Et vlan ! Pour une fois qu’il en prend une, lui le redresseur de tort national, le preux chevalier venu de l’autre côté de l’océan pour sauver nos âmes et qui s’impose des « heures sup » en s’occupant en ses temps libres de notre quotidien, on ne pouvait manquer cela, même si l’actualité déborde de sujets plus importants.
Sûr que la fièvre des élections passée beaucoup d’encre et de salive couleront à propos de cette affaire dont le plus grand mérite sera de nous montrer que le père Balemans, c’est de lui qu’il s’agit, n’est qu’un vulgaire humain, qui ne parle qu’en son nom.
A la vérité, à force de déclamations et de déclarations sur des tons vindicatifs à l’image de « fatwa », on avait fini par croire que ce monsieur était inspiré par Dieu lui-même ou , à tout le moins, que l’Eglise ou sa haute hiérarchie partageait ses propos et analyses. Or, à lire Mgr Séraphin ROAMBA dans l’édition de lundi dernier du quotidien « Le Pays », c’est certainement tout le contraire.
Sur tout et rien on a lu le père Balemans dans le style qui est le sien, un style haut en couleurs qui s’apparente par moments à des injures grossières en tout cas à des écarts de langage à telle enseigne que pour de nombreux lecteurs, il n’était pas un homme de Dieu mais un quelconque quidam qui utilisait un pseudonyme.
En effet, les hommes de Dieu nous avaient jusque-là habitués à plus d’humilité, de respect d’autrui et de retenue. Ce qui est en cause ce n’est pas que le monsieur ait ses idées et opinions et qu’il les défende sur la base de l’éducation qui est la sienne, mais qu’il se lâche au point de heurter l’honneur et la dignité d’honnêtes citoyens parce qu’il ne partage pas leurs points de vue ou actions est blâmable.
Plus d’une fois il a provoqué l’indignation mais vous connaissez les Burkinabè ! Si humbles qu’ils avaleraient plus d’une couleuvre plutôt que d’élever le ton devant et surtout contre un homme de Dieu. Le père Balemans en a profité, et honteusement, se cachant derrière sa soutane pour braconner librement dans l’honneur des gens. C’est vrai que les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions.
Mieux vaut tard que jamais dit-on aussi, et Mgr Séraphin ROAMBA a bien fait de montrer que l’Eglise n’était nullement concernée par les propos et attitudes de ce prêtre qui apparemment se soucie peu de nos âmes. Pas plus d’ailleurs de notre quotidien puisque l’homme semble extérioriser ses propres fantasmes plutôt que de s’en occuper.
Tenez, dans l’édition n° 3463 du journal « Le Pays », il écrit, dans le propos qui semble avoir eu raison de la retenue de Mgr, que « ...Chez nous, en Hollande, on dit de quelqu’un qui promet une chose et ne la fait pas qu’il est un faux type... ». Merci de nous rappeler que vous êtes Hollandais mon père. Parce que chez nous au Burkina Faso, une personne de votre âge se comporte autrement !
Par Faèz
L’Opinion
