Dans ce point de vue, M. Raphaël Yaméogo donne selon lui, les causes réelles de la victoire du candidat Blaise Compaoré à l’élection présidentielle du 13 novembre dernier. De son avis, en vérité, le peuple burkinabè a fait le bon choix en choisissant l’homme à la tête bien faite et en refusant de se laisser embarquer dans une aventure sans issue certaine.
Pour qui sait lire les signes du panorama social, la victoire du candidat Blaise Compaoré ne faisait l’ombre d’aucun doute. Il est vrai que sa victoire est due à l’efficacité de son parti, le CDP, à l’influence des clubs de soutien, dont les ABC, aux partis de l’opposition, ayant décidé de faire voter pour lui, mais il y a des causes plus profondes, des motifs plus apparents. Parmi ces causes ou motifs, on peut en retenir sept qui sont :
1er motif : a forte dose de qualités morales, indispensables à un chef d’état
Ces qualités sont :
la discrétion
le sens aigu du devoir et de la responsabilité
le sens de la mesure et de la retenue
la modération
la tolérance
la maîtrise de soi
A ces qualités morales s’ajoutent des aptitudes et attitudes qui relèvent de l’intelligence pure. Ces aptitudes et attitudes ne sont pas une somme de connaissances scientifiques brutes ; cependant elles sont supérieures et préférables à une somme de connaissances scientifiques brutes. En effet, convenons avec Montaigne que : « mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine ».
Le peuple n’exige pas du président qu’il ait des connaissances sur le sociologue Durkheim ou sur les philosophes Platon, Socrate, encore moins qu’il ait des connaissances sur la révolution économique de John Maynard, Keynes, d’Alfred Marshall réformiste des doctrines économiques ou de Stuard, Mill sur les principes d’économie politique. Je veux dire que le peuple n’exige pas que le président soit imbu de science brutes. Cela n’est pas indispensable puisque ses auxiliaires peuvent y suppléer ; d’ailleurs nul ne peut détenir tout seul toutes les connaissances ; c’est ce que confirmait Blaise Pascal dans ses Opuscules en affirmant : « je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien ».
Même ceux qui se targuent d’avoir des connaissances savent bien qu’ils sont eux-mêmes limités.
C’est donc une tête bien faite que le peuple exige du président, c’est-à-dire une tête apte à cerner, analyser, comprendre toute situation et y apporter les solutions qui conviennent.
2e motif :
l’application d’une politique empreinte :
de réalisme
d’objectivité
d’expériences positives
de pragmatisme
3e motif :
l’application d’une politique dont l’idéologie et la méthodologie sont approuvées, acceptées par le peuple.
4e motif :
l’application d’une politique aux résultats performants, positifs dans :
le domaine économique
le domaine social
En un mot une politique de développement intégral et intégré.
5e motif :
l’amour et l’estime nés du succès, du mieux-être, du progrès économique et social que lui voue le peuple dans sa majorité numérique.
6e motif :
la garantie d’une stabilité de l’état eu égard aux coups d’état militaires et le non retour du régime militaro-fasciste que le pays a déjà connu, en raison de son statut et de sa connaissance de l’Armée.
7e motif :
l’éveil de conscience du peuple dans une conjoncture économique et sociale très complexe dont les solutions appellent les qualités d’une tête bien faite plutôt faite qu’une tête bien pleine.
C’est l’ensemble de tous ces facteurs évoqués qui trahissait déjà le secret du verdict et préjugeait du plébiscite populaire du candidat Blaise Compaoré.
Le peuple a fait le bon Qui ! choix, en choisissant l’homme à la tête bien faite et en refusant de se laisser embarquer dans l’aventure, une issue incertaine.
Voilà la vérité qui dérange !!
Yaméogo Raphaël
de Dapoya (Koudougou)
Siwaya
