Actualités :: Pazani, une autre zizanie dans le lot des jurisprudences

Selon l’auteur de cette tribune, le gouvernement dans son élan de préservation de la paix et la cohésion sociale s’inscrit dans du faux et du tout faux, en attribuant le terrain litigieux à la FAIB. De son avis, il ne faut pas que cette paix soit une de circonstance et qui va toute suite s’ériger en cas de droit "Jurisprudence". "Cette décision à polémiques ne tardera pas à produire des étincelles", conclut-il.

Dans le coran, vous pouvez y lire ce qui suit : Sourate 5 : 8. "Ô les croyants ! Soyez stricts (dans vos devoirs) envers Allah et (soyez) des témoins équitables. Et que la haine pour un peuple ne vous incite pas à être injuste. Soyez justes, cela est plus proche de la piété. Et craignez Allah. Car Allah est certes parfaitement connaisseur de ce que vous faites."

Sur ce, le gouvernement dans son élan de préservation de la paix et cohésion sociale s’inscrit dans du faux et du tout faux. Je suis de ceux qui pensent qu’un bon arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Cependant, il faut que le bon arrangement soit l’arrangement juste ou équitable. Je doute fort que l’arrangement qui est fait ici soit juste et équitable.

Le principe est simple. Si le propriétaire dit légal du terrain a usé de moyens illégaux pour obtenir ses papiers, pourquoi l’Etat le dédommagerait-il ? Par contre s’il a agi honnêtement pour acquérir les papiers de son terrain, pourquoi lui retirer son terrain ? De surcroit prétexter une cause d’utilité publique, pour ensuite le passer à la FAIB ? (Mort de rires. Même l’Etat tremble devant le tout puissant FAIB)

J’ai envie de penser déduire à partir du communiqué que la décision est issue d’un compromis. Et si c’est vraiment un compromis qui satisfait toutes les parties prenantes sans inconvénient pour une tierce personne, c’est tant mieux. Parce que pour dire vrai, notre justice est souvent très limitée dans la résolution de certaines situations que je qualifierai de dilemmes. Il vaut mieux privilégier la paix dans ces situations que de réclamer justice à tout prix. Seulement, il ne faut pas que cette paix soit une de circonstance et qui va toute suite s’ériger en cas de droit "JURISPRUDENCE".

Admettons que le Monsieur est allé remettre le terrain de plein gré ou qu’il a accepté volontiers les clauses de la résolution du problème (Cf. Communiqué). Pourquoi l’Etat communiquerait sur la question sans mentionner cette intention délibérée de remise du Monsieur ? Je doute fort que le Monsieur n’ait cédé du fait du rapport de forces en présence. Face à la FAIB, même King-Kong ne piperait pas mot, et plusieurs comme King-Kong ne diront rien. Parce que le coup de foudre qui vous abattra en tentant de vous opposer à la FAIB serait sans appel.

Pour clair, le communiqué ne va pas dans le sens de la paix ? Si le monsieur a remis le terrain dans une volonté de paix pourquoi le communiqué ne le mentionne pas ? Du reste si le monsieur a remis tout volontiers le terrain à la FAIB sans pression aucune, cela revient à dire qu’effectivement le terrain était illégalement occupé. Pourquoi alors la FAIB ne le reconnaît pas et n’invite pas ses membres à cette acceptation ? Cela aurait été également un pas vers la paix et mieux à l’initiative de la FAIB. Et ça, c’est divin.

Le principe de la laïcité de ce pays me pose vraiment problème surtout dans la gestion de cette histoire de Panzani. Est-ce une jurisprudence ? Est-ce une décision politique pour paraître ou être ? Où se cache enfin la cause d’utilité publique évoquée dans cette décision ? En prenant le terrain et le donnant à la FAIB, est-ce là la cause d’utilité publique ? Futilité en marche disons. J’aurais simplement souhaité que le gouvernement disent aux parties prenantes :

1) au regard de la tension que crée ce problème, le terrain est confisqué pour effectivement cause d’utilité publique. Puis, l’Etat leur fait la proposition de leur attribuer d’autres terrains dans une localité qu’il choisira pour chacune des parties prenantes (les deux individus) en excluant de très loin la FAIB.

2) ou proposer à chacune des parties prenantes (les deux individus) suivant les informations mises à sa disposition, l’Etat ;

- Si visiblement le monsieur a acquis légalement les papiers de son terrain, il faut bien racler les infrastructures religieuses déjà démolies et lui passer son terrain, puis dire à l’individu qui y avait érigé les infrastructures, ceci : "pour sa bonne intention de vouloir faire prier les citoyens, un terrain sera attribué à la FAIB pour ériger des infrastructures religieuses. Le terrain ne sera pas à lui, mais à la FAIB". L’Etat peut même accompagner la FAIB à ériger le lieu de culte si effectivement son souci premier est la paix et la cohésion sociale.

3) ou enfin, si le Monsieur n’avait pas acquis justement les documents de son terrain, (une occasion pour remonter à tous les dealers, vendeurs, voleurs de terrains et les mettre en tôle) il faut le lui arracher simplement. Et à la limite l’attribuer à la FAIB pour préserver la paix et la cohésion sociale.

Tout compte fait, la FAIB gagnerait à refuser dignement ce terrain qui ne peut qu’être une expropriation forcée dans tous les cas de figures. DIEU ne se présentera jamais dans un bâtiment litigieux aussi religieux soit-il, surtout acquis par le fait d’un rapport de force qui ne dit pas son nom. Une justice au diktat des dirigeants. Cette décision à polémiques ne tardera pas à produire des étincelles.

Lébouré Crépin Zanzé, citoyen burkinabè
Courriel : zanzecrpin@gmail.com
Cel : +22670463464

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