Actualités :: Des militans du Collectif à Halidou Ouédraogo : "Le pouvoir veut vous piéger (...)

Ils ont du respect pour le président du Collectif contre l’impunité, Halidou Ouédrogo. Il a su résister au pouvoir de l’argent, aux pressions et intimidations". Mais depuis que cet avocat a décidé de défendre l’homme d’affaire, Oumarou Kanazoé, ils sont dubitatifs : "Camarade président, promettez-nous de ne pas continuer sur ce chemin qui vous rend méconnaissable auprès des Burkinabè du pays réel", affirment-ils dans cette déclaration.

Camarade président,

En attendant la tenue, courant ce premier trimestre, de l’Assemblée générale du Collectif, nous vous prions de consacrer un peu de votre temps pour prendre connaissance des inquiétudes des militants que nous sommes. .
Sous votre conduite, la lutte citoyenne engagée par le peuple burkinabè au lendemain de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo a connu des victoires.

Même si le pouvoir ne veut et ne peut l’accepter, il est évident que le Collectif a remporté des victoires qui ont, dans une certaine mesure, contribué à l’avancée de la démocratie dans notre pays. Sans vouloir vous jeter des fleurs, nous croyons que ces acquis, le peuple les doit à votre personnalité. Rien n’a été facile, mais vous avez su tenir le coup, mettant parfois en jeu la vie des membres de votre famille, celle de vos camarades, et bien sûr, votre propre vie.

Camarade président, face au pouvoir de l’argent, vous avez toujours su résister. Face aux pressions et intimidations, vous n’avez jamais cédé. Aujourd’hui, nous avons toujours envie de croire que vous êtes cet homme intègre qui force le respect. Mais rassurez-nous, camarade président. En effet, depuis quelques semaines, il plane sur nous un doute. Vous êtes devenu l’avocat de l’homme d’affaire Oumarou Kanazoé.

Nous n’aurions rien trouvé à redire si cet homme n’était pas un des piliers du système d’exploitation de notre peuple mis en place par la IVe République et dont l’une des conséquences est la mort de Norbert Zongo. Nous n’aurions pas d’inquiétude si El Hadj Oumarou Kanazoé n’était pas cet homme que, sous votre direction, nous avons tous conspué en raison du traitement inhumain dont étaient victimes les travailleurs de son entreprise.

En vous engageant dans ce dossier de 50 millions qui oppose Oumarou Kanazoé à deux autres commerçants, quel message voulez-vous nous envoyer ? Nous, militants du Collectif, devons-nous comprendre que OK n’est pas l’homme que nous connaissons ? Ou bien êtes-vous en train de dire au peuple du pays réel que Oumarou Kanazoé a cessé d’être ce que nous lui reprochions lors de nos meetings et marches ?

Que s’est-il passé, camarade président ? Si le Collectif a toujours à coeur de combattre l’impunité au Burkina, nous ne pouvons comprendre que son leader puisse, pour une raison quelconque, devenir le défenseur d’une personne qui n’est pas un exemple en matière de promotion de droits humains et de justice sociale.

Camarade président, nous réclamons le retour du Halidou Ouédraogo que nous avons connu et que nous continuons à préférer pour conduire le mouvement de lutte contre l’impunité. Notre intime conviction est qu’en se confiant à vous, Oumarou Kanazoé, et partant le pouvoir de la IVe République, veut vous piéger. L’objectif étant à terme de vous discréditer auprès du pays réel.

Si vous persistez à défendre Oumarou Kanazoé, un jour, le pouvoir ne ratera pas une occasion pour vous vilipender avec des propos du genre : « vous les voyez ? seul l’argent les intéresse et son engagement dans la défense des droits de l’homme n’est qu’un prétexte pour se remplir les poches ».
Alors, camarade président, restez sur vos positions, celles qui vous ont valu respect et considération, même de la part de vos détracteurs.

Camarade président, nous croyons en Dieu, et vous aussi. Promettez-nous de ne pas continuer sur ce chemin qui vous rend méconnaissable auprès des Burkinabè du pays réel.

Ouagadougou, le 6 février 2006

Oui à la lutte contre l’impunité, Non à la compromission,
Pain et justice pour le peuple

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