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Agences de presse publique : Des actions conjointes pour une meilleure efficacité

Publié le vendredi 30 septembre 2005 à 06h49min

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Adrienne Diop, Hamado Ouangraoua, Tidiane Dioh

Débutée le 26 septembre dernier à Ouagadougou, la rencontre des responsables des agences de presse nationales de l’Afrique de l’Ouest a pris fin deux jours plus tard. L’atelier qui a réuni une trentaine de participants a permis de discuter de l’avenir des agences et de faire des propositions concrètes.

l’issue des trois jours de travaux, l’atelier organisé conjointement par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a permis d’établir un état des lieux exhaustif des agences de presse publiques. Cette réunion de Ouagadougou a fait ressortir les grandes difficultés de fonctionnement de la plupart des agences de presse dans le contexte de la mondialisation de l’information et d’une concurrence exacerbée par les réseaux Internet.

Les participants ont donc, fait des conclusions et recommandations allant dans le sens de pallier ces difficultés.

Ils ont souligné entre autres, la nécessité d’adopter les textes régissant les agences de presse afin de leur accorder plus d’autonomie administrative et financière ainsi que l’indépendance éditoriale. Les spécialistes des agences de presse ont aussi suggéré que les gouvernements fournissent à leurs structures, les ressources nécessaires compte tenu du rôle de service public qu’elles jouent.

En outre, les séminaristes ont créé un comité représentatif composé d’un représentant des agences de presse nationales du Capt-Vert, du Burkina Faso, du Ghana et de l’Agence panafricaine de l’information (PANA). Ce comité aura pour mission d’assurer des contacts avec les différentes autorités pour les convaincre du rôle politique, culturel, économique et social fondamental que peuvent et doivent jouer les agences de presse nationales.

La nécessité d’une collaboration

Une des recommandations des participants a été la collaboration entre les agences de presse de la région et d’Afrique qui, selon eux, doit être « activement encouragée ».

Cette coopération peut être bilatérale et/ou multilatérale. Ensuite, la PANA doit jouer le rôle de coordinateur et d’animateur dans la mise en œuvre de la coopération multilatérale. Cette coopération interafricaine pourra se faire, au besoin, avec le concours d’autres agences de presse internationales comme l’Agence France Presse (AFP). Un comité a été créé pour veiller à la mise en œuvre de ces orientations. Il est composé de l’AIF, de l’AFP, de la CEDEAO, de la PANA, de l’UNESCO et d’un représentant des agences nationales d’Afrique de l’Ouest.

En effet, la place fondamentale des agences de presse a été soulignée par les intervenants. Pour le responsable de programme média de l’AIF, M. Tidiane Dioh, « l’agence de presse est la mère des journaux. Ce qui veut dire que si elle se porte bien, ses enfants le seront aussi ». De même, la directrice de la communication de la CEDEAO, Mme Audrienne Yandé Diop, a insisté sur la place des agences de presse. Pour elle, tout le monde doit s’y mettre pour changer cet état de fait qui est d’avoir une vision négative des agences de presse. Mme Diop a rappelé que « l’AIF est devenue désormais un partenaire naturel de la CEDEAO ». Tous ont reconnu le bien-fondé de la rencontre de Ouagadougou (première du genre) et repartent pleins « d’optimisme ».

Le secrétaire général du ministère de l’Information, M. Hamado Ouangrawa représentant le ministre à la clôture, a salué à sa juste valeur, les organisateurs pour l’initiative et surtout pour le choix du Burkina Faso. Il a rassuré les participants que leurs conclusions et recommandations feront l’objet d’une attention particulière qui aboutira à des résultats satisfaisants. M. Ouangrawa a terminé en les conviant aux deuxièmes Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) qui se tiennent du 29 septembre au 01 octobre prochain à Ouaga-2000.

Aimée Florentine KABORE
kaborette@yahoo.fr
Alban KINI
(Stagiaire)


Des participants se prononcent

Le représentant de l’AIF, M. Tidiane Dioh : « C’est la première fois que la Francophonie se penche sur les agences de presse publiques. Nous avons diagnostiqué le mal, identifié ses racines et proposé des solutions pour sauver les agences. Nous avons uni nos forces pour créer une nouvelle génération de presse publique. Pour cela, il nous faut jeter des ponts entre les différentes régions de l’Afrique, tout en interpellant les autorités étatiques, les institutions internationales à développer de nouvelles initiatives, entre autres. C’était une très bonne réunion » !

Mme Arminda Barros, directrice de l’Agence cap-verdienne d’information : Cette rencontre a été une opportunité de connaître et de partager l’expérience des collègues de l’Afrique de l’Ouest et des pays invités tels que le Tchad et la République Démocratique du Congo. Nous avons réfléchi sur l’avenir et le rôle que doivent jouer les agences de presse pour être au service des populations. Le plus important a été la création d’un comité pour faire le plaidoyer auprès des autorités étatiques pour qu’elles revoient le rôle des agences. Nous nous sommes engagés à redynamiser nos structures, face à la mondialisation. Cela ne peut se faire que par le changement juridique, administratif et financier. Il faut que les agences de presse deviennent économiquement viables et dignes de confiance, parce que nous sommes la mère de tous les médias. Or, ces dernières décennies, nous avons perdu notre place par ce que tout le monde veut se voir à la télé.

M. Deby Dalli, directeur central de l’Agence ivoirienne de presse (AID) : Il faut faire en sorte que l’agence de presse soit attrayante, pour attirer la clientèle. Dans certains pays, l’agence fait partie d’un journal. Et dans ce cas, il faut que les autorités étatiques s’interdisent de s’immiscer dans la ligne éditoriale car l’agence ne doit rapporter que les faits et les faits sont sacrés. Si dans un ou deux ans, nous nous retrouvons encore et si les solutions que nous avons proposées sont appliquées, nous aurions des résultats probants. C’est pour cela que nous avons mis en place un organisme de suivi des actes de ce séminaire.

M. Alpha Sall, secrétaire général de l’Union des journalistes de l’Afrique de l’Ouest : Nous avons eu une vision globale de la situation des agences en Afrique de l’Ouest. Dans certains pays africains, l’agence est au stade embryonnaire ou mène une vie végétative mais la situation varie selon les pays. Nous avons fait le point de la situation et arrêter des propositions concrètes pour que les agences retrouvent leur place.

A. F. K.

Sidwya

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