Actualités :: CDP/Hauts-Bassins : Une plainte contre le Commissaire politique (...)

Un militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP),
section du Houet, affirme avoir été maltraité par des forces de
l’ordre suite à une altercation au siège du parti. Il est cependant
catégorique : "Les premiers responsables de la région ne
respectent pas les directives du parti".

La correspondance qui
suit, adressée au président du Bureau exécutif national, Roch
Marc Christian Kaboré, a pour objet : "Plainte contre le
Commissaire politique régional du CDP des Hauts-Bassins".

Camarade Président,

Je m’en vais à travers la présente lettre, et avec votre
permission vous soumettre les faits qui motivent ma plainte.
« Le mardi 27 décembre 2005 aux environs de 9 heures, je me
suis rendu au siège du parti, notre grand parti le CDP, afin de
m’informer des rencontres qui s’y trouvaient et d’être au
diapason de l’information.
Foule nombreuse, j’étais fier de ce monde fou qui s’intéresse
aux activités du parti.

Assis loin des éléments de la sécurité de part et d’autre, des
grognements se faisaient entendre. Attention oblige, j’y ai prêté
l’oreille. Les gens boudaient et étaient mécontents. Informations
prises, j’ai commencé à chercher à rencontrer le Commissaire
politique notamment le camarade Thomas Sanou, mais les
forces de l’ordre en nombre suffisant m’ont refoulé.
Quatre heures de temps après, j’ai renouvelé ma décision de
rentrer au siège pour attirer l’attention des participants sur le
mécontentement des militants postés à la porte de l’autre côté
de la voie.

C’est après maintes tentatives que j’ai essayé de rentrer dans
la cour du siège du parti avec ma moto Yamaha V80. J’ai passé
haut la main et c’est en voulant stationner que j’ai été tiré par la
corde de mon sac en arrière, entraînant ainsi un vrombissement
de ma moto.
Ce qui devrait arriver arrivera. En déséquilibre, la moto a
continué sa course à l’intérieur du bâtiment, m’abandonnant
dans le hall c’est-à-dire sur l’estrade, tout en déséquilibre.

Un cri strident retenti : "Il a une arme". C’est alors que les forces
de l’ordre se ruèrent, qui en matraque, qui par un coup de pied,
qui par un coup de poing. Malgré mon appel, "je me rends, je
me rends", les coups continuèrent même après les menottes.
Mes cris et autres propos "Je me rends, ne me bastonnez pas"
n’ont pas retenu l’attention des forces de l’ordre dont certains
clamaient : "Tuez-Ie".

C’est à l’issue de multiples coups que l’on finit par me jeter
manu militari dans une 4x4 qui emprunta le boulevard
Chalon-en-Champagne, jusqu’au rond-point de la Femme, puis
le boulevard de la Révolution jusqu’à Diarradougou, siège du
Camp CRS

"Je ne possédais pas de pistolet"

Une fois descendu, deux belles claques dignes d’un bourreau
me projetèrent au sol. C’est là que de l’eau très chaude me fut
versée sur tout le corps, et après cela, de l’eau froide. Je fus
ensuite traîné dans la boue provoquée par le sol mouillé. Quatre
ou cinq éléments des forces de l’ordre étaient débout autour de
moi.

Quelques instants après, ce sont des coups de fouets
issus d’un eucalyptus que je recevais sur le dos, chemise tirée
jusqu’au thorax. Puis j’entendis dire que nous allons le mettre
au "violon" là, il va se réveiller ; Poche fouillée, on me soutira ma
CIB (Carte d’identité burkinabè). C’est là que des propos comme
"c’est un enseignant, qu’est-il allé faire là bas ? Ce qui est grave,
comment a-t-il pu franchir les trois barrières sans être inquiété ?
Aux alentours de 18 heures à 19 heures, de l’eau me fut versée
sur la tête.

C’est à l’issue de tout cela qu’ils se rendirent compte
que j’avais correctement été atteint, avec la jambe gauche enflée
 ;
Mon pantalon fut déchiré, certainement pour vérifier l’état de
gravité du mal.
La jambe fut bandée et je reçu deux comprimés d’lbuprofen que
j’ai pris avec de l’eau servie dans une bouteille de Coca-Cola.

Dans les causeries, j’ai tout simplement dit que "mon intention
était d’attirer l’attention du Commissaire politique régional sur
les attitudes négatives et du mécontentement des militants à la
porte qui, d’ailleurs, s’étaient agressés et qu’il fallait que je fasse
tout pour prévenir les participants dans la salle.
Dommage, malgré ma bonne foi et mon courage, j’ai récolté
des coups et blessures sur la tête, la jambe gauche, la colonne
vertébrale.

C’est après mon audition au commissariat central de police
que j’ai eu la vie tranquille. Je ne possédait ni pistolet ni une
arme quelconque selon certaines allégations.
De l’hôpital Souro Sanou, j’ai regagné mon domicile après une
radiographie.

Je voudrais, camarade président du Bureau exécutif national,
attirer votre attention du fait que le parti à Bobo manque de
démocratie et de transparence. Sinon pourquoi se prémunir des
forces de l’ordre à chaque fois que des décisions importantes
doivent être prises ?
Pourquoi les premiers responsables ne respectent pas les
directives du parti ?

Pour ma part, camarade président du Bureau exécutif national,
et avec tout le respect dû à votre rang, je vous affirme que je
resterai militant du parti, advienne que pourra, et je travaillerai à
relever les défis qui s’y opposent, quel qu’en soit le prix de ma
vie.
Mon voeu le plus ardent est que vous oeuvriez à trouver un
consensus, et à apaiser les coeurs des militants pour l’honneur
du parti. Sinon, que ça ne va pas à Bobo Dioulasso.

Mamadou BIRGUI, militant du CDP/Houet

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