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Projet de réduction des pertes post-récoltes : Un bilan satisfaisant après sept ans de mise en œuvre

Publié le mercredi 23 septembre 2020 à 00h13min

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Projet de réduction des pertes post-récoltes : Un bilan satisfaisant après sept ans de mise en œuvre

Financé par le gouvernement suisse, le Projet « intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier » est arrivé à son terme après sept années de mise en œuvre. La clôture de ce projet s’est tenue par visioconférence, ce mardi 22 septembre 2020.

Les activités du Projet « intégration des initiatives de réduction des pertes alimentaires pour les petits exploitants dans les zones à déficit vivrier » ont démarré en 2014 au Burkina Faso, ainsi que dans deux autres pays (Ouganda et RDC). Ce projet conjoint de la FAO, du PAM et de la FIDA s’est donné pour objectif d’apporter une réponse pour la génération de connaissances, la définition d’une approche pour la mesure d’un phénomène (pertes après récolte) qui impacte fortement et de façon négative la disponibilité alimentaire du pays, tout en proposant des mécanismes de réduction de ces pertes. Après sept années de mise en œuvre, une réunion de clôture du projet a eu lieu le mardi 22 septembre 2020, par visioconférence. Selon le représentant du PAM, Antoine Renard, la satisfaction est au rendez-vous.

Remise symbolique

« Le projet a permis de réduire de près de 70% les pertes post-récoltes estimées à plus de 30% au Burkina Faso », a-t-il indiqué. Ainsi, plus de 40 tonnes de nourriture ont été sauvées en 90 jours de stockage, soit un revenu supplémentaire moyen de 49 454 F CFA pour chacun des producteurs. Sur la base de ces résultats, un autre projet a permis en 2015 de former et de doter 6 351 petits producteurs de 865 silos, 15 000 sacs Pics 22 500 sacs zerofly. Le projet a également contribué à la mise en place d’une méthodologie d’évaluation des pertes et l’élaboration d’une note de politique pour la prise en compte des pertes post-récoltes dans les politiques agricoles. Ces efforts conjointement menés par les trois agences sœurs ont permis d’apporter des solutions innovantes en matière de gestion des pertes post-récoltes et de créer un environnement favorable à la connaissance et à la prise en compte des pertes dans les stratégies de développement du pays.

Les bénéficiaires ont traduit leur reconnaissance aux trois agences

L’expert agronome Souleymane Traoré s’est prononcé sur la démarche adoptée en vue de réduire les pertes post-récoltes estimée à plus de 30%. « Pour pouvoir réduire les pertes, le projet a fait des études sur la méthodologie, sur où est-ce qu’on a les points critiques de pertes. Est-ce que c’est à la récolte ? Est-ce que c’est à la transformation ? Est-ce que c’est à la consommation ? A tous ces points critiques, le projet a étudié les niveaux des pertes. Il a fait pour chaque culture une étude sur des niveaux de pertes depuis la récolte jusqu’à chez le consommateur. C’est après tout cela qu’on a abouti à ce taux. Mais pour certaines cultures comme le niébé, la perte peut atteindre par endroit 70% ou même 100% », a détaillé M. Traoré.

Le projet est parti du fait que les pertes sont énormes dans les trois pays cités

Des actions en cours

En termes de perspectives, deux notes conceptuelles sont en cours de finalisation. L’une portant sur le développement des infrastructures de stockage et de conservation, y compris la formation/sensibilisation des acteurs de la chaîne de valeur, l’autre relative à la production de données statistiques sur l’évolution des pertes après récoltes. Ces deux initiatives sont prévues pour être financées sur le budget de l’Etat. Cependant, au regard du contexte sécuritaire du pays et les réajustements budgétaires aux différents chocs qui affectent le pays, la stabilité de ce financement n’est pas garantie. C’est dans cette perspective que les trois agences basées à Rome (FAO, PAM et FIDA) encouragent le financement d’une nouvelle phase du projet visant à consolider les acquis de ces deux premières phases et sa mise à l’échelle dans d’autres pays.

Les participants

Grâce à l’appui du présent projet, les organisations paysannes bénéficiaires ont maintenant une bonne pratique des récoltes, de gestion des stocks et de réduction des pertes post-récoltes. « J’applique les nouvelles techniques de récoltes et de gestion de stockage depuis la formation que nous avons eue, et j’arrive à subvenir aux besoins substantiels de ma famille. Aussi, tous les membres de ma coopérative ainsi que d’autres personnes profitent de nos jours des bienfaits de ces nouvelles technologies », a confié la présidente de la coopérative Téeg-wendé de Tangaye, Limata Zono.

Mme Zono invite les producteurs à suivre ce bel exemple d’utilisation des technologies nouvelles

L’autre temps fort de cette cérémonie a été la remise symbolique de nouvelles technologies de stockage et de conservation de céréales à des organisations paysannes. Le matériel est composé de silos et de sacs à triple fond.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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