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Film numérique : Le printemps du cinéma burkinabè

Publié le mardi 20 septembre 2005 à 07h29min

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Avec l’ère du numérique, s’est annoncé le printemps du film burkinabè. Des séries télévisées au cinéma grand public (en salles), producteurs et réalisateurs sont en train de réussir la conciliation du Burkinabè avec son propre imaginaire.

Lundi 12 septembre 2005. Il est 20 heures 40 au Ciné Espoir de Tampony, noir de monde à l’intérieur comme à l’extérieur. A cette heure-là, de longues files de cinéphiles se sont formées devant les guichets pour voir la deuxième séance de projection de la soirée de "Ouaga Zoodo" (l’amitié à Ouaga : en langue mooré). Pendant ce temps, la première séance s’achève sur un tonnerre d’applaudissements. C’était les comédiens du film qui étaient ovationnés à l’occasion de la dernière soirée de projection de "Ouaga Zoodo" au Ciné Espoir.

Après, le film est attendu dans d’autres salles de la capitale avant une carrière en province. En attendant, promoteurs de salle à Ouagadougou, cinéphiles se bousculent autour du film, les premiers pour le programmer, les seconds pour le voir. "C’est du jamais vu", lance M. Abdramane Zampaligré, gérant du ciné Espoir à propos de "l’’engouement" suscité par "Ouaga Zoodo". "Nous avons des difficultés à écouler nos tichets d’entrée eu égard aux bousculades devant la salle. Cette situation a fait prospérer des revendeurs qui majorent le prix du ticket", ajoute-t-il. Pour M. Zampaligré, en deux jours de projection, le film a fait entre 700 et 800 entrées par soir.

Beaucoup d’autres activités ont été créées autour de la salle : multiplication du nombre des parkeurs, vendeurs d’eau... "Des gens sont venus même des villages environnants pour voir ce film" note M. Zampaligré. Pour illustrer ses propos, il parle de la projection en deux séances d’un film hindou, du reste bien prisé des "Ouagalais", qui n’a enregistré qu’une centaine d’entrées, rein que le lundi 5 septembre, veille de l’arrivée de "Ouaga Zoodo". Avant la salle de Ciné Tampouy, le film avait emprunté le circuit suivant : Ciné Nerwaya, Ciné Burkina, Ciné Kadiogo, Wentenga, Pissy, les salles des secteurs 15 et 23.

En une semaine de diffusion à Emergence Cinéma (Wemtenga), en août, Zakaria Gnégné (gérant) annonce 8 082 entrées dont plus de 1000 par jour. "Je souhaite avoir de nouveau le film à l’affiche, à moins que le producteur, Charlemagne Abissi, ne nous le refuse", dit M. Gnégné dont la salle ne programme que des films burkinabè.
" Nous avons présentement au programme "Cité pourrie" de Boubacar Zida. Avant "Ouaga Zoodo", on avait "Sofia" et "Dossier brûlant" de Boubacar Diallo, des films du dromadaire à l’affiche" explique-t-il. En 2004, "Traque à Ouaga" et "Sofia" ont tenu le haut de l’affiche.

Dans ce domaine, Boubacar Diallo fait office de pionnier et son exemple est en train d’être suivi par Savane communication. Les exemples de films qui ont rencontré un succès populaire au Burkina Faso ne manquent pas. De "Tassuma" (le feu) (2004) de Kollo Daniel Sanou (2004) a "Moi et mon blanc" de Pierre Yaméogo sorti en 2003, en passant par "Ouaga saga" (Dany Kouyaté), etc, les burkinabè se sont approprié leur propre histoire, les films "remplissant" les caisses et nourrissant les débats et les imaginaires, là où cette effervescence promet des résultats encourageants, c’est que les cinéastes africains notamment burkinabè, se sont résolus à se mettre au numérique, selon le producteur Toussaint Tiendrébéogo, producteur du Sitcom "A nous la vie", "la vidéo est le chemin de notre indépendance". Il en veut pour exemple, le film- succès de "Traque à Ouaga" qui a "rassemblé beaucoup de spectateurs". Il n’a nécessité que deux mois de tournage pour un budget de 20 millions FCFA.

De la presse au cinéma

Que ce soit Boubacar Diallo ou Boubacar Zida Sidnaaba, leurs premiers amours sont la presse écrite et la radio. Que savent-ils des nouvelles exigences de leur nouveau métier ? Pour Charlemagne Abissi de Savane communication, producteur de "Ouaga Zoodo", il existe de bons rapports avec les professionnels du cinéma tel Idrissa Ouédraogo, Gaston Kaboré, etc. "Nous recevons des félicitations de leur part pour avoir osé et réussi", clame-t-il. Et ils n’entendent plus s’arrêter en si bon chemin. Pendant que Boubacar Diallo est en train de mettre en boîte sa 4e fiction, Savane communication a apprêté 3 scénarios. Mais le projet le plus avancé est un long métrage dénommé Wiibdo (le sacrilège). Il y aura aussi la suite de la série de "la cité pourrie".

Souleymane SAWADOGO
Sidwaya

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