La campagne officielle pour l’élection du 13 novembre s’approche. L’argent et les cadeaux sont déjà en train d’être distribués comme les trente millions de CFA à Laurent Bado du PAREN, mais le vrai "arrosage" s’effectue durant la campagne officielle. Cherchez à profiter le plus possible de cette manne.
Acceptez le plus de cadeaux possibles. En tout état de cause, cet argent n’est pas employé pour le bien du pays mais pour le bien du donateur.
Il n’est pas exclu que cet argent ait même été puisé des biens du pays pour disparaître dans la poche du profiteur. En tout cas, je ne vois pas d’où viennent certaines richesses exhibées : grosses voitures, villas magnifiques et même palais privés ou châteaux individuels.
Comme moi, je donne 25 F CFA à un mendiant, d’autres donnent des millions à des hommes politiques, pas en secret mais publiquement. On peut lire cela dans les journaux. Pour une fois, profitez de ces cadeaux le plus possible. Au lieu qu’il y ait des millions qui vont d’une poche à une autre, il vaut mieux que des milliers de citoyens en profitent.
Luttez pour avoir le plus grand morceau possible de ce gâteau. Ainsi, cet argent servira encore au peuple qui souffre tous les jours dans sa pauvreté.
Criez votre joie pour le parti qui fait son meeting chez vous, dans votre ville, votre quartier ou votre village. Exigez des cadeaux : tee-shirts, bicyclettes, mobylettes, argent ; ne vous contentez pas de quelques cadeaux. Exigez plus, toujours plus.
Huez ces gens quand ils ne donnent plus. Profitez d’eux ; la plupart d’entre eux ont profité de vous et du pays, de leur situation qui devrait leur permettre de servir les citoyens. Exigez plus, toujours plus durant ces réunions politiques. D’où vient tout cet argent ? Ils ne sont quand même pas tous des amis de Kadhafi !
Blaise Compaoré a écrit : "La simple morale nous dicte de nous défaire à jamais de cette image de main tendue qui nous colle à la peau". Mais il tend la main vers Kadhafi et Kadhafi se comporte dans notre pays comme bon lui semble. Mais à ce propos, ce n’est quand même pas Kadhafi qui lui a bâti son propre palais, qui le rend capable de distribuer des millions et des millions de F CFA.
Le président de la France n’a pas construit un palais, même pas le président des Etats-Unis d’Amérique. Cela est possible dans un pays comme le Burkina dont le peuple vit dans la pauvreté pour ne pas dire parce que le peuple souffre dans la pauvreté. Quand les hommes de Blaise Compaoré font leur meeting, exigez plus de tee-shirts, plus d’argent, plus de cadeaux. Profitez de ces cadeaux ; plus vous en profitez, moins ils peuvent les employer pour eux-mêmes. Huez-les s’ils arrêtent de donner. Bado a reçu trente millions et plus. Trayez son parti, étranglez ces gens pour qu’ils vous rendent l’argent.
D’où vient tout l’argent de Hermann Yaméogo ? Il est toujours en voyage. Oui, je le sais, son papa a été aussi président ; il s’est construit aussi un palais et ce n’est pas Kadhafi qui le lui a permis. Les biens de son père n’ont pas été confisqués, comme les richesses de Mobutu ne l’ont pas été. Récupérez maintenant un peu de cette aubaine.
Dans le meeting d’aujourd’hui, vous chantez la grandeur de Blaise Compaoré. Dans le meeting de demain, votre grand frère doit chanter la gloire de Laurent Bado. Après demain, votre petit frère proclamera la sagesse de Hermann Yaméogo et ainsi pour tous les partis qui passent chez vous. Votre famille peut profiter de tous les partis.
Et même si c’est nécessaire, retournez votre veste ; le plus grand parti de l’opposition aussi l’a fait. Vous n’êtes pas contents du gouvernement de Blaise Compaoré. Sachez que Blaise Compaoré sera de nouveau le président du Burkina. Il n’y a rien à faire, mais vous pouvez lui dire que vous voulez que ça change.
Alors votez nul, mettez deux bulletins différents dans votre enveloppe ; ainsi, vous dites au président : Il faut que cela change ; la justice doit être vraie ; il faut que la corruption finisse ; il faut un bon prix pour les produits des paysans, car ainsi, tout le monde devient plus riche. Il faut des salaires décents ; il faut que les rackets sur la route finissent.
Blaise Compaoré a déjà dit qu’il veut, après ces cinq ans, être encore élu président. Si vous dites que vous voulez que cela change, votez nul.
Le président fera attention. Il va comprendre que les hommes intègres veulent que cela change. La pauvreté s’étend ; il faut que cela change ; votez nul. La corruption freine le développement du pays et enrichit quelques fraudeurs : il faut que ça change votez nul. Les paysans vivent dans la misère : il faut que cela change ; votez nul. Si par la propagande pour le vote nul vous craignez des difficultés, dites seulement à vos parents et amis de voter nul.
Préparez un meilleur avenir pour vos enfants et vos petits-fils : votez nul. Servez le développement de notre pays, consommons et achetons les produits burkinabè et votons nul.
Bonne nouvelle : En Afrique du Sud, Jacob Zuma, le dauphin et l’ami du président Thabo M’Beki, a été limogé par M’Beki pour corruption.
F. BALEMANS B.P. 332 Koudougou
Le Pays
