Actualités :: Coup d’Etat déjoué : le choix de la démocratie et de la République

Le temps est venu de distinguer définitivement dans notre pays, les démocrates et républicains des putschistes et "pistoleros".
C’est pourquoi la classe politique, la société civile et les médias sont interpellés. Il ne s’agit point de se camoufler derrière des positions de principe, ni de se laisser aller à des analyses partisanes, mais de défendre les attentes du peuple burkinabè en matière de démocratie et d’ordre républicain.

Notre pays vit actuellement un tournant décisif de son histoire. Soit, ensemble , les tenants du pouvoir, les partis dans l’opposition et la société civile enterrent pour de bon, toute tentative de conquête du fauteuil présidentiel par les armes, soit par des hésitations, des calculs machiavéliques, les uns et les autres encouragent tous les assoiffés et autres revanchards qui rêvent de renouer le Burkina avec son passé fait de coups d’Etat à la pelle.

Le choix est donc sans équivoque et ne saurait souffrir de tournures politiciennes.

Entre l’Etat de droit et celui d’exception, même avec un bandeau autour des yeux, le peuple burkinabè ne saurait se tromper sur sa détermination. La république est une expression plurielle qui représente les diversités du peuple alors que l’Etat d’exception se construit par et pour un groupuscule homogène ou hétérogène qui s’accapare par la force, des rênes du pouvoir.

Ainsi, après les arrestations des principaux "cerveaux" du putsch déjoué, principalement des militaires, à présent, les enquêteurs se sont retournés vers les acteurs de l’échiquier politique national.

Normal, car l’histoire a toujours démontré au Burkina que derrière un coup d’Etat réussi ou déjoué, il y a toujours des civils. Ne sont-ils pas les "lampistes" et autres activistes de l’ombre ? Pourquoi donc la règle ne serait-elle pas respectée pour ce putsch de la "chance" . (le 14 est le chiffre de la chance , selon le Pasteur Pascal Israël Paré voilà pourquoi le 14 octobre a été choisi pour l’exécution du putsch).

Alors tout devient compréhensible quand certains acteurs politiques essaient de construire leur défense à travers les colonnes des médias. La rumeur a fait de Hermann Yaméogo un potentiel bénéficiaire du coup d’Etat s’il avait été exécuté avec succès. Devons-nous en être étonnés ? Celui-ci ne rêve -t-il pas dans son lit que de la chute de Blaise Compaoré, même lorsqu’il dormait à ses côtés sur un matelas commun ? Les acteurs politiques doivent savoir que seuls leurs actes et déclarations peuvent les grandir ou les perdre. Hermann Yaméogo , lui seul, sait ce qu’il a semé et ce qu’il va récolter. Espérons seulement qu’il n’a pas semé du vent...

Désormais le premier "leader" politique de ce complot a été entendu et gardé à vue. Il s’agit de Norbert Michel Tiendrébéogo du Front des forces sociales (FFS). Et du coup, ses militants se mobilisent. Si pour ces partisans, cela peut se comprendre et non se justifier, la position du Groupe du 14 février (G 14) et de la Coordination de l’opposition burkinabè (COB), elle, reste étrange et peut s’assimiler à une prime au putschisme. Pour une fois, le Collectif et la Convention panafricaine sankariste (CSP) adoptent un comportement modéré et responsable qui indique tout de même une gêne. Si Norbert Michel Tiendrebéogo a été auditionné et arrêté plus de trois semaines après l’annonce du putsch étouffé, c’est que quelqu’un a parlé et que l’intéressé a lui-même reconnu ce qui lui était reproché. Et ce quelqu’un ne peut être que l’un des "cerveaux" de l’opération "chance". Arrêtons de divertir le peuple en évoquant des amitiés qui semblent avoir viré à des complicités coupables reposant sur une commune volonté de renverser le régime de la IVe République. Arrêtons, tout aussi, de vouloir distiller au sein de l’opinion, l’idée d’un règlement de comptes ou celle d’une stratégie montée de toutes pièces pour éliminer des concurrents à la présidentielle de 2005. Cette bataille de l’opinion que mène l’opposition burkinabè dans toutes ses composantes, est anti-démocratique et irresponsable.

Tous les prédateurs de la démocratie sont avertis. Il est important que toute la lumière se fasse sur ce complot politico-militaire. Il faut éviter tout dérapage par des arrestations injustifiées. En d’autres temps, d’autres mœurs. Finies donc les exécutions sommaires et expéditives. Le pouvoir a fait un pas en avant vers le respect des droits humains, signe d’une force tranquille qui déroute certains protagonistes politiques. En chœur, toute la classe politique, la société civile et les médias doivent condamner énergiquement cette tentative de putsch et exiger ensuite que toute la lumière soit faite.

Toute autre démarche n’est qu’une atteinte à la démocratie. Ce que ne saurait tolérer tout républicain et démocrate. Alors, où sont-ils ? Sont-ils sourds, aveugles et muets ? Le peuple les observe.

Par Michel OUEDRAODO
Sidwaya su 27/10/03

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