre première bataille à gagner est de
redonner aux instituteurs l’amour de leur métier !
Faites en sorte qu’on ne dise plus : « Je suis devenu instituteur
faute de mieux ».

Si vous gagnez cette bataille-là, vous aurez gagné la guerre.
Certes cette bataille sera rude et titanesque et vous, toute seule,
vous ne pouvez pas la remporter ; vous aurez besoin de tous les
Burkinabè.

En effet, redorer le blason de l’enseignant, de l’éducateur
incombe à tous les Burkinabè (c’est nous tous, Etat, parents
d’élèves, instituteurs, simples citoyens qui sommes
responsables de la détérioration de l’image de l’enseignant et
partant, de notre système éducatif dans son ensemble), mais il
vous appartient de sonner le cor.

Madame la ministre, sans vous connaître de près, mon intuition
(d’homme cette fois-ci) me dit que vous pouvez apporter à ce
ministère, notre talon d’Achille, cette touche féminine et magique
qui a gagné souvent là où l’orgueil masculin a échoué
magistralement.

Comme Sainte Odile (votre sainte patronne), faites de l’Ecole
burkinabè un monastère d’où sortiront des hommes et surtout
des femmes de demain pour servir la patrie.
Vous me permettrez de dédier votre future victoire à « Ma »
professeur qui sera particulièrement heureuse de voir une
femme remettre l’enseignement burkinabè dans le droit chemin,
le chemin de sa gloire d’antan !
Vous voulez savoir qui est « ma » professeur ? Ah ça jamais !
Mais suivez plutôt mon regard !

Ouagadougou, le 20 février 2006

Pieldomon HIEN Administrateur des Hôpitaux et des Services
de Santé.

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