Actualités :: Burkina : « Le pouvoir est banalisé et est devenu un jeu d’enfant », déplore (...)

Au lendemain du coup d’Etat qui a conduit à la chute du LCL Paul-Henri Damiba, des voix se sont élevées, soit pour apporter un soutien aux nouveaux dirigeants du pays, soit pour appeler les frères d’arme au dialogue. Pour le président du mouvement les Patriotes pacifiques, James Dembélé, « Il est dommage que le Burkina en arrive là ». Toutefois, il dit craindre la réaction de la communauté internationale face à ce nième coup d’Etat.

Dans cette interview que le président du mouvement les Patriotes pacifiques, James Dembélé, nous a accordée, il n’est pas passé par quatre chemins pour réaffirmer son soutien au président Damiba. Selon lui, ce n’est pas le moment de retourner sa veste. « Je suis l’un des acteurs de la venue du premier MPSR au pouvoir, pour avoir marché plusieurs fois dans les rues pour demander la démission du président Roch Kaboré afin que le pays retrouve sa stabilité et sa sécurité. Le MPSR est venu, je l’ai soutenu et applaudi parce que la stabilité et la sécurité du pays sont très importantes », s’est-il justifié.

Visiblement remonté contre ce énième coup d’Etat, James Dembélé a déploré le fait que le « pouvoir soit banalisé » au Burkina Faso, toute chose qui, selon lui, va fragiliser les institutions. « Le pouvoir est devenu comme un jeu d’enfant où quand tu perds la balle, on la donne à un autre. Et c’est toujours dommage lorsque le pouvoir se prend par les armes. Nous l’avons décrié très souvent. Comme le dit un artiste, un coup d’Etat entraine un autre coup d’Etat ; vouloir venger un coup d’Etat, c’est perpétuer dans la bêtise », fait-il savoir.

Pour James Dembélé, ce coup d’Etat n’a pas sa raison d’être car il estime que Damiba était sur la bonne voie par rapport à la gestion de la crise sécuritaire. Même s’il lui reproche sa proximité avec la vielle classe politique. « Par rapport à la gestion de la crise sécuritaire, Damiba était sur la bonne voie. On sent qu’il avait les idées et la volonté. Moi je lui reproche simplement sa proximité avec la vielle classe politique ; ce qui lui a coûté son pouvoir. Je m’attendais à un rajeunissement des institutions comme au temps de Thomas Sankara c’est-à-dire, responsabiliser la jeunesse qualifiée désintéressée à des postes stratégiques », a-t-il laissé entendre.

« Les militaires sont venus au pouvoir et on pensait que le terrorisme était un problème militaire et que la solution serait forcément militaire. Aujourd’hui, d’autres membres du MPSR trouvent qu’avec Damiba, la justice a perdu son indépendance et que les objectifs communs ont été trahis, c’est leur discours. Ils vont loin pour dire qu’il est venu pour rétablir un ancien régime donc nous prenons acte », s’est-il résigné. Toutefois, il dit craindre la réaction de la communauté internationale face à ce énième coup d’Etat. « J’ai peur de la réaction de la communauté internationale quand on sait qu’avec Damiba la communauté internationale a été un peu tendre avec le Burkina Faso. On a été à l’abri de pas mal de sanctions par rapport au Mali », a rappelé James Dembélé.

Une fois résigné, car pour lui, l’intérêt de la Nation doit primer. Il salue la déclaration des nouveaux dirigeants aux premières heures du coup d’Etat du 30 septembre. Il affirme ainsi que leur déclaration suscite un peu d’espoir « car ils semblent ne pas être très attachés au pouvoir parce qu’ils disent que le pouvoir pourrait être géré par un civil ». C’est pourquoi, tout en restant sur une position d’observateur, il fonde espoir que les nouveaux dirigeants puissent apporter la paix et la sécurité au Faso. Il appelle les frères d’armes à l’union et au dialogue afin que cette crise n’entraine pas une division au sein de l’armée.

Comme pour réaffirmer une fois de plus son soutien au président Damiba, il signe et il persiste que « Damiba était un homme qui s’assumait et qui faisait face à ses responsabilités. Damiba a fait mieux que le président Kaboré et j’espère que le nouveau MPSR fera mieux que Damiba », a-t-il conclu.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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