- Pr Odile Nacoulma
Nommé au poste de ministre des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique dans le premier gouvernement de l’après élection, Joseph Paré a officiellement cédé les commandes de l’Université de Ouagadougou à Odile Nacoulma.. C’était dans la soirée du jeudi 9 février 2006.
Un curriculum vitae de 12 pages. Trois brevets obtenus à la suite de découvertes scientifiques. Une trentaine d’ouvrages rédigés seule ou en collaboration... Assurément, la nomination de Odile Nacoulma à la tête de l’université de Ouagadougou se veut un signal fort en direction des femmes du Burkina.
Pour cette dame de 59 ans, pas question de se laisser intimider. Devant un parterre de personnalités constitué majoritairement d’hommes, elle assène ses vérités. Sa nomination n’est pas du favoritisme, encore moins du sexisme. Le verbe haut, elle met en garde « ceux qui auront désormais, la lourde responsabilité d’être ses collaborateurs. » Traduction : Avec moi, les mesquineries ça ne passera pas.
Au professeur Paré qui, visiblement, tenait coûte que coûte à lui léguer une feuille de route aussi précise que possible, « Mme le Président » répond par une boutade : après trente-deux ans passés dans les wagons, elle assure désormais la fonction de locomotive. Et dans un milieu ou certains ont la triste réputation d’être des mécaniciens de la légalité, le « pro lege » sera de rigueur.
Depuis sa création en 1974, c’est la première fois qu’une femme accède aux fonctions de Président. Ce titre est d’ailleurs apparu aux lendemains de l’année invalidée de 2000. Depuis lors, l’Université de Ouagadougou s’est lancée dans un processus dit de « refondation. »
Biologiste de formation (elle est titulaire d’un Doctorat d’Etat), le Pr. Odile Nacoulma était jusqu’à sa nomination, « professeur titulaire » de Biochimie à l’Unité de Formation et de Recherche(UFR) en sciences de la vie et de la terre.
Juvénal Somé
Lefaso.net
