Actualités :: Pouvoir et opposition : quelles relations ?

Dans ce point de vue, Christian Benjamin Bassolet donne son opinion à travers une caricature des relations entre pouvoir et opposition et propose des solutions.

J’ai ainsi intitulé mon propos parce que sa substance s’adresse tout aussi bien au parti au pouvoir et à sa mouvance qu’à l’opposition. Je ne suis d’aucun parti et cette réflexion, sans prétention, se veut une autre façon d’appréhender notre action nationale.

Etant la première fois de donner par voie de presse mon opinion sur la vie nationale, je saurais gré à tout lecteur de minimiser les imperfections qui pourraient y survenir.

Après avoir observé

* depuis 1990, l’avant-projet et l’adoption de la constitution en 1991 ;

* les élections présidentielles en 1991, 1998 et 2005 ;

* les élections législatives en 1992 ; 1997 et 2002 ; ...

Une constante se dégage de la vie politique nationale, c’est que la majeure partie des citoyens ne comprend pas les enjeux parce que analphabétisés d’une part, et que d’autre part, les citoyens alphabétisés, la majorité, ne s’y intéresse pas véritablement.

Pourquoi ?

On peut à l’infini, égrener d’innombrables raisons si tant est qu’on d’accord sur ce fait ; raisons qui n’auront de sens que de flatter notre orgueil ou nos intérêts partisans. Hélas, une des raisons, et la principale, pensons-nous, est que nous ne comprenons rien, ni à ce qui se passe, ni vers où nous allons.

Caricaturons

- En ce qui concerne ce qui se passe : le pouvoir s’ingénie à montrer ce qu’il fait, l’opposition s’époumone à dire qu’il ne fait rien.

- En ce qui concerne où nous allons : le pouvoir dit qu’il y a de l’espoir, l’opposition dit que l’avenir est sombre.

Où est le vrai ? Où est le faux ?

Les populations aujourd’hui, loin de vouloir et de pouvoir même participer à ces joutes, cherchent seulement à appréhender et s’approprier une seule chose :

Où en est-on ? Vers où voulons-nous aller ? Comment y arriverons-nous ?

On peut deviser des heures, des jours entiers, on n’enlèvera rien à la réalité nue de cette situation.

- Du côté du pouvoir : on égrène des chiffres, statistiques, montants, pourcentages...tout est vert. Que dis-je, ce qui ne l’est pas ne dépend pas de nous ! Ce sont les contraintes géographico-économico...mieux, c’est la mondialisation (c’est partout pareil)...

- Du côté de l’opposition : on reprend la même énumération et on nie tout. Tout est noir. Le pays va sombrer si vous ne m’écoutez pas. Et on dit : 45% en dessous du seuil de pauvreté ; il y a la famine ; les épidémies, l’analphabétisme, le chômage, l’impunité...

Puis on se lance dans une compétition « à qui rédigera le plus mirobolant des projets de société ? »

Comment ?

- Du côté du pouvoir : on effectue une trop simple projection du Burkina en écoutant ce dont les gens ont le plus parlé et on y fourre tout un éventail de projets : millions de tonnes, beaucoup plus d’hôpitaux, beaucoup plus d’écoles, routes bitumées, chômage résorbé, entreprises « boostées »...

Du côté de l’opposition : on dit : comme tout est sombre, c’est que le pouvoir n’a rien fait. Et comme il est là il y a longtemps, rien de bon n’est présageable. Alors nous, nous pouvons faire beaucoup mieux. Donc, on énumère des idéaux : autosuffisance immédiate, santé gratuite, école gratuite, jamais plus de chômage, investissements favorisés et confiants...

Que faut-il en penser ?

Résumons-les : moi j’agis, tu me contredis ; j’agis quand même, tu me contredis quand même...

Mon opinion

Du côté du pouvoir : on devrait quitter l’habituelle langue de bois et l’inutile compilation de données des DEP, DRH et autres pour s’attaquer réellement aux maux qui sont les nôtres.

- Que la production est insatisfaisante et/ou mal répartie ; c’est vrai !

- Que les gens n’arrivent pas à se soigner convenablement ; c’est vrai !

- Que l’école n’aille pas bien ; c’est vrai !

- Que les entreprises se cherchent ; c’est vrai !

Aujourd’hui, ce n’est que lorsqu’on se lève de chez soi et que : le loyer est réglé, l’eau, l’électricité sont payées, les enfants ont mangé et vont à l’école, une marmite est sur le feu...personne n’attaque la maison, que tout va bien. Vraiment ! Ayons une plus haute idée de notre pays, de ce qu’il est, de ce qu’il veut et comment nous devrons faire. On se gargarise avec des statistiques, d’opinions de bailleurs de fonds et d’autres Etats qui ne vont pas mieux. Puis, on s’asseoit et un jubile.

- Du côté de l’opposition : il faudrait immédiatement s’éloigner de ces querelles petites bourgeoises de leadership, unions-désunions, alliances-désalliances, fronts- « défront ». Jusque-là, ça n’a grandi personne encore moins vous.

Depuis que certains événement nationaux ont pu mettre de l’eau à votre moulin, vous n’avez pu nullement capitaliser quelque rapport. C’est peut être bien de nier, vitupérer, s’agiter. C’est mieux qu’à l’intérieur de chaque parti, il y ait une très bonne option politique, économique, social et culturel basée d’abord sur une très solide connaissance du pays en terme d’agrégats. Puis, en combinant ceux-ci avec des objectifs quantifiables dans le temps, élaborer enfin un projet « techniquement bon », donc « politiquement pragmatique ».

...à suivre...

Christian Benjamin BASSOLET ’bassolechristian@yahoo.fr)

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