Actualités :: Opposition burkinabè, iras-tu jusqu’à friser le ridicule ?

L’opposition politique dans un pays est souhaitable, voire indispensable, en ce qu’elle constitue pour le peuple un baromètre et pour le pouvoir, un thermomètre.
Mais il arrive malheureusement souvent que l’opposition ne fasse pas une saine appréciation des données politiques du panorama social de la nation.

Elle peut faillir à ses principales obligations qui ne consistent pas seulement à succéder au président, à la fin de son mandat, mais beaucoup plus, à lui servir de parapet, d’auxiliaire, de conseiller dans les diverses actions gouvernementales. Mais je me propose de parier ici de l’opposition candidate à la présidentielle. La loi qui limite le mandat présidentiel ne dispose pas expressément qu’elle est rétroactive.

Je m’explique alors difficilement l’exigence et la saisine de ces quelques membres de l’opposition qui compte en son sein des hommes de droit. Pourquoi l’opposition n’a-t-elle pas sollicité la réforme ou l’amendement de cette loi avant son adoption ? Je suppose que l’opposition a tenté cela, mais qu’elle n’a pas obtenu de satisfaction ; dans cette condition elle doit se savoir “en minorité” et souffrir que le désir du plus grand nombre s’exerce.

Si la minorité cherche à imposer à la majorité son désir sous forme de loi, que fait-elle alors du droit de la majorité ? L’application d’une loi n’est jamais rétroactive, sauf si elle prévoit cela dans sa disposition ; ce qui n’est pas le cas. Le nombre de ses candidats à l’élection présidentielle souligne autre chose que la liberté politique ; il suscite les réflexions et observations suivantes :

1) Ce groupe d’opposants politiques est-il suffisamment pénétré de son rôle ?

2) Ce groupe a-t-il suffisamment réfléchi à sa candidature ?

3) Ce groupe constitue-t-il des personnes ressources fiables, capables de jouer efficacement les rôles qui sont les siens ?

L’incapacité de s’entendre pour présenter un ou deux candidats indique qu’il n’y a pas d’entente en son sein. Cette division apporte et souligne une absence de poids populaire capable d’assurer la victoire. L’action posée par ces opposants est de nature à dénoter le manque de sérieux et du sens élevé de la responsabilité qu’on est en droit d’exiger d’une opposition politique. En raison des actes qu’ils ont posés, le peuple est en droit de se demander si ces actes ne sont pas un indice d’égotisme et d’égoïsme.

Le peuple fait le bon choix et je partage entièrement ce choix

Vous m’avancerez que Rabelais dans “Picrochole” nous enseigne que qui ne risque rien n’a rien. Oui, mais sachez qu’il s’est empressé d’ajouter que qui risque trop perd et mulet et âne. Sans jouer le politologue, j’observe que ceux qui viennent à la politique peuvent être classés en trois groupes :

Ceux qui y viennent pour eux-mêmes. Ceux qui y viennent pour le peuple

Ceux qui y viennent à la fois pour eux-mêmes et le peuple Dans laquelle des trois divisions se range chacun de vous ?

La lecture du panorama politique national et le développement intégral de la nation au sens “Métonymie” autorise de dire .

- Que les circonstances du moment ne vous sont pas favorables car la vérité est que le peuple dans la majorité compte avec et pour le candidat Blaise Compaoré ; même la diaspora burkinabè est totalement acquise à sa cause. En cela, le peuple fait le bon choix et je partage entièrement ce choix. Que dans l’intérêt de tous il y a lieu de faire l’économie “du gâchis financier” ; oui l’économie des querelles mesquines et intestines, de la haine, des rancunes et rancœurs, sources de division entre le peuple.

- Que l’opposition aurait de la valeur et serait crédible, si, à défaut de se fondre dans la mouvance présidentielle, elle optait de se fondre en un seul ou deux partis politiques d’opposition constructive, participative. Ce que j’avance ne tient pas de la subjectivité. Mais de l’objectivité, du bon sens.

On me dira qu’il n’y a pas de bon sens en politique ; à cela je réponds que la politique a son bon sens ! Somme toute, il faut avoir le courage de dire haut et fort que le peuple dans la majorité ne désire pas pour le moment le changement de personne à la magistrature suprême du pays ; en cela, le peuple fait une saine appréciation du climat politique, des réalités économiques et sociales.

Se présenter à une élection présidentielle parce qu’on prône l’alternance politique commande la retenue et l’abstention. Il est également faux de croire que l’alternance politique ne comporte que des avantages, ne présente point d’inconvénients ; il n’existe pas de système politique bien ficelé, stéréotypé, valable pour tous les peuples en tous temps et en tous lieux ; je dis que l’alternance n’est pas une panacée qui guérit de tous les maux ; elle n’apporte pas les solutions à tous les problèmes politiques et sociaux ; en politique, on sait qui on perd, mais on ne sait pas qui on gagne ; à propos du changement, Anatole France dans “Feuilles d’automne” nous rappelle que même les changements les plus souhaités ont leur mélancolie ; ici d’ailleurs, la voix du plus grand nombre ne souhaite pas le changement pour le moment !

Le peuple évitera la mélancolie car il n’est pas dupe des actions et paroles des leaders politiques ; sachez que le peuple est votre meilleur juge. Je ne veux pas dire par mon propos que le régime actuel est parfait, exempt de reproche, d’erreurs. La perfection n’est pas de ce monde. Même s’il y a eu des erreurs et des fautes commises par le régime actuel, force est de constater qu’il bénéficie de l’indulgence du peuple dans sa majorité ; l’opposition n’a pas inhalé les actions positives du régime politique en exercice.

Ne cherchez pas la motivation de mon propos ailleurs ; mon propos est celui du Burkinabè, qui hors du jeu politicien pense qu’il est de son devoir de dire ce qui est nécessaire d’être dit pour l’intérêt de la nation et du peuple burkinabè. Dans l’exercice de votre devoir d’Opposant politique, dominez vos sentiments d’amour propre, taisez en vous votre “égo”.

Acceptez d’aller en toute humilité au forum de la confrontation des idées, des intelligences, par une opposition constructive, grâce à la justesse de vos points de vue, à la pertinence de vos idées, à la sagacité de vos raisonnements, pour la prospérité de la nation et le mieux-être du peuple burkinabè.

La politique au sens de “politicus” est un art ; elle n’est pas seulement somme de connaissances scientifiques livresques ; elle est aussi quintessence d’expériences positives, de pragmatisme concluant ; elle est aussi sagesse ; en un mot, elle est la somme des savoirs y compris celui que dispense la grande école de la vie. Voilà pourquoi il importe d’aller avant tout avec ceux qui gouverment car vous apprendrez par leurs succès, et leurs erreurs qui vous permettront de vous édifier.

Ainsi, si un jour la Providence devait décréter un ordre nouveau, le peuple vous trouvera rompus à la tâche, aptes à gouverner. Mais pour l’instant, la Providence n’a pas décrété un ordre nouveau, alors soumettez-vous à sa décision, à sa volonté : c’est faire preuve de “sapiens “ .

Avec sentiment affectueux, votre Frère de Dapoya Koudougou

Raphaël YAMEOGO

Sidwaya

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