Actualités :: <I>Droit dans les yeux</I> : L’impunité dans la corruption

Selon 63% des citoyens burkinabè, le plus grand mal du Burkina est la
corruption. Pour diminuer la corruption, il faut punir les actes de corruption
(54%). Si l’Etat veut, il peut arrêter la corruption, affirment 82% de la
population.

Les gens ont mare de la corruption et 83% veulent s’engager
dans la lutte contre la corruption. Mais cette lutte ne se réalise pas parce que
tout le monde a peur, car le régime est fort et corrompu. Même les pays les
plus riches ne peuvent pas se développer si la corruption est grande comme
au Burkina Faso. Depuis plus de six ans, nous sommes parmi les trois pays
les plus pauvres du monde (sur 190 pays).
La corruption est en progression, selon 76% de la population.

La situation du
Burkina Faso est très grave. Plus de la moitié de la population a été plusieurs
fois victime de la corruption. Le gouvernement fait semblant de lutter : janvier
2004, le Premier ministre dit que la lutte contre la corruption et la fraude exige
une volonté politique. Cette volonté existe et ne fera pas défaut.

En mars 2004, le même ministre déclare que le gouvernement a renforcé le
dispositif institutionnel contre la fraude avec la création de la HACLC (Haute
Autorité de Coordination de la Lutte contre la Corruption), avec un budget de
plus de deux milliards et demi de F CFA pour faire des travaux utiles.

Mais
résultat : rien de nouveau. Huit structures étatiques avec plusieurs
sous-sections pour la lutte contre la corruption, mais 86% de la population
pense que la corruption est grave, répandue ou très répandue.
Le rapport de la HACLC est secret parce qu’il n’est pas délicat d’indiquer des
individus corrompus.

J’ai essayé de le voir, pas question.
Les élèves impliqués dans la grande corruption au BEPC 2004 n’ont pas été
sanctionnés, sinon que par une punition avec sursis.
Depuis 1998, il n’y a pas un groupe d’élèves qui a eu une sanction
administrative.

Beaucoup d’élèves m’ont dit qu’ils ne sont pas sûrs de réussir,
qu’il faut frauder si l’on en a la possibilité. J’ai moi-même déposé trois fois
auprès des autorités, des cas de fraudes de policiers, sans aucune suite.
Quand quelques douaniers ont fraudé, c’est le Conseil des ministres qui s’en
est saisi ! Si le Conseil des ministres devient maintenant l’instance pour se
saisir de la corruption, est-ce que le Conseil peut encore faire autre chose vu
le nombre de fraudes ?

Et même dans ce cas, le 4 février 2004, le Conseil des ministres s’est saisi du
cas de Mme Thiombiano née Traoré Assita ; une fausse déclaration de 10
000 000 F, sans aucune suite judiciaire. Le Conseil a prononcé la révocation
de certains douaniers, et demandé des poursuites judiciaires le mercredi 15
juin 2005.

Il ne s’agit pas de ministres ou de directeurs de cabinet mais de
contrôleurs de douane, d’assistants de douane, des informaticiens et des
employés de certaines sociétés. Même à ce niveau, on semble avoir besoin
du Conseil des ministres. Et les juges, à quoi servent-ils ?

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) dont Blaise Compaoré est le
président (où est la séparation des pouvoirs ?) a déclaré le 10 mai 2005 :
dans la Justice la corruption existe bel et bien mais son ampleur a été
exagérée.

Dans le mensuel L’Evénement de mai 2005 : le CSM s’en doutait, il
vient d’en avoir la confirmation. Les résultats de l’enquête sur la corruption
dans la magistrature auraient donné une ampleur inquiétante au phénomène
 ; qui exagère quoi ? Très important aussi est le respect du secret des
délibérations du CSM. Secret des rapports sur les finances, secret du rapport
de la HACLC, secret du rapport sur les possessions des ministres avant et
après leur mandat.

Des secrets pour protéger les corrupteurs. Et quand
certains cas sont connus par la public, ils restent secrets pour la Justice.
Et quoi penser des fraudes à l’aéroport international de Ouagadougou ? 900
millions par mois entrent dans la caisse de l’Etat, c’était trop, il a fallu
remplacer le responsable, et les recettes de l’Etat diminuaient de 50%.

Plusieurs personnes étaient impliquées, et comme sanction, elles ont été
changées de poste (Indp. N°613). Séminaire international des organisations
qui luttent contre la corruption, Ouaga, 23-25 mars, page 25. La plupart des
pouvoirs, notamment en Afrique, survivent grâce à la corruption et aux
fraudes, et n’ont donc pas intérêt à lutter contre elles ; ce serait leur demander
de scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Consommons et achetons quand même les produits burkinabè, car un jour la
corruption va tomber.

Bonne nouvelle : Zongo, l’ex-maire et deux de ses acolytes étaient à la
Maco pour fraude dans les opérations de lotissement.

F. Balemans

BP : 332 Koudougou

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